Le Stade Léopold Sédar Senghor est presque prêt. En travaux de réhabilitation depuis août 2022, la réouverture du complexe des Parcelles Assainies arrive prochainement. Ce qui inquiète, c’est le stade Abdoulaye Wade de Diamniadio qui présente un problème d’accessibilité comme un boulet. Explications.Par Hyacinthe DIANDY –
Considéré comme l’une des plus belles infrastructures sportives d’Afrique, le Stade Abdoulaye Wade, dont le coût est estimé à plus de 150 milliards de FCFA, est visuellement impressionnant ; sans oublier ses commodités qui font de ce complexe ultra moderne une fierté.
Inauguré en février 2022, le joyau de Diamniadio, avec ses 50 000 places, traîne néanmoins un gros problème, lié à son accessibilité. Une situation restrictive causée par le manque de vision des concepteurs du projet qui ont fait des flashs, se concentrant principalement sur l’érection des infrastructures, oubliant tout ce qui pouvait inciter le public à voyager.
Conséquence : le Stade Abdoulaye Wade n’arrive plus à faire le plein lors des matchs des Lions. Les embouteillages au péage et le manque d’aménagements pour les spectateurs à l’extérieur du stade sont passés par là.
Dans un tel contexte, l’annonce de la réouverture prochaine du Stade Léopold Sédar Senghor, niché au cœur des Parcelles Assainies, ne peut être une bonne nouvelle pour les responsables de la gestion dudit stade, à savoir la Sogip (Société de gestion des infrastructures publiques en les centres urbains de Diamniadio et Lac Rose) dirigés par Dame Mbodji. Ce dernier, dès son arrivée en juin 2024, ayant opté pour une politique de redressement dans une perspective de rentabilité financière des complexes sous sa gestion. Et comme prétexte, le nouveau PDG a énuméré quelques charges à supporter, comme, entre autres, les 400 millions de FCFA qu’il faut verser par an pour la gestion du terrain du stade.
Fédé football, Sogip’s main client
Alors évidemment, la réouverture prochaine du Stade Senghor en mars-avril, dont la gestion incombe au ministère des Sports, aura sans aucun doute un impact sur les finances de la Sogip, tant pour les matches des Lions que pour les clubs, qui pourront eux aussi jouer au football. Bientôt le Stade Demba Diop. Par ailleurs, une telle politique de couverture de la structure dirigeante, jugée « agressive » par certains, a provoqué des bisbilles entre les anciens syndicalistes et certaines fédérations dont celle de football.
La Sogip va devoir se réadapter à cette nouvelle donne
Et justement, aujourd’hui, le « retour au jeu » du Stade Senghor aura forcément des conséquences financières pour la Sogip, si l’on sait que la Fsf, principal client, débourse au moins 35 millions de F CFA pour chaque match des Lions ; sans compter les clubs qualifiés pour les compétitions africaines (comme récemment le Jaraaf) qui sont eux aussi payants.
Car il faut reconnaître qu’en termes d’accessibilité, il n’y a pas de comparaison entre le stade de Diamniadio et celui des Parcelles Assainies d’une capacité de 60 mille places que les Chinois ont relooké en y ajoutant des aménagements dont ils ont le secret. Même constat concernant les frais de location qui seront moins lourds que ceux du Stade Abdoulaye Wade.
Dame Mbodji et son équipe vont donc désormais devoir se réadapter à cette nouvelle donne liée aux revenus du stade. A l’instar du fonctionnement de la Dakar Arena, ils devront se tourner vers d’autres activités pour combler le manque.
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