Dans un match qui a tenu toutes ses promesses, les protégés de Pierre Mignoni ont livré un match référence dans le meilleur des cas. Qualifié, Toulon a effacé sa dernière mauvaise campagne et rêve en grand.
Il y avait, vers Mayol, dimanche après-midil’odeur des grands moments et des grands matchs. Près d’un millier d’entre eux sont venus sur la rade de Toulon, les supporters des Quins s’affrontaient dans les bars attenants à l’antre du RCT, et à vrai dire, il en a fallu plus d’un en remontant, dix ans dans le temps. Ce passé, si lourd à porter pendant des années, pourrait-il désormais s’écrire au présent ? On n’en est pas encore là, mais Toulon, grâce à une victoire bonifiée contre les Harlequins, va revivre les matchs difficiles du printemps. Face à une équipe dos au mur, les partenaires d’un brillant Serin ont en tout cas livré une prestation pleine, à l’exception d’un quart d’heure d’hésitation au retour des vestiaires, face à l’un des derniers demi-finalistes de la compétition. « Nous sommes heureux, a attaqué Andrea Masi. Encore plus après ce qui s’est passé l’année dernière. Nous avions perdu quatre fois et nous voulions montrer une autre image. Cette coupure avait blessé tout le monde. Cette fois, nous avons donné de la joie aux supporters.
Comme depuis plusieurs semaines, et sa récente montée en puissance, l’entité frappée par le muguet a pu compter sur un peloton d’attaquants souverains et dominateurs derrière un rugueux David Ribbans, un précieux Esteban Abadie et un infatigable Lewis Ludlam. Toulon, malgré possession et occupation en faveur des Harlequins dès le premier acte, profitait de chaque opportunité comme si sa vie en dépendait. “C’était une première période très réussie, analysé Abadie. Le score était large (26-0 à la pause, et bonus offensif en poche, NDLR). Nous étions opportunistes. C’est ce que nous essayons de faire chaque week-end. Surtout, nous avons mis du volume et résisté à ce rythme. On dit souvent que les équipes françaises sont plus physiques, et que les Anglais courent et jouent davantage au ballon. Nous voulions prouver que nous savions aussi jouer.
Plus de 40 minutes de jeu efficace
Loin de l’humidité de Durban et de la fraîcheur de Glasgow, Toulon et son climat offraient des conditions propices à une circulation efficace du ballon. Était-ce le projet de Toulon d’affronter les Harlequins à leur propre jeu ? « Pourtant, on s’est dit dans la semaine qu’on voulait jouer un match de Top 14, rit Garbisi. Nous voulions les y amener. Finalement, nous ne l’avons pas fait du tout ! Mais nous avons prouvé que ce groupe était capable de jouer ce type de jeu. Nous savons jouer aux deux types de rugby. Avec 192 passes réalisées, et 12 passes post-contact réalisées, Toulon fait jeu égal avec les Quins (190 passes, 11 débarcadères), une des références du continent. “Nous avons prouvé que l’équipe était capable de supporter des séquences de plus de deux minutes, Bienvenue Masi. Cependant, nous n’avons pas l’habitude de jouer autant de séquences. Le match a duré environ 42 minutes de jeu effectif. Je ne sais pas depuis combien d’années nous n’avons pas joué un match comme celui-ci. Je ne pense pas que nous ayons jamais dépassé les 40 minutes. Maintenant, nous savons que nous sommes capables de jouer des matchs de cette intensité et de cette vitesse.
De bon augure donc avant de se rendre à Sale, malgré des corps fatigués et un Kyle Sinckler à l’infirmerie suite à une probable fracture de l’avant-bras ? “Tout ce que je sais, c’est que nous finirons à la première place, insista l’Italien. Nous voulons jouer pour gagner. Cette équipe a faim. Les joueurs ont faim, tout comme le staff. Nous avons faim et nous voulons terminer le plus haut possible. Pour cela, les Varois auront les cartes en main : un succès garantira la position de leader. De quoi recevoir un huitième de finale et un éventuel quart de finale à domicile. Mayol n’a peut-être pas fini de passer de superbes après-midi.
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