Jérémy Gohier n’a que 14 ans, mais déjà des tonnes de programmes de basket à travers le monde se disputent lui. Pour ses 7 pieds 3 pouces, oui, mais aussi et surtout pour ce qu’il peut accomplir sur le terrain…
Jérémy Gohier joue au basketball depuis huit ans au sein du programme Nobel de l’Association de basketball de Laval, mais c’est en septembre dernier qu’il est en quelque sorte sorti de l’ombre.
Ses entraîneurs et mentors, Daniel Mulumba et Emmanuel Borno, ont accepté, après une longue réflexion, de le faire participer à un camp regroupant les meilleurs espoirs nord-américains, les « futurs talents du basket-ball », selon Mulumba. Les deux hommes recevaient depuis plusieurs mois des appels pour que Jérémy participe. Ce camp a lieu une fois par an aux États-Unis.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que Mulumba et Borno, qui encadrent Jérémy depuis trois ans, tentent de le protéger au maximum. C’est aussi pour cela qu’ils ont initialement refusé notre demande d’interview en octobre dernier : l’attention médiatique, après le camp, était excessive.
Le camp, disait-on, se tiendrait à Indianapolis en septembre.
« Tous les plus grands médias, en matière de sport et de basket, sont dans ce camp. [Les organisateurs] nous a dit à quel point c’était grand. Je me suis dit : « Ouf, OK », raconte Mulumba. Cela pourrait très bien se passer, mais cela pourrait aussi mal se passer. S’il ne joue pas bien et que les choses ne se passent pas bien, il peut être détruit par les médias. Ce n’est pas forcément positif.» »
“Heureusement, ça s’est bien passé pour lui”, ajoute le entraîneur.
Combien? “Super. Un peu trop. »
Dans le premier match, je me disais : « Que se passe-t-il ? Qui est-il ? Je pense qu’il avait 36 points lors du premier match. Il se contentait de se jeter sur tout le monde. Il s’est bien amusé !
Geneviève Brosseau, mother of Jérémy Gohier
M.moi Brosseau se souviendra toujours de ce week-end. Dès le premier jour, vendredi, le compte Instagram de Jérémy est passé de 1 800 à 11 000 abonnés après la diffusion de vidéos de son fils sur les réseaux sociaux. La mère n’a pas dormi de la nuit.
Le lendemain, alors que la famille se présente pour la deuxième journée de camp, Jérémy est à peine entré dans l’établissement que des dizaines de personnes lui demandent des photos.
“Nous avons dit : ‘Si nous avions demandé 5 dollars par photo, nous aurions obtenu au moins 100 000 dollars'”, explique Mulumba.
Les débuts
Quelques mois se sont écoulés depuis le camp d’Indianapolis ; l’attention autour de Jérémy s’est progressivement relâchée. Le jeune homme, ses coachs et sa mère ont donc accepté de se rencontrer La presseMercredi, dans les murs de l’école secondaire Georges-Vanier de Laval. On a pu en apprendre un peu plus sur celui qui, déjà à 14 ans, fait saliver les plus grands programmes de basket du monde…
Jérémy s’est inscrit au basket à 6 ans ; À l’époque, ses parents lui imposaient de pratiquer au moins un sport ou une activité. Il a choisi le basket en raison de la proximité des entraînements avec la maison familiale. M.moi Brosseau se souvient aussi très bien de la première fois où elle s’est présentée à l’entraînement avec son fils.
« À mon arrivée, je me suis présenté à Éric Denis, le président de l’Association Basketball Laval. J’ai dit : « Excusez-moi, j’ai inscrit mon fils [dans le programme des 7 à 9 ans, mais] Il n’a pas encore 7 ans. Je l’ai vu, il faisait juste le regarder à Jérémy. Il se lève et dit : « Bienvenue à Basketball Laval, Jérémy ! », dit la mère en riant.
Jérémy mesurait alors 4’10” – il était déjà plus grand que son professeur de CP. S’il n’est pas immédiatement tombé amoureux du basket, « il s’est vite rendu compte que c’était enrichissant pour lui », raconte sa mère.
À l’été de ses 12 ans, Jérémy franchit la barre des 7 pieds. Au fil des années, il joue dans la section récréative, puis dans la section compétitive des Nobels. Actuellement en Sports-Etudes, il joue dans la vie civile avec les Nobel et à l’école avec l’équipe scolaire. Cette saison, à 7’3″, il fait partie de l’équipe de 4e secondaire plutôt que 2e secondaire.
-« Pas le choix, il est trop gros. Cela ne le défie pas », assure Emmanuel Borno.
“C’est encore un enfant”
Jérémy Gohier ne se démarque pas seulement par sa taille. Ses entraîneurs vantent sa mobilité, une qualité plutôt rare chez des joueurs d’un tel gabarit.
« Jérémy avance bien, précise Mulumba. […] Le fait qu’il ait joué avec des joueurs plus petits nous a permis de lui faire jouer autre chose que de jouer comme un grand. Il a joué à d’autres postes ; certains jeux, je lui ai dit de remonter le ballon. Il ne voulait pas. Aujourd’hui, il est polyvalent. »
“L’une des premières choses que j’ai remarquées lorsque j’ai commencé à l’entraîner, ce n’était même pas la façon dont il lance, sa taille, c’était plutôt ses décisions de passe. Parfois, il fait juste de bonnes passes, c’est instinctif. […] Il sait comment se positionner. C’est spécial. »
Jérémy a également gagné beaucoup de confiance au fil des années. « Il réalise qu’il peut dominer. C’est ça qui fait peur ! », s’exclame Emmanuel Borno, tandis que le personnage principal affiche un sourire timide.
En 2023, Jérémy commence à participer à des tournois à Toronto et se fait de plus en plus connaître à travers le Canada. Depuis, Mulumba et Borno ont veillé à protéger l’adolescent tout en continuant à le développer adéquatement. Et chaque jour, ils répondent aux mails de grands noms du basket.
« Écoutez, je viens de recevoir un courriel d’une école de Toronto », raconte Geneviève Brosseau en posant son téléphone.
« Il n’a que 14 ans, c’est encore un enfant », se souvient Mulumba. Il doit être protégé de toute cette attention. »
En pleine santé
Bien sûr, la vie à 7’3″ n’est pas toujours facile. Daniel Mulumba se souvient d’une époque où, face aux regards qu’il recevait, Jérémy éprouvait toutes sortes d’émotions. “On s’est dit : ‘OK, il faut trouver un moyen de le protéger’, parce que ça devenait trop”, raconte-t-il.
Aujourd’hui, Jérémy vit bien avec sa réalité. Lorsqu’il entre dans un endroit qu’il ne connaît pas, « il marche la tête haute et il regarde droit devant lui », raconte Geneviève Brosseau.
La mère précise également que son fils est en bonne santé, ayant été suivi en endocrinologie. « Tout correspond à son âge de 14 ans, sauf sa taille. Même en interne : on a fait des échographies pour voir si son foie, son cœur, ses poumons grandissent en même temps ; Cela aurait pu être un problème. Mais non. Il a le même cœur que le petit garçon qui mesure 4’11”. Quand il court, il pompe beaucoup plus, mais il a les mêmes organes que n’importe quel garçon de 14 ans. »
Pour l’avenir, Jérémy a de grandes ambitions, lui qui est un grand admirateur de Giannis Antetokounmpo et Victor Wembanyama.
«Je me vois atteindre la grande ligue, tout faire au Canada et finir aux États-Unis, peut-être dans la NCAA», a-t-il déclaré. j’aimerais aller au école préparatoire à Orangeville parce que c’est l’une des meilleures écoles au Canada en matière de basketball. Après, en NCAA, peut-être Duke. »
“Je ne lui dirai jamais que c’est sûr à 100% que tu vas le faire, mais si tu y crois et que tu mets le travail… Il a une excellente éthique de travail”, explique Mulumba. […] Jérémy est un jeune qui, depuis trois ans que je l’entraîne, n’a jamais manqué un entraînement. Même s’il est malade ou blessé, il se présente. »
Geneviève Brosseau n’a qu’un désir pour son fils.
« Tout ce que je veux, c’est qu’il se porte bien et qu’il soit heureux. »
Alors souhaitons-lui ça.
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