Il a fallu quelques mots. Juste quelques mots pour geler tout le Québec.
Carey Price, le grand, le stoïque, celui qui a toujours gardé son calme même dans la tempête médiatique de Montréal, a craqué.
Enfin, non “fissuré” dans le sens où il a jeté son téléphone contre un mur, mais il a fait ce qu’il fait rarement : il a parlé de ses émotions.
Et pas la moitié. Non, il nous a tous mis à genoux avec cette simple confession :
« Les matchs me manquent. L’énergie dans l’arène me manque. La préparation me manque. L’intensité me manque. Mais ce qui me manque le plus, c’est de faire partie d’une équipe. »
Admettez-le, ça fait mal. Il n’est pas nécessaire d’être un expert du hockey pour sentir que cela vient du fond du cœur.
Parce que nous connaissons Carey Price. C’est lui qui a tout donné pour cette ville, cette organisation.
Quinze saisons. Plus de 700 matchs. Un trophée Hart, un Vézina et une liste de réalisations qui feraient rougir n’importe quel gardien de but de la LNH.
Et pourtant, malgré tout cela, le gars n’a jamais eu ce qu’il méritait vraiment : une coupe Stanley.
Lorsque vous lisez ceci, vous ne pouvez pas vous empêcher de penser à tout ce que Price a vécu.
Les sommets, comme cette fameuse saison 2014-2015 où il fut littéralement imbattable, remportant tout sur son passage.
Et les plus bas, comme en 2014, lorsque Chris Kreider a ruiné nos espoirs de série avec un genou mortel. Ce moment est gravé dans l’histoire du Canadien.
Nous ne savons pas ce qui aurait pu arriver, mais nous savons que Price méritait mieux. Et puis il vous donne ça, son petit message qui vous frappe comme une rondelle en pleine poitrine.
Price qui dit qu’il lui manque “l’intensité, l’énergie de l’arène”c’est comme si Superman disait qu’il regrettait de ne plus voler.
Ce n’est pas seulement triste, c’est déchirant. On parle d’un gars qui a porté cette équipe pendant des années.
Le gars sur qui on comptait pour nous sauver, même quand l’équipe devant lui ressemblait à un tas de cônes orange.
Mais ce qui fait encore plus mal, c’est qu’on ressent une pointe de regret à travers ses propos.
Non pas envers lui-même car il n’a pas de raison d’avoir honte, mais envers cette situation.
Aujourd’hui, il regarde le Canadien se reconstruire, il voit briller des jeunes comme Nick Suzuki et Cole Caufield, et il doit se demander : pourquoi cela n’est-il pas arrivé plus tôt ?
Pourquoi n’ai-je jamais eu une équipe comme celle-là derrière moi ?
Et il n’a pas tort. Pendant des années, Carey Price a été la seule raison pour laquelle les Canadiens avaient une chance.
Ce type traînait l’équipe sur son dos, parfois seul, tel un sherpa gravissant l’Everest avec une tonne de bagages.
Et maintenant que l’équipe commence enfin à montrer des signes de vie, il reste là, regardant de loin, incapable de participer. Imaginez ce que cela doit être pour un concurrent comme lui de voir cela. Cela vous brise.
-Mais attention, ne confondons pas ce message avec un appel à la pitié.
Carey Price n’est pas ce genre de gars. Il n’a jamais recherché l’attention.
Même dans ses pires moments, ses luttes contre les addictions, ses blessures, ses absences prolongées, il a toujours gardé une certaine dignité.
Alors quand il dit que le match lui manque, ce n’est pas une demande de sympathie, c’est une vérité brute.
Et cette vérité nous ramène à la dure réalité du sport : peu importe à quel point on est bon, un jour ça s’arrête.
Et c’est à ce moment-là que vous réalisez à quel point Price est humain.
Car oui, c’est une légende, l’un des meilleurs gardiens de l’histoire canadienne, mais c’est aussi un homme.
Un homme qui, aujourd’hui, regarde ce qu’il a laissé derrière lui avec une pointe de nostalgie. Et honnêtement, qui peut lui en vouloir ?
Parce qu’au-delà des statistiques, 361 victoires en carrière, un pourcentage d’arrêts de ,917, une moyenne de buts alloués de 2,51, il y a un gars qui a tout donné pour cette ville, cette équipe.
Il y a un gars qui a sacrifié sa santé mentale, son corps et même une partie de sa vie personnelle pour répondre à des attentes parfois irréalistes.
Et qu’obtient-il en retour ? Pas de coupe Stanley, et désormais, un rôle de spectateur.
Mais ce qui est encore plus difficile à avaler, c’est l’idée que cette équipe, celle qui se construit sous Martin St-Louis, pourrait bien réussir là où toutes les équipes précédentes ont échoué.
Imaginez si le Canadien, dans deux ou trois ans, remporte enfin cette fameuse coupe Stanley.
Imaginez Carey Price, assis devant sa télévision, regardant ses anciens coéquipiers brandir ce trophée. C’est cruel. Non pas parce qu’il ne méritait pas ce moment, mais parce qu’il aurait dû en faire partie.
Et c’est là la tragédie de Carey Price. Ce n’est pas seulement un gars qui a raté la Coupe Stanley.
C’est un gars qui a tout fait pour que cela se réalise et qui, aujourd’hui, voit ce rêve devenir possible… sans lui. Alors oui, son message est déchirant.
Oui, cela nous rappelle que même les plus grands héros ne peuvent pas tout contrôler. Mais cela nous rappelle aussi pourquoi nous aimons ce sport.
Car derrière chaque masque de gardien, il y a un homme. Un homme comme Carey Price, qui continue malgré tout d’inspirer.
Alors la prochaine fois que vous entendrez parler de Carey Price, souvenez-vous-en. N’oubliez pas que ce type n’était pas seulement un grand joueur ; il faisait et fait toujours partie de l’âme de cette équipe.
Et même s’il ne joue plus, même s’il s’effondre parfois sous le poids des émotions, il sera toujours Carey Price. Une légende.
Amen
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