François Gabart : « C’est un grand marin, un grand compétiteur »
« Il a fait quelque chose de magnifique. Je suis en phase avec sa pensée car il est architecte naval. On a ce point de convergence dans la technique, dans les bateaux et dans l’envie d’essayer d’imaginer des bateaux qui vont le plus vite possible. Il amène beaucoup d’idées, il amène son côté très compétitif. Je pense que Charlie est un grand marin, un grand compétiteur. Pour développer un bateau, être obsédé par la performance est une qualité. Il parvient à amener cette énergie dans l’équipe pour se concentrer sur la performance. Nous sommes ici pour gagner des courses. Il a dominé la course. Il a fait quelque chose d’extraordinaire. C’est beau. Derrière, il y a aussi de très bonnes performances que ce soit Yoann (Richomme) ou Seb (Simon). Depuis la mise à l’eau du bateau, il y a eu une préparation qui n’a pas été de tout repos sans pouvoir disputer la Transat Jacques Vabre. Mais derrière, tout s’est déroulé. Pour gagner un Vendée Globe, il faut un bon sponsor, un bon bateau, une bonne équipe, mais il faut être un bon marin et il faut évidemment de la chance.
« C’est un chef-d’œuvre, parce que c’est préparé, c’est prévu depuis quatre ans. Il maîtrise la course depuis quatre ans. Une maîtrise presque de A à Z et face à une seconde incroyable car on sait que battre Yoann Richomme, qui avait un bon bateau. On n’est pas surpris de les retrouver tous les deux devant. Charlie a toujours mené la course. A un moment il s’est fait dépasser mais il est revenu et je trouve que cette course et cette victoire sont magnifiques. Elle est encore plus belle grâce à Yoann. Un plan Verdier est une grande victoire. Il est difficile de savoir quel serait le meilleur compromis. On pourrait presque dire qu’ils sont à égalité. Ce n’est pas grave. Mais cela a aidé Charlie à être un peu plus rapide pour être un peu plus polyvalent. La météo leur a bien servi. Il n’y avait pas beaucoup de mer. Il a bien réfléchi, il a construit le bateau qu’il avait imaginé pour remporter le Vendée Globe. Il gagne, il n’y a rien à dire. C’est une course incroyable et cela me procure une plus grande émotion de les voir partir et revenir que lorsque je pars. Il se passe quelque chose dans cette course à cause de sa longueur.
Maxime Sorel : «C’est magique ce qu’il a fait»
« C’est vraiment magique ce qu’il a fait. On n’en doutait pas, on l’avait vu en pré-saison. Il a fait un tour incroyable et ça n’a pas duré longtemps de toute façon. Moins de 65 jours, c’est fou. Mais ils l’avaient parfaitement préparé, il en avait l’expérience il y a quatre ans. Chapeau bas à eux. »
Jeanne Grégoire : “Il ne l’a pas volé”
« Charlie Dalin qui s’entraîne au Pôle Finistère Course au Large depuis 2011, qui a remporté le Vendée Globe, qui a franchi la ligne pour la deuxième fois consécutive en premier et qui a réalisé une course incroyable. Et on attend Yoann ce soir. C’est génial, ça récompense tout le travail collectif réalisé depuis des années. Elle a été animée par Christian Le Pape avant et pour nous, toute l’équipe avec Erwan Tabarly, Yann Eliès, Vincent Riou, le corps médical du sport, Catherine Hénaff. C’est génial pour Charlie. La victoire semble logique, elle est un peu forte car c’est toujours une course à la voile et il faut que les planètes s’alignent. On sait très bien qu’il peut y avoir beaucoup de dangers mais il ne l’a pas volé. Pas très surpris mais on ne sait jamais. Sur cette édition qui était une régate, il fallait être a priori figariste. Ce n’est pas une course aux abandons ou aux casses. Il y a eu peu d’abandons. Cela peut aussi être dû au fait qu’ils ont beaucoup navigué auparavant. Cela faisait appel à un sens de la course en plus de la partie techno où il faut savoir faire de bons bateaux. Il y a huit ans, ils étaient les premiers foilers et là, ce matin, on voyait Charlie virer de bord tandis qu’Armel (Le Cléac’h en 2016) au près ne progressait pas. Là, on allie intérêt technologique, plus fiabilité : on se retrouve avec de vraies régates. Il a un écart car il y a un train météo à prendre. Ils ont rétréci la planète. Yann Eliès l’a dit ce matin : il a passé le même nombre de jours que nous avec Orange sur le Trophée Jules-Verne en 2002 ! « .
Franck Cammas : “Il était difficile à battre”
« Il a déjà bouclé son tour du monde rapidement. Il avait si bien préparé son dossier que je suis heureux que ce soit lui qui ait gagné car c’est très bien mérité. Il travaille depuis quatre ans avec un bateau qu’il a conçu dans les moindres détails. Il ne faut pas oublier qu’il est architecte naval et qu’il a toujours très, très bien fait ce rôle. Après sur l’eau, il a été fiable et il est allé au bon endroit. Il n’y avait pas grand chose à dire et il était difficile à battre même si Yoann (Richomme), au portant dans la brise, il en avait parfois un peu plus mais globalement et en polyvalence, c’est quand même Charlie qui dominait. Soixante-quatre jours : cela reste des records même s’il est certain que les bateaux progressent d’année en année. Il y a quatre ans, les foilers n’étaient pas assez pensés pour ce qui allait se passer en Antarctique avec les grandes mers alors que les foils, en fait, on ne peut pas les utiliser aussi fort ni pousser aussi fort dessus. Mais les nouveaux bateaux avaient profité de ce constat. Ils ont également bénéficié de bonnes conditions en provenance de Nouvelle-Zélande. Il faut quand même dire qu’ils disposent de dix jours pour faire un demi-tour du monde. S’ils avaient eu la même météo en première mi-temps qu’Armel (Le Cléac’h), je pense qu’ils pourraient encore descendre quatre jours. C’est toujours battable mais c’est un grand pas en avant. Charlie est une personne incroyable dans la façon dont il essaie de ne rien laisser au hasard. Il met tout dans des feuilles de calcul et des listes de contrôle. Tout est anticipé et planifié. C’est ainsi qu’il a réussi à obtenir ces résultats. Il a poussé ce travail de détail à l’extrême dans la préparation. Sur ce point, c’est une référence. Il semble que tout soit prévu. Il a su réparer à chaque fois car son bateau semble être performant à 100% : bravo à lui et bravo à son équipe car ce n’est jamais évident de finir à 100% avec un bateau. »
Maroc
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