Il s’agit de la carte la plus précise de la Voie Lactée jamais publiée

Il s’agit de la carte la plus précise de la Voie Lactée jamais publiée
Il s’agit de la carte la plus précise de la Voie Lactée jamais publiée

Par Lou Thomas

Publié le 26 septembre 2024 à 14h00mis à jour le 26 septembre 2024 à 14h07

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Certaines des régions les plus détaillées de la Voie Lactée dans notre galaxie. Elles montrent toutes des nuages ​​de gaz et de poussière dans lesquels des étoiles se forment. Seule l’image du bas, au milieu, montre un groupe très dense de vieilles étoiles.
ENQUÊTE ESO/VVVX

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Temps de lecture : 3 min.

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Décryptage Il aura fallu 13 ans pour l’établir. Cette nouvelle carte de la Voie Lactée, la plus précise jamais publiée, permet d’observer 1,5 milliard d’objets célestes.

Elle bat tous les records. La carte la plus détaillée jamais réalisée de la Voie lactée, surnom donné à la galaxie dans laquelle se trouve la Terre, vient d’être publiée par l’Observatoire européen austral (ESO). À l’image : pas moins de 1,5 milliard d’objets célestes. Cette prouesse a été rendue possible grâce au télescope européen Vista, situé dans l’hémisphère sud, dans le désert d’Atacama au Chili. C’est ce télescope qui observe depuis plus de treize ans les régions centrales de notre galaxie. Pour ce projet monumental, Vista a collecté plus de 200 000 images du ciel et publié ses résultats dans Astronomy and Astrophysics.

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La Voie lactée est composée de 200 à 400 milliards d’étoiles, dont notre Soleil. On peut l’observer à l’œil nu, dans les zones où l’obscurité est suffisante. Depuis la Terre, elle ressemble à une traînée blanche dans le ciel, parsemée d’étoiles et de nébuleuses, de nuages ​​de gaz et de poussières. En réalité, elle a la forme d’une spirale d’un diamètre de 100 000 à 200 000 années-lumière, dont on ne voit qu’une petite partie, avec un trou noir supermassif en son centre. C’est dans cette galaxie que se trouve notre système solaire.

Des étoiles jeunes, vieilles, ratées ou même catapultées

Pour rendre justice à une structure cosmique aussi vaste, il fallait un télescope de pointe. Lancé en 2010, Vista a été conçu pour capturer de vastes zones du ciel. Au total, il a réussi à collecter 500 téraoctets de données (à titre de comparaison, 1 téraoctet suffit à stocker 250 films de deux heures en HD). Il s’agit du plus grand projet jamais entrepris par l’ESO. Au total, la surface totale du ciel capturée par Vista équivaut à 8 600 surfaces de la Lune placées côte à côte.

Sur cette nouvelle carte inédite, on peut voir toutes sortes d’objets célestes. Des étoiles qui viennent de naître, avec leur aspect de cocon poussiéreux, mais aussi les étoiles les plus anciennes de la galaxie, regroupées par millions dans des amas très denses. Elle a également réussi à capturer la trajectoire d’étoiles hyperrapides, des étoiles catapultées depuis les régions centrales de la Voie Lactée après avoir rencontré un trou noir supermassif qui se cachait à proximité. La nouvelle carte répertorie également les planètes dites “flottant”qui n’orbitent pas autour d’une étoile.

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Mais ce n’est pas tout. Vista a réussi à fouiller des régions jusqu’alors inaccessibles pour nous, grâce à sa caméra infrarouge. Baptisée Vircam, elle est capable de scruter la galaxie à travers la poussière et le gaz qui nous bloquaient la vue. La caméra a pu identifier des objets très froids, qui brillent à des longueurs d’onde spécifiques, comme les naines brunes. Ces étoiles « ratées » ne supportaient pas la fusion nucléaire et sont mieux visibles à des longueurs d’onde moins énergétiques, comme les rayons infrarouges. « En capturant les radiations des endroits les plus cachés de la galaxie, il a ouvert une fenêtre unique sur notre environnement galactique. »explique l’ESO.

Déjà 300 articles scientifiques publiés

La phase d’observation du ciel, qui a débuté en 2010, s’est achevée en 2023, et a comporté au total 420 nuits de travail. L’observatoire est revenu plusieurs fois dans chaque zone du ciel pour déterminer l’emplacement exact de chaque objet. Ce processus permet également de voir si une étoile bouge ou si sa luminosité change. « Pour mesurer la distance d’une étoile, on peut comparer sa luminosité initiale avec la lumière qui parvient à nous parvenir. Mais souvent, on ne sait pas quelle lumière a été émise au départ. »explique l’ESO. « Nous savons que certaines étoiles changent périodiquement de luminosité. La mesure de ces fluctuations permet aux astronomes de savoir quelle est la luminosité de ces étoiles et à quelle distance elles se trouvent de nous. » Toutes les étoiles présentant des variations de luminosité ont été répertoriées et aideront les astronomes à mieux calculer les distances entre les objets célestes dans les travaux futurs.

Cet ensemble de données est trop volumineux pour publier une seule image de la Voie Lactée. Mais toutes les données peuvent être consultées sur le portail scientifique de l’ESO. Bien que la carte complète vienne tout juste d’être publiée, les données qu’elle contient ont déjà été utilisées pour publier plus de 300 articles scientifiques. « Nous avons fait tellement de découvertes que cela a changé à jamais notre vision de notre galaxie. »“Nous avons besoin d’une carte de la Terre, qui soit une carte de la Terre, de la Lune et de la Lune”, a déclaré Dante Minniti, astrophysicien à l’Université Andrés Bello au Chili, qui dirige ce projet gigantesque. La dernière carte publiée par l’ESO datait de 2012 et comprenait 10 fois moins d’objets célestes.

 
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