Le Journal Saint-François | Une richesse florale à préserver

Le Journal Saint-François | Une richesse florale à préserver
Descriptive text here

Le printemps est à nos portes depuis quelques semaines. Oh comme c’est beau ! Les bourgeons se réveillent, la neige a définitivement fondu, la saison des sucres touche à sa fin. Dans les forêts du sud du Québec, des dizaines de variétés de plantes printanières indigènes débutent leur cycle de vie.

Certains d’entre eux, comme le Trille blanc, couvriront bientôt le sol forestier en grandes colonies, un véritable spectacle. D’autres seront disséminées ici et là dans un espace donné, comme l’hépatique noble, aux couleurs variées. Certains seront tout petits, comme le Carolina Claytonia qui peut projeter ses graines jusqu’à 60 centimètres ! Et d’autres seront plus grandes, comme l’Uvularia à grandes fleurs, avec ses élégantes fleurs jaune citron à l’aspect ridé. Certains auront des fonctionnalités vraiment particulières !

Par exemple, la Bloodwort a une sève de latex rouge sang et le Cypripède rose ressemble vraiment à un mâle ! Certaines seront éphémères (leurs parties aériennes ne vivent que quelques semaines) comme l’Erythrone d’Amérique qui possède des feuilles vert pâle et tachetées de cuivre. Il y a tellement de choses à dire sur les fleurs printanières des forêts !

Malgré toutes les caractéristiques spécifiques de chacune, elles ont un point commun : elles constituent une richesse de notre patrimoine naturel. Oh ouais! La flore printanière de l’est de l’Amérique du Nord est particulière : par sa biologie, par son milieu de vie spécifique et par sa vulnérabilité.

En effet, beaucoup de ces plantes ont une croissance lente, mettent des années avant de fleurir pour la première fois et ont une durée de vie exceptionnellement longue. Par exemple, les Trills peuvent avoir cent ans ! Il n’est pas étonnant que plusieurs espèces de fleurs forestières printanières soient considérées comme vulnérables par la loi.

Cela dit, ce qui est le plus majestueux, c’est de penser que ces plantes fleurissent si tôt dans la saison, que même les feuilles des arbres ne sont pas sorties. En effet, ces plantes ont absolument besoin du plein soleil printanier, une période qui ne dure que quelques semaines. Ils se dépêchent donc de reconstituer leurs réserves et de boucler leur cycle de vie en un temps record ! Elles ajoutent de la couleur au sol forestier avant toutes les autres plantes.

On les retrouve principalement dans les riches érablières, et pour certaines dans les forêts mixtes et conifériennes, ou dans des microclimats. Saviez-vous que notre territoire est l’un des plus riches de tout le Québec ?

Cependant, les forêts offrant un environnement propice aux fleurs forestières sont de plus en plus rares.

La santé des populations est fragile, leur avenir est incertain. Autant de milieux naturels sont dévastés, piétinés par les machines, détruits pour construire de nouveaux quartiers. Les forêts sont fragmentées, isolées les unes des autres par les routes. Notre nature est polluée par toutes sortes d’humains ou d’entreprises. Les plantes sont arrachées de leur environnement pour notre plaisir horticole.

Saviez-vous que la majorité des plantes forestières indigènes trouvées dans les jardineries proviennent du milieu naturel ? Bien sûr, je recommande d’ajouter des plantes indigènes à notre aménagement paysager, mais pas n’importe lesquelles ! Il y a une grande différence entre un trille blanc et un aster de Nouvelle-Angleterre ou une verge d’or. Le Trillium met 7 à 10 ans avant de fleurir et donc de se propager, tandis que l’Aster et la Verge d’or se retrouvent partout et sont faciles à cultiver et à reproduire. Le choix est facile.

Sachant tout cela, ne devrions-nous pas être plus reconnaissants et étonnés d’avoir encore accès à cette générosité florale ? Quelles actions pouvons-nous entreprendre, individuellement et collectivement, pour protéger notre nature ? Que voulons-nous léguer aux générations futures ?

Bravo à tous ceux qui sont déjà en action ! Et aux autres, je vous invite à explorer votre environnement avec une nouvelle curiosité ! Partez à la chasse au trésor et découvrez notre magnifique et extraordinaire flore printanière ! Dès la deuxième semaine d’avril, vous devriez pouvoir observer 3 à 8 espèces par type de milieu (forêts de conifères, érablières, forêts mixtes). Certaines sont plus précoces que d’autres, ou ont une période de floraison courte : ça vaut le coup d’y aller souvent ! (Évidemment, le bon sens commande de ne pas les cueillir, ni les transplanter, ni modifier leur habitat.)

En espérant que vous ferez de belles découvertes et collectionnerez des merveilles ! Bon printemps à tous !

Audrey Bourdeau

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Il récupère sa BMW volée grâce à l’AirTag (mais ça aurait pu mal tourner)
NEXT Le club très privé des vaisseaux spatiaux transportant des astronautes – 04/05/2024 à 15h40