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La Fed réduit ses taux d’un demi-point

La Fed réduit ses taux d’un demi-point

Jerome Powell a annoncé une première baisse des taux depuis 2020, qui devrait alléger le pouvoir d’achat des ménages. A la veille des élections, la décision fait grincer des dents les républicains.

Publié aujourd’hui à 04:19 Mis à jour il y a 2 heures

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La banque centrale américaine (Fed) a abaissé ses taux mercredi pour la première fois depuis 2020, frappant fort avec une baisse d’un demi-point, considérée comme un “début”, lors de la dernière réunion de l’institution avant l’élection présidentielle américaine du 5 novembre.

Cette baisse des taux devrait redonner du pouvoir d’achat aux ménages américains, coincés entre une forte inflation et des coûts de crédit élevés. Et, bien que la Fed soit indépendante du pouvoir politique, à un mois et demi du duel entre la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump, sa décision pourrait donner un coup de pouce à l’actuel vice-président de Joe Biden et faire grincer des dents le camp adverse. Kamala Harris l’a saluée comme une « bonne nouvelle pour les Américains » et Joe Biden a évoqué un « moment important ». Mais pour Donald Trump, cette baisse drastique des taux montre soit « que l’économie est en très mauvaise posture » soit que les responsables de la Fed « jouent le jeu des politiciens ».

Le président de l’institution, Jerome Powell, a toutefois assuré lors de sa conférence de presse que les considérations politiques n’entraient pas dans ses décisions : « Nous nous demandons : quelle est la bonne chose à faire pour les personnes que nous servons ? Et c’est ce que nous faisons (…) Rien d’autre n’est discuté. »

“Début”

Avec cette baisse, les taux de la Fed se situent désormais dans une fourchette de 4,75 à 5,00 %. « Cette décision reflète notre confiance croissante dans le fait qu’un réajustement approprié de notre politique permettra de maintenir la vigueur du marché du travail », a déclaré Powell. La décision n’a pas été unanime : une gouverneure, Michelle Bowman, a voté pour une baisse d’un quart de point seulement.

De nouvelles baisses sont attendues, totalisant un demi-point de pourcentage d’ici fin 2024. Jerome Powell a indiqué qu’il s’agissait du « début d’un processus » de changement de politique monétaire. Car maintenant que l’inflation revient progressivement dans le droit chemin, la Fed veut éviter que le chômage ne remonte à son tour en abaissant les taux. « Les risques » liés aux deux missions de la Fed, le plein emploi et la stabilité des prix, sont désormais « à peu près équilibrés », a souligné le comité de politique monétaire dans son communiqué. La situation de l’emploi avait, en effet, été mise de côté ces dernières années par les responsables de la Fed tant le marché du travail américain se portait bien.

Malgré cela, Wall Street a terminé en baisse mercredi, certains investisseurs s’attendant à davantage, notamment pour les mois à venir.

Indépendance

Les responsables de la Fed se sont également montrés plus optimistes qu’en juin, lors de la dernière mise à jour de leurs prévisions économiques, quant à l’évolution de l’inflation. Ils prévoient désormais qu’elle se situera à 2,1 % en 2025, contre 2,3 % auparavant. Mais ils sont plus pessimistes quant au chômage, qui devrait grimper à 4,4 % cette année et l’année prochaine, contre 4,0 % et 4,2 % auparavant.

La croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2024 est attendue à 2,0% contre 2,1% précédemment. L’indice d’inflation PCE, que la Fed veut ramener à 2%, est resté stable en juillet, à 2,5% sur un an. L’indice CPI est tombé en août à son plus bas niveau depuis février 2021, à 2,5% sur un an. Le taux de chômage a baissé en août, à 4,2%, mais les créations d’emplois ralentissent.

De l’autre côté de l’Atlantique, la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé ses taux la semaine dernière, pour la deuxième fois en trois mois.

Lors de la conférence, M. Powell a également été interrogé sur les propos tenus par Donald Trump. Ce dernier a régulièrement évoqué l’affaiblissement de l’indépendance de la Fed et a récemment déclaré que le président devrait « au moins » avoir son mot à dire dans les décisions de la Fed. « Nous ne servons aucun représentant politique, aucune personnalité politique, aucune cause, aucun problème », a-t-il déclaré, ajoutant que « c’est ainsi que fonctionnent les autres banques centrales. C’est un bon arrangement institutionnel qui est bon pour le public ».

AFP

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