Sixième du dernier Dakar avec Mathieu Serradori, le Saint-Affricain Loïc Minaudier revient sur cette compétition et cette édition exceptionnelle.
Le copilote saint-africain Loïc Minaudier et le pilote varois Mathieu Serradori sont 6èmes du classement général auto du Dakar 2025 qui s’est déroulé du vendredi 3 au vendredi 17 janvier en Arabie Saoudite. Premier équipage français du classement, Loïc Minaudier et Mathieu Serradori ont parcouru 7 828 km, dont plus de 5 000 km de spéciales, à bord de leur nouveau buggy CR7 à quatre roues motrices du constructeur sud-africain Century Racing. En janvier 2024, avec une deux roues motrices Century Racing CR6, il était dixième au classement général automobile. Le Saint-Affricain revient sur son expérience.
Quel bilan tirez-vous du Dakar 2025 ?
Nous avons passé deux semaines à jouer réellement les premiers rôles, un sujet sur lequel toute l’équipe avait vraiment travaillé et préparé pendant plus d’un an. Nous sommes fiers d’avoir décroché cette magnifique sixième place dans la lutte avec les usines et à seulement une trentaine de minutes du podium. C’est exceptionnel. Nous savons que nous n’avons pas les mêmes moyens qu’une équipe d’usine, mais nous sommes vraiment la première équipe non officielle d’un grand constructeur engagé à obtenir de tels résultats.
Avez-vous rencontré des difficultés ?
Au niveau des problèmes, comme tout le monde, nous avons eu des petits soucis, mais franchement nous n’avons pas eu de problèmes mécaniques majeurs. Un jour, nous avons eu une panne de pompe de direction assistée, ce qui nous a coûté un peu de temps. Nous avions une capuche tenace et nous nous sommes arrêtés deux fois pour la fixer. Nous avons eu des petits soucis mais rien de bien grave. Concrètement, nous n’avons rien à dire sur l’aspect mécanique. Les hommes dans l’ombre, comme on dit, étaient de véritables guerriers. Ils ont fait le travail nécessaire pour avoir une belle voiture. Ce qui nous a permis d’être vraiment performants sur piste en respectant la mécanique bien sûr, mais en nous concentrant vraiment sur notre travail et notre partenaire pour avancer le plus vite possible dans le désert.
Quel a été votre meilleur souvenir ?
Le meilleur souvenir est l’étape où nous avons réalisé le podium, c’est-à-dire la troisième place (lundi 13 janvier, l’équipage s’est classé troisième de la spéciale de 483 km entre Al Duwadimi et Riyad, NDLR). Nous avons attaqué du début à la fin comme les autres, mais nous avons été vraiment bien récompensés avec notre premier podium. C’était une grande fête à notre retour. Avec toute l’équipe nous avons pu partager une joie que je n’avais jamais connue sur le Dakar. C’était un bonheur à partager et toute notre équipe était fière de cet accomplissement ensemble. Ce fut le moment le plus intense et le plus puissant sur le plan émotionnel à vivre.
-Quel est votre programme dans les prochains jours ?
Là, nous sommes à Riyad aujourd’hui (samedi 18 janvier, NDLR). Nous avons l’avion pour rentrer en France ce soir. Pour ma part, ce sera une courte visite en Aveyron car je pars en fin de semaine au Maroc pour un petit rallye de cinq jours. La période de récupération sera très courte. Malgré l’intensité que procure le Dakar, tant physiquement que mentalement, jouer dans la cour des grands laisse beaucoup d’énergie derrière. C’est vrai que c’est un gros défi. On se rend compte que tout le travail effectué toute l’année pendant ces 15 jours a du sens. Tout est bien construit et mesuré pour performer durant ces deux semaines. Et là, la pause, même si elle est très courte sur quatre jours, va faire du bien.
Participerez-vous au Dakar 2026 ?
Nous n’en sommes pas encore là. Nous allons continuer à nous entraîner et faire les prochaines courses dans trois mois avec notre Century. Ensuite, nous verrons ce qui se passera ensuite. Nous continuerons et nous y serons.
Dix Dakar consécutifs et dix lignes d’arrivée franchies, est-ce exceptionnel ?
C’est la dixième fois que je réalise cette aventure. C’est vrai que mes dix Dakar n’ont jamais été les mêmes selon les difficultés, suite aux blessures que j’ai eues à moto où je me souviens avoir serré les dents pendant des étapes entières pour arriver à l’arrivée. Mais aujourd’hui, c’est un truc de fou dont je me rends compte, d’avoir réussi à décrocher dix médailles de finisher sur dix participations. C’est quelque chose qui me rend bien sûr fier et qui me motive toujours à aller de l’avant. Je sais que rien n’est fini et qu’il y aura encore de grandes aventures et de grandes émotions. A chaque Dakar, l’émotion est au rendez-vous, avec peut-être plus de stress désormais alors que tout a été bien pensé en amont. Je veux dire avec beaucoup plus en jeu. Les Dakar ne sont pas les mêmes. Mais ça a été fou cette année car nous avons eu un soutien indescriptible avec tout un tas de messages que nous avons reçus de la part des gens. La télé nous a beaucoup mis en valeur car nous étions le meilleur équipage français, avec notre podium d’étape et notre duo qui plaisaient. Cela me fait vraiment chaud au cœur. Ayant tenu tête aux équipes d’usine, c’est un point important qu’il est vraiment important de retenir.
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