conférence de l’astrophysicien Nicolas Biver

” Nous sommes les seul observatoire public de Loire-Atlantique», sourit Sébastien Poirier, président du club Voyager 3 Astronomy. Le club fête son 30 ans le samedi 4 mai 2024. A cette occasion, il invite l’astrophysicien Nicolas Biver, spécialiste des comètes, lui-même astronome amateur, à donner une conférence à 21 heures, Salle Galaxie à Sévérac. L’occasion de revenir sur 30 ans de passion astronomique.

« Tout a commencé en 1992 Quand Franck Montoir organisé la première Nuit des étoilesà Sévérac avec deux amis. Le succès aidant, ils récidivent l’année suivante avant créer l’association en 1994 », raconte l’habitant de Bain Sébastien Poirier est arrivé au club à l’âge de 19 ans avant de se lancer lui-même dans des études d’ingénieur et d’obtenir, non pas la lune mais un doctorat en astrophysique !

« Après avoir participé à la Nuit des étoiles en 1994, j’ai rejoint le club en 1995, je ne pouvais y aller que pendant les vacances scolaires. » A partir de cette époque, le club tient des réunions où alternent observations du cielavec les télescopes des membres du club, et conférencessur la magie du cosmos. « Franck Montoir a réalisé des diaporamas en prenant des photos de livres. »

Petit à petit, le club se dote de matériel collectif. D’abord un télescope de 300 mm. Puis il commence à rêve d’un observatoire. « Il y a eu deux projets avortés, trop coûteux pour la commune de Sévérac. » A l’aube des années 2000, grâce à la gentillesse de « Bernard Marchand, premier adjoint au maire, le projet d’observatoire est implanté dans un bâtiment destiné à abriter le restaurant scolaire. » Après quelques rebondissements, les travaux démarrent en 2007. « Nous avons pu installer notre télescope de 300 mm dans novembre 2008. »

Pour ses 20 ansl’association Voyager 3 Astronomy investit dans un miroir de 430 mm, capable de capter un maximum de lumière, renvoyée vers un miroir secondaire et concentrée dans l’œilleton équipé d’oculaires grossissants, qui permettent d’apprécier les reliefs des cratères lunaires, la majesté des planètes du système solaire ainsi que des galaxies, regroupe les étoiles et autres objets qui peuplent l’univers. ” Nous avons refait toute la mécanique du télescope , grâce à la richesse des profils des membres du club. » C’est l’une de ses particularités : des scientifiques de formation côtoient soudeurs et électromécaniciens du bassin d’emploi de Saint-Nazaire tels de doux rêveurs happés par l’immensité cosmique.

Année après année, le télescope est entièrement réalisé sous la coupole qui est également motorisée et dernièrement automatisée, grâce aux nuits blanches de bénévoles expérimentés. Aujourd’hui, certains passent des nuits à photographier d’infimes portions de ciel, accumulant des heures de clichés qui seront compilés pour faire ressortir les rares pixels de lumière et révéler galaxies et étoiles. Le télescope est couplé à un ordinateur pour son guidage, le moteur de la monture compense la rotation de la Terre, et la coupole suit désormais les mouvements du télescope. Le club prévoit d’améliorer encore son équipement et d’intégrer des programmes de formation science citoyenne .

Le club qui rassemble toujours plus d’un millier de personneschaque été pendant la Nuit des étoilesa vu passer des gens dans ses rangs depuis 30 ans 300 astronomes amateurs hommes et femmes, enfants, adolescents, adultes tous ages principalement originaires du triangle Rennes, Nantes et Vannes, dont certains n’hésitent pas à conduire plus d’une heure pour assister au réunions hebdomadairesle vendredi à 21h, quand ils ne sont pas connectés à distance car installés… près du Pic du Midi ou à Québec ! Les réunions sont très régulièrement animées par un riche programme de conférencesdonnés par les membres.

« Pour le 10e anniversaire, nous avons invité Hubert Reeves. Pour le 20ème anniversaire, nous avons présenté notre télescope. Pour le 30ème anniversaire, nous apportons Nicolas Biver. » Cet astrophysicien du Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique (LESIA (Observatoire de Paris, Université PSL, CNRS, Sorbonne Université, Université de Paris) est un spécialiste de l’étude des comètes et des observations d’ondes radio. Co-chercheur de l’expérience MIRO sur Rosetta, il est titulaire de la médaille Arago de l’Académie des sciences en 2017. Il travaillera sur les comètes, son domaine de recherche.

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