Windows et ARM, ce n’est pas encore tout à fait là – .

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Signe des temps : pour la première fois, Microsoft équipe le produit le plus important de sa gamme, la Surface Pro, d’une puce ARM. Jusqu’à présent, le géant américain était resté plutôt timide dans ce domaine, réservant sa puce SQ – conçue en partenariat avec Qualcomm – à la Surface Pro X, une tablette plus fine, mais pour le moins… confidentielle, et chère.

Tout cela a changé fin 2022, avec la sortie simultanée de deux Surface Pro 9 : une version Intel, que nous avons testée récemment, et celle-ci, qui profite de la puce Microsoft SQ3, un SoC basé sur l’architecture ARM.

Lionel Morillon – 01net.com

Pour bien distinguer les deux versions, Microsoft appose sur ce modèle le nom « 5G ». Et pour cause : son SoC intègre évidemment un modem 5G, qui permet de se connecter, en insérant une SIM ou via une e-SIM, à un réseau cellulaire.

La Surface Pro 9 et sa version 5G ont un cœur très différent, ce qui a un impact sur l’autonomie et les performances des deux modèles, comme nous le verrons plus bas. Et pourtant, il n’y a pas de différence notable, d’un point de vue design, entre ces deux versions : elles sont identiques, à quelques dixièmes de gramme près. Même taille, même écran, mêmes connectiques. On remarque juste, sous la petite trappe permettant l’accès au SSD, un emplacement pour carte SIM ici.

Microsoft Surface Pro 9 (5G)

Lionel Morillon – 01net.com

Pas de problème : c’est du beau travail. Microsoft a fait ses preuves et, inspiré par Apple, montre une fois de plus son amour des machines bien faites : matériaux premium et de qualité, finitions parfaites, clavier (en option) agréable au toucher. C’est parfait… mais aussi un peu paresseux. En reprenant strictement le même design que la version Intel, Microsoft ne profite pas des avantages que peut offrir une puce ARM, comme un boîtier plus fin par exemple.

Surface Pro 9 5G

Lionel Morillon – 01net.com // La prise Surface Connect

L’équipement et la connectique sont ainsi quasiment similaires à ceux que nous décrivions dans notre test du modèle Intel, mais c’est un peu moins bon, puisque nous n’avons pas ici accès au Thunderbolt 4. prises limitées, le port propriétaire Surface Connect, qui, s’il n’est pas indispensable – vous pouvez recharger via USB-C – est toujours fortement recommandé, surtout lorsque votre PC est à court de batterie. Mais aussi l’éternel clavier en option, qui ajoute un minimum de 150 euros à une facture déjà trop élevée. Sans oublier le stylet Slim Pen 2, indispensable pour vivre pleinement « l’expérience » Surface, qui coûte tout de même environ 130 euros.

Microsoft Surface Pro 9 (5G)

Lionel Morillon – 01net.com // Le stylet et le clavier Surface Pro 5G sont de beaux accessoires parfaitement intégrés. En revanche, ils sont… facultatifs.

L’écran, lui aussi, est identique à la version Intel. On profite donc d’une excellente dalle, au format idéal pour la bureautique, bien définie et rafraichie jusqu’à 120 Hz. Nous vous invitons à lire notre test de la version Intel pour plus de détails à ce sujet.

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Performances : nous n’en sommes pas encore là

On est loin, le temps maudit de Windows RT, cet OS défaillant, ersatz de Windows 8 qui animait la toute première tablette (ARM) de Microsoft, sans pouvoir faire tourner la moindre application traditionnelle. Ces dernières années, le géant du logiciel s’est démené pour proposer une version ARM de Windows capable de faire tourner honorablement presque tous les programmes auxquels nous sommes habitués sur un ordinateur x86.

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C’est le cas ici : la Surface Pro 9 5G se comporte comme un ordinateur Windows décent en cours d’utilisation… mais ici et là, il y a des ralentissements et des bizarreries occasionnels. Surtout lors du démarrage d’applications émulées.

Cinebench et Geekbench sur la Surface Pro 9 5G

Chrome est un excellent exemple. Google refuse en effet de développer une version Windows ARM de son navigateur. Et on le sent très bien à l’usage : Chrome “émulé” est nettement plus lent à démarrer que sur un PC x86, met plus de temps à afficher les pages, et nous a semblé généralement très long à déclencher. Nous avons également constaté des problèmes lors de la saisie de texte dans les formulaires, voire, dans certains cas, un le G important lors du changement d’onglet lorsque de nombreux sites étaient ouverts. Ces soucis disparaissent lorsque vous changez de navigateur, commutation par exemple pour Edge ou la version ARM de Firefox. Mais il est parfois difficile de changer ses habitudes…

Un autre problème gênant est apparu à plusieurs reprises : nous avons remarqué qu’après s’être endormies, certaines applications – comme Chrome, encore – avaient tout simplement été “tuées” au redémarrage de la machine, sans trop comprendre pourquoi.

On se console en lançant les applications de la suite bureautique de Microsoft, évidemment optimisées pour la machine, et qui fonctionnent parfaitement… Même la suite Adobe, qui est aussi désormais compatible ARM, et offre des performances décentes pour les petits travaux de montage ou de retouche d’image dans Photoshop.

Toujours est-il que d’après les mesures que nous avons pu effectuer (tous les benchmarks ne sont pas compatibles Windows ARM), la Surface Pro 9 5G est bien moins performante que son homologue Intel (en version Core i7). Et qu’il est enterré par un MacBook Air M2, lui aussi basé sur une base ARM.

Autonomie correcte, sans plus

Difficile, dans ses conditions, de recommander la machine ARM de Microsoft pour ses performances qui, bien qu’honnêtes, restent insuffisantes à ce niveau de prix. Mais il devrait avoir un autre atout dans sa manche : son autonomie. Sa puce SQ3, logiquement moins énergivore qu’un processeur x86, est censée lui apporter un vrai boost d’autonomie. Et c’est vrai : si l’on compare l’autonomie mesurée de ce modèle à la version Surface Pro 9 d’Intel, il y a bel et bien une différence notable. La Surface Pro 9 5G tient 11h07 selon notre test d’autonomie polyvalente, contre 8h22 seulement pour le modèle équipé d’un Core i7. On retrouve le même gain en autonomie vidéo.

Autonomie et charge de la batterie : Surface Pro 9 5G

C’est bien, mais pas assez pour nous convaincre complètement. Car si on élargit un peu notre sélection de machines, on se rend compte que la tablette 5G de Microsoft est loin d’être une championne de l’autonomie, toutes catégories confondues. Les Mac d’Apple font toujours mieux… et certains PC x86 aussi. Le Zenbook S13 Oled, que nous avons testé l’an dernier, bénéficie ainsi d’une bien meilleure autonomie, grâce aux performances des récents « APU » d’AMD. La Surface Pro 9 5G souffre également de la comparaison avec un autre PC ARM que nous avons testé récemment : le Lenovo ThinkPad X13s Gen1. Il profite d’une puce similaire (Qualcomm 8CX Gen3) mais son autonomie est bien meilleure, qui atteint 16h24 en usage général, certes dans un boîtier légèrement plus épais et plus lourd.

Pour résumer, si la batterie de la Surface Pro 9 5G tient le coup, ce n’est pas exceptionnel. Et c’est là que le bât blesse : une autonomie extraordinaire aurait pu excuser les maigres performances de la tablette, mais ce n’est pas le cas.

Quelques fonctions supplémentaires, grâce à l’IA

Nous passerons rapidement en revue les quelques astuces logicielles proposées par la puce SQ3, qui, comme tous les SoC actuels, s’appuie sur l’IA pour se distinguer, grâce à son unité de traitement neuronal. On a donc accès à des fonctions supplémentaires pour Windows, comme le flou d’arrière-plan, le suivi de vos mouvements et la suppression des bruits ambiants lors des appels vidéo. Il fonctionne très bien, et a l’avantage, contrairement aux solutions concurrentes, d’être supporté nativement dans Windows 11. Mais est-ce suffisant pour sauter le pas ? Rien n’est moins sûr…

 
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