“La mission était très difficile, aujourd’hui c’est mission impossible” selon Jean-Louis Gasset

Avez-vous pris un gros coup à la tête ce soir ?

Oui, un gros coup dur. J’avais de l’espoir, même si je savais que c’était difficile. Le match lyonnais a quand même été bon, même si nous n’avons pas ramené de points dans le contenu. Aujourd’hui, il y a eu une première mi-temps où on a eu peur. Et c’est sérieux.

Dans un match aussi important que celui-ci, c’est très grave de refuser le jeu, de ne pas être en confiance au lieu de tout donner. Il y a eu un début de seconde période un peu où on a senti un peu de rébellion. Et puis, comme toutes les équipes sont mal classées, le carton rouge, l’autre carton rouge, le but gag de dernière minute, c’est le calice jusqu’à la lie.

Comment parvenez-vous à expliquer cette effervescence de la première mi-temps ?

Les joueurs ne sont pas confiants. C’est difficile à expliquer, le manque de confiance. Quand on est arrivé, on a joué le match contre Toulouse, c’était un peu pareil. Les gens nous bousculaient, nous faisaient peur et on voyait que les gens paniquaient. Et là, quand on n’a pas confiance dans le football, c’est très dur. C’est très dur de bien jouer, c’est très dur de marquer, tout devient difficile.

Quel a été votre discours dans le vestiaire ?

Assumer. Assumer comme un homme. Il faut parler, il faut dire qu’on est déçu, il faut se rendre à l’évidence. La mission était très difficile, aujourd’hui c’est mission impossible. Il reste un demi-championnat. Il y a beaucoup de points en jeu, mais on a perdu au Havre, on a perdu à Saint-Étienne et on a perdu à domicile contre Angers. Il faudra donc un petit miracle.

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Sur quoi peut-on s’appuyer pour tenter de réengager les joueurs ?

Sur la fierté. La fierté, parce que ce n’est pas Montpellier, ce n’est pas cet état d’esprit, ce n’est pas La Paillade,Nous jouons comme ça, timidement, les pieds repliés. On joue le jeu de la survie… On l’a fait un peu en seconde période, on a eu une petite entame, mais ça n’a pas suffi.

On a vu les supporters déçus, en colère, quel est le message que vous souhaitez leur faire passer ?

Ils souffrent, ils sont déçus, c’est normal. Ils souffrent, comme nous. Il n’y a pas grand chose à dire, je leur ai dit avant le match, c’est un match important, c’est un match crucial, ils ont fait leur travail. En première mi-temps, ils ont encouragé, mais ils ont vu une équipe timide, ils ont vu une équipe pas en confiance, ils n’ont pas compris. Ils ont raison.

On se sent parfois abandonné par certains joueurs seniors, je pense au capitaine aujourd’hui, Jordan Ferri qui prend un carton rouge, cela vous rappelle Téji Savanier contre Toulouse ?

Cela ajoute encore plus de mal au mal. C’est le mal-être des gens, c’est normal. Quand une saison attaque comme ça, je disais aux joueurs, tu as joué 8 matches avec un coach, tu as pris 4 points, on change d’entraîneur, on a joué 9 matches, on a pris 5 points, on en est où ? nous devons l’être. Nous avons essayé de remettre certaines choses mais nous n’y sommes pas parvenus. Alors j’ai dit, il nous manque un demi-championnat, nous sommes des professionnels, nous allons jouer les matchs du mieux possible.

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Pour vous, pas question d’abandonner, vous mettez toujours le paquet ?

Si j’y avais réfléchi lorsqu’on me l’avait demandé, peut-être que je ne serais pas venu, car je voyais que le problème était encore assez profond. Mais quand j’y pense, si j’avais été devant ma télé aujourd’hui, je me serais dit que je me suis dégonflé. Et vis-à-vis des gens qui sont partis, à qui je dois beaucoup, je préfère souffrir en étant avec eux, que souffrir en étant dehors.