Microsoft frappe fort, encore une fois. Ce jeudi, l’entreprise a présenté Copilot, un puissant assistant dopé à l’intelligence artificielle, directement intégré à sa suite bureautique Microsoft 365 (Word, Excel, PowerPoint, Outlook, Teams, etc.). Concrètement, le nouvel outil apparaît dans chacun des logiciels, soit dans le corps du texte, soit dans une fenêtre sur le côté. Capable de faire des dizaines de milliers » de différentes tâches et puiser des informations dans tous les fichiers de la suite bureautique, Copilot est conçu pour une utilisation quotidienne et constante. Microsoft affirme que son nouvel outil va ” révolutionner le travail », et les premières démonstrations impressionnantes appuient sa promesse.
Plus de corvées
Jared Spataro, vice-président des applications métier chez Microsoft, parle d’un ” nouvelle façon de travailler dans lequel le salarié serait soulagé des tâches les plus pénibles. Par exemple, il peut demander à Copilot ” préparez-moi pour mon prochain rendez-vous “. L’assistant va alors chercher toutes les informations pertinentes à la réunion, que ce soit dans ses mails, dans ses documents Word ou encore dans ses tableaux Excel. L’outil peut alors en faire un résumé, et même transformer ce résumé en présentation PowerPoint. Le tout en quelques secondes.
Les exemples fournis par Microsoft sont trop nombreux pour être tous cités : à partir de quelques lignes d’instructions, Copilot crée des présentations entières, produit des dizaines de graphiques accompagnés d’explications ou encore rédige des fiches clients. Il peut trier des boîtes aux lettres, extraire des données d’un CRM ou transformer un document Word en e-mail et PowerPoint. Son utilité semble évidente : l’assistant réalise en une poignée de secondes des tâches qui prennent plusieurs dizaines de minutes voire plusieurs heures pour un humain. L’utilisateur est ainsi débarrassé du travail de collecte d’informations et de la rédaction parfois laborieuse de rapports et autres présentations. Mais il récupère une nouvelle tâche : celle de vérifier le travail de l’intelligence artificielle.
En effet, Microsoft n’a pas choisi le nom “ copilote par hasard, puisque l’utilisateur dirige l’outil et valide sa fabrication. Il peut demander à l’IA de redémarrer une tâche, d’y apporter des modifications lui-même ou de se débarrasser de son travail. Avec ce mode de fonctionnement, Microsoft pallie en partie le défaut des IA génératives (similaire à ChatGPT), qui se trompent encore assez régulièrement. L’entreprise insiste sur la responsabilité de l’humain, qui conserve le rôle de chef de projet. Cette méthode a déjà fait ses preuves : l’assistant de développement informatique de sa filiale GitHub, également appelée Copilot, travaille avec succès sur le même principe depuis plus d’un an.
---Pour accompagner la sortie de Copilot, Microsoft lance également une nouvelle application, appelée Business Chat. Ce dernier fait office de tour de contrôle pour l’ensemble de la suite logicielle, regroupant toutes les informations. A priori, l’utilisateur devra utiliser régulièrement Copilot depuis cette nouvelle appli.
Plus que ChatGPT
Jared Spataro insiste : Copilot n’est pas une simple intégration de ChatGPT avec Microsoft 365. Certes, l’entreprise s’est appuyée en partie sur la technologie de son partenaire OpenAI, dans lequel elle a investi dix milliards de dollars, mais ce n’est qu’une brique parmi d’autres. En réalité, Copilot agit comme un hub entre l’interface utilisateur de Microsoft 365, Microsoft Graph (l’outil qui rassemble toutes les informations de tous les logiciels de la suite 365) et un grand modèle de compréhension du langage (LLM, en jargon).
Lorsque l’utilisateur écrit une instruction – par exemple, “prépare un rapport de mon travail cette semaine”-, Copilot va creuser dans Microsoft Graph pour ajouter du contenu et du contexte, avant de l’envoyer au LLM pour traduire la commande. Ensuite, Copilot récupère la réponse du LLM, puis y ajoute des couches de sécurité, de conformité réglementaire et de vérifications éthiques avant de la renvoyer à l’interface utilisateur. Selon les dirigeants de Microsoft, ce processus en plusieurs étapes ferait de Copilot » prêt pour le monde de l’entreprise là où d’autres assistants ont échoué dans le passé. Mais le géant de la tech reste prudent, et rappelle qu’il est conscient des lacunes de ce type d’IA. Dans un premier temps, il travaillera donc avec un petit nombre de clients, pour corriger au plus vite les premiers défauts de l’outil. “ Nous ferons des erreurs, mais nous les corrigerons rapidement “, promet l’entreprise.
Google, principal concurrent de Microsoft en matière d’intelligence artificielle, a annoncé en début de semaine des fonctionnalités similaires à celles de Copilot. La guerre entre les deux géants de la tech dans le domaine de la bureautique est donc bel et bien déclarée.
