Son terrain abrite des vestiges rares, cette Bretonne accueille depuis trois ans des archéologues chez elle – Édition du soir Ouest-

Son terrain abrite des vestiges rares, cette Bretonne accueille depuis trois ans des archéologues chez elle – Édition du soir Ouest-
Son terrain abrite des vestiges rares, cette Bretonne accueille depuis trois ans des archéologues chez elle – Édition du soir Ouest-France

La troisième campagne de fouilles archéologiques débute à Saint-Prêtre, à Leuhan (Finistère). Denise Mevellec, propriétaire deun terrain où des tumulus ont été découverts, attend avec impatience un rendez-vous depuis trois ans. Elle prend grand soin de l’équipe de construction.

Dans la cour de la ferme de Denise Mevellec, des centaines de pierres, de toutes formes et origines géologiques, sont alignées sur des bâches. C’est la troisième campagne de fouilles archéologiques qu’elle accueille dans l’un de ses champs de Saint-Prêtre, à Leuhan (Finistère).

Au fond de la cour, Jean-Luc Feillant, son frère, observe les dalles de schiste sous toutes les coutures. Mais il manque une pièce à ce vaste puzzle. Il quitte son poste d’observation pour rejoindre sa sœur, Denise Mevellec, les archéologues Clément Nicolas et Yvan Pailler, des étudiants et des bénévoles. Le rendez-vous est dans l’ancien hangar, qui abritait autrefois les génisses de la ferme.

L’aventure a commencé il y a quatre ans et demi

« Cela a commencé il y a quatre ans et demi, explique Denise Mevellec, ravie de leur arrivée au village. Clément Nicolas m’a appelé pour demander un rendez-vous, pour me présenter le projet. J’ai appelé mon frère pour lui dire. Il avait vu des articles dans le journal après la publication scientifique sur la dalle de Saint-Bélec [à Leuhan aussi] « .

Ce dernier est considéré comme le plus ancien plan-relief d’Europe. Il se trouve aujourd’hui à Saint-Germain-en-Laye, au Musée d’Archéologie Nationale.

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« On s’est tout de suite entendus. »

« Je savais qu’il y avait un monticule [une sépulture] sur le terrain, depuis une trentaine d’années. Mais je ne savais pas qu’il y en avait deux et qu’une était enceinte”, elle dit.

Après l’appel de Clément Nicolas, Denise Mevellec appréhende un peu de le rencontrer. « Cela vous impressionne, vous, archéologue ! Mais nous nous sommes tout de suite entendus ! Nous en sommes à la troisième campagne de fouilles ! »

Jean-Luc Feillant et Denise Mevellec dans la basse-cour (Photo : Ouest-)

Café et bonbons

Dès le départ, la propriétaire prend grand soin de toute l’équipe, parfois rejointe par des spécialistes comme Bernard Le Gall, géologue. Café et « lichouseries » maison maintiennent le moral de l’équipe. Elle apporte parfois une aide technique et logistique.

Pour cette campagne, le camp de base a été installé dans le corps de sa ferme, bien protégé des « intrusions ». « Quand les jeunes ont besoin de quelque chose, ils viennent me voir. Avant leur arrivée, je prépare le camp de base, je branche les cafetières et je prépare une grande table dans le garage, afin qu’ils soient à l’abri pour les repas et surtout en cas de pluie. »

« J’ai postulé pour être bénévole »

Son frère, passionné d’histoire et à l’origine de Mémoires de Châteaulin, association de passionnés d’histoire, s’est joint dès le début à cette fantastique aventure en tant que bénévole. « J’ai déposé mon CV et ma candidature. Ils cherchaient des personnes fiables. Clément et Yvan nous font confiance. Quand on ne sait pas, on leur demande. Ils sont sympas et très ouverts. Quand on sortait des seaux de terre et de pierres de la fosse, ils venaient aussi les porter… »

Et d’ajouter : « Ce que j’ai aimé dans cette campagne, c’est la réunion du matin. Nous nous sommes tous retrouvés autour de la fosse pour des explications et chacun a pu donner son avis et ses idées. »

« J’ai beaucoup appris »

Cette fouille permet également de renforcer les liens familiaux. Durant la majeure partie de la campagne, Jean-Luc Feillant est hébergé chez sa sœur. Il a également créé des liens avec les jeunes étudiants présents sur le site. « Ces fouilles sont hors du commun. Elles rassemblent les gens, ou plutôt elles les lient. Car nous avons eu quelques problèmes lors des journées pluvieuses l’année dernière. Les gens sont restés fidèles. Les jeunes reviennent pour la troisième année. Ils se plaisent ici ! J’ai beaucoup appris ! »

Denise Mevellec est elle aussi conquise par cette expérience qui redonne vie au village de Saint-Prêtre. Cependant, accueillir toute cette équipe dans son champ ou sa ferme n’est pas une mince affaire !

 
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