Le Victory de Montréal a eu raison de la Charge d’Ottawa par 2 à 1, une première rencontre de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) dans la capitale organisée dans le cadre de son Grand Tour.
Même si les amoureux de notre sport féminin national ont dû être patients avant de se mettre quelque chose à la bouche, le premier but n’ayant été inscrit qu’en toute fin de 2ème période, tout le monde a été conquis dès la première seconde.
Le Québec brille
L’entraîneur de la Victoire, Kori Cheverie, avait placé trois fiertés locales sur l’équipe partante lors de la présentation des joueuses, la foule ayant chaleureusement applaudi Catherine Dubois et Ann-Renée Desbiens, sans oublier l’autre Québécoise du club, Alexandra Labelle.
C’est pourtant Marie-Philip Poulin qui a reçu l’accueil le plus délirant, cette dernière comptant notamment sur le soutien de sa grand-mère de 91 ans dans les tribunes de l’amphithéâtre Limoilou.
L’accueil reçu par Marie-Philip Poulin lors de la présentation des joueurs dimanche. (Mikaël Lalancette, Le Soleil)
« Toute l’équipe a reçu de l’amour ici, et c’est quelque chose de spécial de voir ce qui se passe avec la Victoire de Montréal », a réagi le Beauceronne le plus adoré du hockey. Je suis très privilégié de pouvoir jouer avec ces femmes incroyables.
Le Gretzky du LPHF
Poulin, le « Wayne Gretzky » de 2025 pour reprendre la comparaison utilisée par l’entraîneure de la Charge Clara MacLeod, est rapidement devenue émue en parlant de sa grand-mère. “C’est l’un de mes plus grands les fans et j’ai vraiment la chance de l’avoir», a déclaré l’icône de la Beauce les larmes aux yeux.
L’auteure du premier but du match, Catherine Dubois, n’oubliera pas de sitôt sa première prestation sur la patinoire du Centre Vidéotron. Dès son entrée dans l’arène, un pull du Carnaval de Québec sur le dos, ses jambes sont devenues lourdes et son cœur s’est mis à battre la chamade.
Un scénario de rêve
Fébrile, l’ancienne Titans de Limoilou avait les yeux tellement voilés qu’elle avait de la difficulté à voir la glace devant elle lors de son premier patinage.
Puis, en fin de seconde, le natif de Charlesbourg a fait trembler les ficelles en poussant la rondelle au fond du filet de la gardienne de Charge Emerance Maschmeyer, ce qui a fait exploser l’assistance.
«Même dans mes rêves les plus fous, je ne pensais pas que cela pourrait se passer ainsi», a-t-elle admis, vantant la passion des Québécois. Il y avait beaucoup d’ondes positives dans les tribunes, notamment ma famille et mes amis, c’était vraiment spécial. Je m’estime chanceux d’avoir pu vivre un tel scénario.
Même si elle venait de s’avouer vaincue, la gardienne visiteuse Emerance Maschmeyer n’était pas de bonne humeur lorsqu’elle s’est présentée devant les médias. Habituellement plutôt déserte, la salle de conférence de presse de Marc Simoneau débordait dimanche après-midi.
Maschmeyer et sa pilote, Clara MacLeod, n’ont que de bonnes choses à dire sur l’accueil reçu à Québec, l’une des 25 villes candidates intéressées par un éventuel élargissement du LPHF.
«J’ai eu des frissons lorsqu’ils ont annoncé la formation partante», a déclaré le gardien de l’Alberta. Quand ils ont présenté Poulin, c’était bête, l’énergie était incroyable. C’était un rêve de jouer devant une foule comme celle-là. »
Le Québec prêt pour le LPHF
Profondément impressionné, MacLeod va encore plus loin, jugeant le Québec « prêt » à franchir le pas. Cette dernière a assuré avoir reçu un accueil chaleureux partout où elle allait, de la part du personnel de l’hôtel où séjournait la Charge à la Fromagerie Victoria où ses joueurs se régalaient de poutine.
“Le point d’exclamation, c’est la foule”, a-t-elle ajouté sous l’œil vigilant de la patronne du LPHF, Amy Scheer. Ce n’est pas moi qui choisirai les équipes d’expansion, mais ce que je sais, c’est que Québec est une ville de hockey. Si elle dispose d’une équipe, nul doute qu’elle sera bien accompagnée.
De la musique aux oreilles de la gardienne Ann-Renée Desbiens, dont la filleule de quatre ans et demi vient de commencer à jouer au hockey.
«Ils [les promoteurs de Québec] avoir les infrastructures, la population et les partisans derrière eux, a souligné le gardien de Charlevoix. Même le maire a offert son soutien. Lorsque vous mettez tout cela ensemble, ils ont une bonne application à offrir. Je leur souhaite de tout mon cœur, les fans attendent depuis longtemps.
L’entraîneur-chef Kori Cheverie a poursuivi ses efforts en français en parlant d’abord dans la langue de Molière après le match.
« Merci au les fans de Québec, vous êtes une vraie ville de hockey, alors merci», a-t-elle lancé avant de répondre aux questions des nombreux médias présents.
The head coach of the Victoire de Montréal, Kori Cheverie. (Pascale Lévesque, The Sun)
La fatigue – La Victoire a joué à Montréal vendredi et a dû se déplacer samedi – aurait pu expliquer le lent départ de sa troupe, mais Cheverie a dressé un bilan très positif des dernières 24 heures passées à Québec.
Lorsqu’elle a entendu la réaction des partisans avant la première mise au jeu, l’entraîneur a failli fondre en larmes. Même si ses protégés étaient accueillis en héros, Cheverie se voyait bien se retrouver un jour dans le camp ennemi dans la capitale.
« Nous avons eu des foules formidables partout où nous avons joué, mais ici, c’était quelque chose. L’avenir du hockey féminin est prometteur dans notre ligue.
Des problèmes pour les anglophones ?
Mal à l’aise, un journaliste anglophone de Montréal a interrogé les trois représentantes de la grande région de Québec — Ann-Renée Desbiens, Catherine Dubois et Marie-Philip Poulin — pour savoir si elles pensaient que la vie des joueurs anglophones serait compliquée dans l’événement de l’ajout du Québec à l’écran radar du LPHF.
Les joueurs des Nordiques, âgés de plus de 30 ans, auraient eu des « problèmes » à ne pas parler français au Québec, selon lui.
Ann-Renée Desbiens rejetait tout d’un revers de main avec une admirable élégance.
« Nous voyageons dans plusieurs pays où nous ne parlons pas notre langue et tout se passe très bien », répond-elle. Je connais assez bien le Québec pour dire que les gens d’ici sont accueillants. Ce n’est pas du tout inquiétant, je suis sûr que c’est la même chose à Montréal. Cela fait si longtemps que la réalité est bien différente maintenant.
Avec la collaboration de Pascale Lévesque
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