Sans obtenir de consentement explicite, LinkedIn utilise les données des utilisateurs pour former ses modèles d’IA, les obligeant à se retirer s’ils ne souhaitent pas que leurs données soient utilisées.
Un article de Thomas Brewster pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie
Une nouvelle grande entreprise technologique utilise les données des utilisateurs pour former des modèles d’IA, sans les informer au préalable et en les autorisant à participer par défaut. À l’instar de Meta et de Grok (un chatbot développé par xAI), LinkedIn inclut automatiquement les utilisateurs dans la formation de ses modèles d’IA, ainsi que ceux de « filiales » non identifiées.
LinkedIn appartient à Microsoft, qui détient également une participation importante dans le développeur de ChatGPT, OpenAI. Cela signifie que le géant technologique basé à Redmond, dans l’État de Washington, utilisera également les données du réseau social professionnel pour former ses propres modèles d’IA. Après l’annonce de la nouvelle, LinkedIn a précisé que les données des utilisateurs ne seraient pas utilisées pour former les modèles de base d’OpenAI, mais seraient plutôt partagées avec Microsoft pour son propre logiciel basé sur OpenAI.
Selon LinkedIn : « Les modèles d’IA que LinkedIn utilise pour alimenter les fonctionnalités d’IA générative peuvent être formés par LinkedIn ou un autre fournisseur. Par exemple, certains de nos modèles sont fournis par le service Azure OpenAI de Microsoft. »
Le porte-parole Greg Snapper a déclaré : « Nous utilisons les modèles OpenAI fournis par le service Azure AI de Microsoft, comme le font d’autres clients ou utilisateurs de cette API (interface de programmation d’application). Lorsque nous utilisons ces modèles, nous ne transmettons pas de données à OpenAI pour qu’ils puissent former leurs propres modèles. »
” Lorsque LinkedIn forme des modèles d’IA génératifs, nous nous efforçons de minimiser les données personnelles dans les ensembles de données utilisés pour la formation, notamment en utilisant des technologies améliorant la confidentialité pour masquer ou supprimer les données personnelles de l’ensemble de données de formation. « La plateforme a précisé que cela n’impliquait aucune » Modèles d’IA générant du contenu » avec des données provenant de l’UE, de l’EEE ou de la Suisse. L’EEE est l’Espace économique européen, qui comprend les 27 États membres de l’UE ainsi que l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège.
Si vous vivez dans un pays où LinkedIn a commencé à utiliser vos données pour former des modèles d’IA, il est facile de désactiver cette option. Accédez à la section Confidentialité des données dans les paramètres et désactivez l’option « Utiliser mes données pour former des modèles d’IA pour la création de contenu « .
Les défenseurs de la vie privée restent toutefois préoccupés par la décision de LinkedIn d’inscrire automatiquement les utilisateurs à des formations sur plusieurs modèles d’IA. Mariano delli Santi, responsable juridique et politique de l’Open Rights Group, une organisation de défense de la vie privée basée au Royaume-Uni, a déclaré à Forbes : Le modèle de refus prouve une fois de plus qu’il est totalement inadéquat pour protéger nos droits. Il n’est pas raisonnable de demander au public de surveiller et de poursuivre chaque entreprise en ligne qui décide d’utiliser nos données pour entraîner l’IA. Le consentement explicite n’est pas seulement une obligation légale, c’est une question de bon sens. »
Il a exhorté le régulateur britannique de la vie privée à « prendre des mesures urgentes contre LinkedIn et d’autres entreprises qui pensent pouvoir échapper à la justice « .
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