Après Hambourg l’an dernier, le Shakhtar Donetsk accueille ses adversaires à la Veltins Arena de Gelsenkirchen. La magnifique salle couverte de la Ruhr, qui a accueilli les concerts de Taylor Swift l’été dernier, sonne souvent creux en Ligue des champions. Il n’y avait que 21’636 spectateurs pour la réception de Bergame et 17’420 pour Berne. Un piètre résultat alors que plus de 45 000 spectateurs avaient assisté aux trois matches de la saison précédente organisés au Volksparkstadion de Hambourg.
« Aucun manque de respect… »
“Je ne connais personne autour de moi qui ait assisté à un match ukrainien cette année”, commente Uwe Dietz, la “voix” de Schalke 04 sur la radio publique régionale WDR. « La plupart des fans ne vivent pas à Gelsenkirchen. Ils parcourent en moyenne 90 ou 100 kilomètres pour voir les 04 matches mais le tirage au sort n’a pas choisi des équipes assez glamour, sans vouloir manquer de respect, pour que le supporter moyen parcoure cette distance un soir de semaine. »
L’Arena était pleine, 57 000 spectateurs début décembre pour la visite du Bayern Munich, et les supporters locaux ont pu exprimer leur colère contre un rival historique, coupable à leurs yeux d’avoir volé Manuel Neuer et Alexander Nübel, formés au club. La réponse de l’équipe de Kingsley Coman est venue sur le terrain, avec une victoire 5-1 sur Donetsk, renvoyant les supporters de Schalke à leur glorieux passé.
« L’intérêt pour le football a considérablement diminué dans la région »
Sept fois champions d’Allemagne (la dernière fois en 1958), les « Königsblauen », avec leur maillot bleu royal, ont participé à leur dernière Ligue des champions en 2019. En deuxième division, Schalke occupe une 13e place, indigne d’un club où Fischer, Özil et Raúl ont joué. “En raison de ses résultats très moyens, l’intérêt pour le football a considérablement diminué dans la région”, déplore Uwe Dietz.
Un intérêt surtout économique pour le club, propriétaire des lieux, qui espérait rentrer jusqu’à deux millions d’euros dans ses caisses, grâce à ces soirées européennes. Si les supporters avaient rempli les tribunes… Mais dans cette ville, la plus pauvre d’Allemagne, où 25 % des habitants en âge de travailler bénéficient d’allocations de base, la réduction de 10 % offerte aux supporters locaux pour les matches de Donetsk n’a pas suscité d’intérêt.
-Les deux clubs ont pourtant des racines communes immergées dans les bassins miniers de leur région mais la belle histoire a tourné court lorsqu’une quarantaine d’Ultras s’en sont pris aux supporters de l’Atalanta Bergame, après le premier match de Ligue des Champions « à domicile ».
« Je vois toujours le Shakhtar gagner, 2 à 1 contre Brest »
Oleksandr sera dans les tribunes mercredi soir, criant pour son club préféré, histoire d’oublier un instant la guerre qui ravage son pays. Ce réfugié ukrainien vivant à Hambourg avait perdu la voix après la victoire contre les Young Boys de Berne : «Je vois encore le Shakhtar gagner, 2 à 1 contre Brest. Ce sera une bataille difficile car les deux équipes ont vraiment besoin de points. Brest devra se méfier de Sudokov, Kevin ou Sikan. Mais surtout le gardien Riznyk, qui détient le record du nombre d’arrêts lors d’un match de Ligue des champions, 15 contre le PSV Eindhoven en novembre.
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