Avec des stades pleins, des audiences record et une avalanche d’essais, les phases de poules de la Champions Cup et de la Challenge Cup ont montré de belles choses. Mais derrière ces chiffres flatteurs, la compétition s’éloigne de son ancienne H-Cup, plus disputée, et dévoile une formule qui divise.
Sur le terrain, le spectacle était au rendez-vous : 613 essais marqués en 84 matches, soit une moyenne de plus de sept essais par match, témoignant d’un Rugby résolument offensif. L’entrée en vigueur des nouvelles règles particulièrement favorisé les attaques ambitieuses et dynamiques.
En tribunes, plus d’un million de personnes au total et des pics d’audience dépassant les 2,7 millions de téléspectateurs en France, pour les phases de poules de la Champions et de la Challenge Cup. L’ambiance des stades à guichets fermés, comme à Chaban-Delmas pour l’Union Bordeaux-Bègles ou à l’Aviva Stadium pour Leinster-Bath, a confirmé une certaine attractivité de la compétition.
L’engouement ne s’est pas limité aux stades. Les plateformes numériques de l’EPCR ont vu leur trafic web augmenter de 70 %. France Télévisions a enregistré des pics d’audience de plus de 2 millions de téléspectateurs lors de chacun des quatre week-ends, notamment 2,4 millions pour l’affiche Stade Toulousain – Ulster Rugby (Journée 1), 2 millions pour le duel RC Toulon – Glasgow Warriors (Journée 2), 2,7 millions. millions pour le match Hollywoodbets Sharks – Stade Toulousain (Journée 3) et enfin 2,7 millions pour le match ASM Clermont Auvergne – Bristol Bears (Journée 4).
De nombreuses familles étaient dans les tribunes ou devant leur télévision pour regarder des « matchs spectacles », un levier pour attirer de nouveaux licenciés et ouvrir le rugby à de nouveaux cercles ?
Cependant, derrière ces chiffres flatteurs, certains éléments posent question
Le Stade Toulousain, l’UBB ou encore le CO, auteurs le week-end dernier de véritables manifestations contre leurs adversaires anglais, ont ravi les supporters français. Mais ces performances ont aussi révélé les limites actuelles de la compétition. Alors que les scores à sens unique se banalisent, dont 23 matches sur 48 affichent des écarts de plus de 20 points, la phase de poules a parfois eu du mal à maintenir le suspense. “J’ai été surpris de voir autant de différence dans certains matchs», a reconnu Antoine Dupont en conférence de presse dimanche dernier.
-Ce déséquilibre met en évidence plusieurs problèmes structurels. La crise du rugby anglais et gallois, combinée au désengagement apparent des provinces sud-africaines, a conduit à une compétition où seuls quelques clubs dominent largement. À cela s’ajoutent les périlleux voyages sur le sol sud-africain. Une tendance qui pose des questions sur la crédibilité de cette compétition historique.
Malgré ces critiques, l’EPCR souligne l’importance de ces phases de poules pour offrir une plateforme d’expression aux clubs de neuf nations. L’organisateur se justifie : « Le format précédent était souvent critiqué car les clubs les mieux classés se retrouvaient dans des poules plus faciles, facilitant ainsi leur chemin vers la finale. Le tirage au sort actuel rend la compétition plus imprévisible et plus équitable.
Alors que la Champions Cup fête sa 30ème édition, l’EPCR doit trouver des solutions pour concilier spectacle et compétitivité. Une formule attractive, axée sur le jeu offensif, attire les spectateurs et élargit sûrement son public. Certes, il y a des critiques, mais l’EPCR salue les records d’audience qui donnent un nouvel élan au rugby moderne en pleine évolution. Reste à savoir si cette dynamique pourra perdurer sans ajustements. La formule parfaite existe-t-elle vraiment ?
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