Martin Filander fait du bon travail à Bienne.Image : CLÉ DE CLÉ
Huitièmes de National League avant leur déplacement à Kloten samedi (19h45), les Biennois, avec un effectif complètement remanié, parviennent miraculeusement à faire aussi bien que la saison dernière, grâce à un plan de jeu particulier, indétectable au simple analyse des statistiques.
18.01.2025, 11:5318.01.2025, 15h50
Le renouvellement du HC Bienne est assez spectaculaire. Parmi les joueurs vainqueurs 3-2 contre Ambri il y a exactement un an, seuls huit ont participé au succès des Zélandais jeudi sur le même score contre Lausanne. Même l’entraîneur principal et ses assistants ne sont plus là. Les blessures, les démissions et les transferts ont provoqué un tel bouleversement de la liste. Malgré cela, Bienne est pratiquement au même niveau qu’il y a 365 jours : 8ème avec 55 points en poche (87/87), contre 54 points en 38 matches (101/99) début 2024.
Les Biennois ne sont parmi les meilleurs que sur une statistique : les buts encaissés, là où ils ne devancent que les Lions du ZSC. Cela s’explique par la qualité des gardiens : Harri Säteri (30 matchs) et Luis Janett (8 matchs), qui ont repoussé plus de 93 % des rondelles cette saison. La victoire contre le LHC, actuel leader du championnat, a été « volée » par Janett, impérial devant la cage malgré les assauts successifs des adversaires. Dans les autres domaines, le HC Bienne est moyen voire mauvais : 6ème en powerplay, 8ème en boxplay, 8ème en tirs, 13ème en buts marqués et 14ème au classement des mises en jeu.
Avec toutes ces données qui prolifèrent, n’importe quel informaticien n’ayant jamais mis les pieds sur une patinoire pourrait aujourd’hui réaliser des analyses aussi approfondies que celles d’un sélectionneur national. Mais le renouveau de Bienne sous la direction de Martin Filander ne peut pas s’expliquer par des chiffres. Cela réside dans une particularité, qu’on ne voit peut-être pas à la télévision, mais qui apparaît aux yeux des spectateurs de la patinoire : les Zélandais courent, courent, courent, encore et encore.
Dans la mesure où ils le peuvent. Que ce soit avec un peu moins de confiance (comme à Langnau) ou un peu plus (comme contre Lausanne jeudi soir).
En fait, la spécificité du jeu biennois ne pouvait être comprise qu’en mesurant le nombre de mètres parcourus. C’est un style purement actif. Personne ne reste immobile, sauf le gardien évidemment. Nous jouons au hockey moderne, au hockey total où tout le monde bouge, pas seulement le joueur en possession de la rondelle. Ceci, même lorsque l’adversaire est en phase offensive.
Cette tactique, simple sur le papier, est en réalité difficile à mettre en œuvre, car l’ardeur aveugle est souvent nuisible. Le shopping n’est efficace que s’il est fait intelligemment, avec de bonnes organisation. Jeudi, Lausanne a dominé la troisième période, 22 tirs à 7, mais Bienne a remporté cette phase de jeu sur le score de 2-0. La veille, Langnau avait été nettement supérieur dans le dernier tiers (13 tirs à 6), mais avait aussi perdu 2-0. Dans l’Emmental comme face à Lausanne, le HC Bienne a résisté à la pression adverse grâce à sa défense active.
-Tous les joueurs se tiennent sur la pointe des pieds et non sur les talons.
La nette amélioration de la défense par rapport à la saison dernière a sans doute un lien avec le nouvel adjoint : Beat Forster. L’homme connaît le métier de défenseur grâce à son expérience de plus de 1000 matches et ses nombreux trophées. Il a joué au club lors de ses sept dernières saisons et connaît donc bien la maison néo-zélandaise. S’il dit quelque chose sur le fait d’être défenseur, tout le monde l’écoute dans le vestiaire.
Beat Forster assiste Martin Philander.image : Clé de voûte
En fait, c’est aussi simple que ça : les courses, qu’elles soient défensives ou offensives, sont le meilleur moyen de compenser un manque de talent. Si l’argent n’est pas là pour acheter des éléments plus complets, le directeur sportif doit alors veiller à ne pas embaucher des joueurs qui ont les pieds trop lourds. Et puis, le travail du mouvement apporte aussi des émotions à la patinoire. Le jeu actif crée une atmosphère et améliore le divertissement.
Bienne est d’ailleurs l’exemple même d’une culture « hockey » qui ne vit pas que de victoires et de titres. Le taux d’occupation de la Tissot Arena augmente en 2024/2025 à 94,35% et est supérieur à celui de la saison 2022/2023 (89,05%). Un exercice que les Biennois avaient réalisé à la deuxième place, avant d’emmener ensuite Genève-Servette au septième match de la finale.
Question : Que se passerait-il si Martin Filander pouvait compter non pas sur trois, mais sur six très bons étrangers ?
D’un point de vue style, Ambri est sans doute le club le plus proche du HC Bienne. Ce n’est pas un hasard si les Léventins ont le meilleur taux d’occupation du championnat (95,37%), juste derrière Gottéron.
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