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Les débuts historiques et la cadence de Lane Hutson

Que se passe-t-il avec les Canadiens de Montréal ? C’est Lane Hutson.

Le week-end dernier, la Ligue nationale de hockey (LNH) a célébré en grande pompe le 100e but de la brillante carrière du défenseur Cale Makar de l’Avalanche du Colorado.

Makar n’a eu besoin que de 362 matchs pour inscrire ce 100e but. Il devient ainsi le cinquième défenseur à atteindre cette marque le plus rapidement dans l’histoire de la LNH après Bobby Orr (299 matchs), Paul Coffey (300), Raymond Bourque (329) et Denis Potvin (348).

Outre les noms prestigieux des membres du club sélect que Makar a rejoint, il est remarquable que le 100e but de Bobby Orr ait été marqué au début des années 1970. Et que, de leur côté, Potvin, Bourque et Coffey ont réussi leur 100e but à la fin des années 1970 et au début des années 1980, lors de saisons où la moyenne de buts marqués frôlait parfois quatre par match.

La LNH a connu une période offensive sans précédent entre le début des années 1970 et le début des années 1990. Ce n’est pas pour rien que 22 des 25 meilleures saisons offensives des défenseurs ont été réussies durant cet âge d’or.

En fin de compte, ce long passage de temps rend l’exploit de Makar encore plus colossal. Cela faisait 55 ans qu’un défenseur ne marquait pas à une telle cadence dans un contexte défensif comparable à celui qui prévalait à l’époque de Bobby Orr. Les équipes marquent en moyenne trois buts par match cette saison dans la LNH. Ils marquaient 3,12 par match lorsqu’Orr a marqué son 100e but.

Pour illustrer à quel point Makar est exceptionnel, il faut aussi ajouter que depuis ses débuts dans la LNH en 2019-2020, aucun défenseur n’a récolté plus de points que lui (388 en 363 matchs) ni maintenu un meilleur bilan défensif que lui. le sien (+123). Le quart-arrière de l’Avalanche est également le seul arrière de la LNH à afficher une moyenne de plus d’un point par match (1,07) au cours de cette période.

La première ligne de cette chronique annonçait qu’il s’agirait de Lane Hutson. Mais avant d’en arriver là, il m’a semblé important de rappeler combien il est difficile, même pour le meilleur défenseur de notre époque, de glisser son nom dans la même conversation que les grands noms des années 1970 et 1980.

De nombreux analystes citent souvent l’évolution du poste de défenseur comme exemple pour expliquer à quel point le hockey joué aujourd’hui est supérieur à ce que nous avons vu dans le passé. En particulier, il est avancé que les latéraux modernes sont plus rapides que jamais, plus habiles également, et que les systèmes de jeu les encouragent à soutenir constamment l’attaque.

Mais en réalité, il est encore difficile pour un défenseur de se démarquer sur le plan offensif. D’une saison à l’autre, malgré l’augmentation du nombre d’équipes, ils ne sont plus qu’environ 35 défenseurs qui parviennent à marquer une quarantaine de points. C’était également le cas au début des années 1980 et 1990.

Et parmi ces quelque 35 défenseurs dits offensifs, à peine la moitié peut être qualifiée de réelle. quarts-arrières. Nous parlons de joueurs capables de déplacer la rondelle de manière à créer de l’espace, à générer des occasions de marquer et à rendre leurs coéquipiers meilleurs.

Parlons maintenant de Lane Hutson.

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Pour cause, le spectaculaire défenseur recrue du Canadien a été rapidement adopté par les partisans de l’équipe. Par tout le monde en fait.

Beaucoup de gens tentent maintenant de déterminer si Hutson (3-36-39) mérite vraiment d’être préféré aux jeunes attaquants Macklin Celebrini (14-20-34, Sharks de San Jose) et Matvei Michkov (14-20-34, de les Flyers de Philadelphie) pour l’obtention du Trophée Calder.

Il reste encore beaucoup de hockey à jouer.

Sauf que lorsque l’on évalue la performance de Lane Hutson dans un contexte plus large, il n’y a même pas d’image.

Pour commencer, il faut savoir qu’environ 200 recrues ont marqué 14 buts lors de leur première demi-saison dans la LNH, comme l’ont fait Celebrini et Michkov.

Mais avant cette saison, dans l’histoire de la LNH, seulement 12 défenseurs recrues avaient disputé au moins 45 matchs tout en maintenant une moyenne égale ou supérieure à 0,8 point par match. Ces 12 gardes, dont des noms comme Raymond Bourque, Phil Housley, Chris Chelios et Al MacInnis, ont tous disputé leur première saison entre la fin des années 1970 et le début des années 1990. Tous sauf Cale Makar.

Cependant, après 47 matchs, Lane Hutson compte en moyenne 0,83 point par match.

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Il convient de souligner ce que signifie pour un défenseur, quel que soit son âge, marquer 0,80 point par match dans la LNH. Car les arrières capables de maintenir un tel rythme sont presque aussi rares que les joueurs capables d’afficher une saison à 100 points.

De plus, au cours des 15 dernières saisons, 24 attaquants différents ont réalisé des saisons à 100 points, tandis que 30 défenseurs ont réussi à maintenir un taux de 0,8 point par match.

Et parmi ces 30 défenseurs d’exception, un seul a réussi l’exploit dès sa saison rookie. Et ce phénomène s’appelle… Cale Makar !

On ne sait évidemment pas si Lane Hutson sera capable de maintenir ce rythme jusqu’en avril prochain. Mais ce que l’on sait, c’est que depuis le début de la saison, il réalise des statistiques que l’on pourrait presque qualifier d’historiques.

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Et comme Lane Hutson évolue au sein d’une organisation qui n’est pas dénuée d’histoire, il n’est pas inintéressant de prendre un petit recul dans le temps et de mesurer où il se situe par rapport aux Glorious du passé.

Depuis le début de la saison, la dynamique recrue du CH a participé à 27,27% des buts de son équipe. Encore une fois, on ne sait pas s’il sera capable de maintenir un tel rythme. Ce que l’on sait en revanche, c’est que dans l’histoire de cette équipe, aucun autre défenseur n’a autant mené l’attaque.

Lors de ses deux meilleures saisons offensives, en 1976-1977 et 1985-1986, le grand Larry Robinson a participé respectivement à 21,96 % et 24,84 % des buts du CH. Ces deux éditions du CH avaient pourtant remporté la Coupe Stanley et le fardeau offensif était mieux réparti que cette saison au sein de la deuxième plus jeune équipe de la LNH.

Il faut aussi convenir qu’il est difficile de participer à 27 % des buts de son équipe lorsqu’elle en marque 387, comme ce fut le cas en 1976-1977.

À sa meilleure saison offensive à Montréal, en 1988-1989, Chris Chelios a récolté 73 points et participé à 25,34 % des buts du Tricolore. Mais comme Robinson, Chelios jouait dans l’une des meilleures équipes de la LNH cette saison-là. Le CH perd en finale au printemps 1989.

Parmi les cadors les plus contemporains, PK Subban (26 % en 2012-2013) et Andrei Markov (26,6 % en 2009-2010) étaient encore plus proches du centre névralgique qu’occupe actuellement Lane Hutson.

Remarque : Subban n’a disputé que 42 matchs en 2012-2013 parce que la saison a été raccourcie en raison d’un lock-out. Sa production offensive lui a valu le trophée Norris. Quant à Markov, il a participé à 26,6 % des buts du CH lors des 45 matchs qu’il a disputés en 2009-2010 puisqu’une blessure lui a fait manquer plus de deux mois et demi d’activités. Lane Huston, qui a déjà participé à 47 matches, a donc déjà surpassé leur performance.

Au final, ce qu’il faut retenir, c’est qu’aucun des grands défenseurs de l’histoire du CH n’a occupé un rôle aussi sensible que Lane Hutson à sa première saison dans la LNH.

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Il y a un peu plus de deux ans et demi, Lane Hutson s’est présenté au camp d’évaluation de la LNH avec des radiographies dans sa poche pour montrer aux dirigeants de l’équipe ses plaques de croissance. Craignant d’être ignoré à cause de sa petite taille, il voulait leur prouver qu’il allait encore grandir.

Il a finalement dû attendre la fin du deuxième tour avant d’être sélectionné par le CH. S’il a effectivement un peu grandi depuis, les chiffres qu’il produit à ses premiers pas dans la LNH sont titanesques.

Depuis près de deux mois, chacun cherche à comprendre quel bug a bien pu piquer l’équipe de Martin St-Louis pour qu’elle puisse connaître une ascension aussi soudaine et inattendue.

Bien évidemment, plusieurs facteurs expliquent ce revirement spectaculaire. Mais à cause de tout ce qui précède, la montée d’adrénaline que l’arrivée de Hutson a infligée à cette équipe arrive en tête de liste.

 
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