Opposé ce soir au 2e tour au numéro un français Ugo Humbert, le Libanais Hady Habib est entré dans l’histoire à Melbourne.
Un rêve éveillé
En dominant le Chinois Bu Yunchaokete, 67ème mondial, (7-6 (7/4), 6-4, 7-6 (8/6), Hady Habib est devenu le premier Libanais à accéder au deuxième tour d’un Grand Prix. A Melbourne, il n’a perdu qu’un set en quatre matches. En battant le Français Clément Chidekh, le 219e joueur mondial avait déjà marqué l’histoire du tennis du Liban à s’être qualifié en simple pour le tournoi de Chelem. Le tableau final d’un Grand Chelem était jusqu’ici Karim Fawaz, éliminé dès le premier tour de l’US Open 1962 à une époque où le Grand Chelem américain se jouait encore sur gazon et était réservé aux joueurs amateurs…
Il continue le premier
Il a l’habitude de dépoussiérer les livres d’histoire de son pays. Après plusieurs années à végéter entre la 400e et la 800e place mondiale, le Libanais s’est rapproché du Top 200 sur les deux dernières saisons et a atteint son meilleur classement (219e), ce qui lui a ouvert pour la première fois la porte des JO. de Paris. A 26 ans, il devient le premier joueur libanais à participer aux Jeux olympiques de 2024, s’inclinant logiquement dès le premier tour face à Carlos Alcaraz, futur médaillé d’argent (6-3, 6-1). Et en fin d’année dernière, il a glané son premier titre sur le circuit Challenger, le deuxième niveau du circuit mondial à Temuco, au Chili. Du jamais vu auparavant.
Il aurait pu jouer pour les États-Unis
Fils d’un américano-iranien et d’un libanais, Habib est né à Houston, au Texas et possède la double nationalité. Et c’est avec le Liban qu’il dispute la Coupe Davis depuis 2015. Il y a vécu de 6 à 11 ans. C’est dans la banlieue de Beyrouth qu’il découvre le tennis à l’âge de 9 ans. “Les gens me demandent pourquoi j’ai choisi de représenter le Liban, mais pour moi, la décision a été facile, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. J’ai grandi au Liban et je connais les valeurs et les gens de ce pays. Je voulais juste représenter le pays dans lequel je vivais et faire partie de la culture du tennis et de tout le monde dans mon pays.. Mais c’est aux Etats-Unis qu’il perfectionne son tennis. «Je voulais devenir joueur de tennis professionnel. C’est à ce moment-là que j’ai déménagé aux États-Unis, à l’âge de 11 ans. Il a passé du temps en Californie avant de se rendre à l’IMG Academy de Bradenton, en Floride. Il a ensuite joué au Texas A&M et a obtenu un diplôme en gestion sportive. Ce qui se reflète dans son anglais clair et courant.
Joueur de tennis dans un pays en guerre
Ses succès personnels ont eu lieu au milieu de la guerre entre Israël et le groupe militant libanais Hezbollah. Un fragile accord de cessez-le-feu a été conclu le 27 novembre après près de 14 mois de guerre. Le tennisman tente d’apporter un peu de joie à ses compatriotes. « Avec tout ce que vit le pays, je pense que c’est bien d’apporter quelque chose de positif. Nous avons connu la guerre et beaucoup de problèmes, donc gagner, c’est bien pour le Liban (…) Chaque matin, je me réveillais pendant cette période difficile, je contactais tous les membres de ma famille, mes amis, pour me demander si tout allait bien.a-t-il déclaré à SBS News. Mon cœur est brisé de voir ce qui arrive à notre pays et à notre peuple. C’était une période difficile mentalement, sachant que vous ne pouviez rien faire pour aider, mais je suis heureux que les choses se calment maintenant. J’espère que nous trouverons la paix ».
Maroc
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