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les Fidjiens du Stade Langonnais ouvrent leurs portes

« Les Fidjiens sont exportés dans tous les pays du monde : , Angleterre, Afrique du Sud, Japon, Géorgie. Certains jouent même en Israël », énumère Isikeli Davetawalu qui aurait pu ajouter une autre destination exotique : le Sud Gironde. Le deuxième ligne de 33 ans a rejoint cette saison la petite communauté des Islanders du Stade Langonnais : Adriu Naivuwai (22 ans), Sionasa Vunisa (37 ans), Kemueli Lavetanakoroi (30 ans) et Tunai Vatubua (31 ans). ). La diaspora fidjienne a trouvé refuge chez les Rouge et Blanc grâce à l’entraîneur Christophe Hamacek.


Ciseaux Davetawalu.

Bernard Mugica

Si les acteurs du Pacifique sont venus à Langon, ce n’était pas seulement pour visiter les châteaux Clémentins, apprendre la langue de François Mauriac ou descendre le Ciron en canoë. Mais pour des raisons économiques. Dans l’archipel, le rugby est un art de vivre et un ascenseur social. « Le rugby est vital pour nous et nos familles vivant aux Fidji. Quand on joue en France, on peut envoyer un peu d’argent chez nous», résume Isikeli Davetawalu, originaire de la province de Nadroga-Navosa, à 28 heures d’avion de là. « Sans compter le train entre Paris et Saint-Macaire », sourit son épouse française, Coline. « Nous nous sommes rencontrés quand il jouait à Perpignan. Depuis, nous avons vécu à Albi, Saint-Jean-d’Angély et Niort. » Leurs enfants Marika (6 ans) et Thémis (3 ans) sont nés à Cognac.


Isikeli Davetawalu, Adriu Naivuwai, Tunai Vatubua et Sionasa Vunisa entourent un joueur bourgoinois Joe Ravouvou.

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Travail, famille, rugby

La famille Davetawalu vit depuis le début de la saison dans une maison louée à Saint-Macaire. « Le propriétaire a accepté de nous louer ce logement car il adore le Stade Langonnais. Sans cela, nous aurions eu du mal à le convaincre avec nos CDD », poursuit Coline, étudiante sage-femme. Comme tous ses coéquipiers du club, Isikeli a signé un contrat fédéral et ne gagne que quelques centaines d’euros par mois grâce au rugby. Il doit travailler à côté chez le vigneron-négociant Raymond à Saint-Laurent-du-Bois : « Je fais de la manutention. » Travail-famille-formation : les journées sont chargées pour la deuxième ligne. Le prix à payer pour subvenir aux besoins de sa mère et de ses sœurs restées au pays, à 17 000 kilomètres de là.

Les Fidjiens de Langon sont très forts sur le terrain. Surtout, ils ont un esprit d’acier. Ils vivent loin de chez eux et pourtant ils sont toujours positifs. Quelle joie de vivre. Ils sont des exemples pour leurs coéquipiers

Comment gérer la distance et les mouvements répétés ? « C’est vrai qu’on aimerait se détendre un peu. C’est pour cela que nous avons acheté une maison à Saint-Macaire», révèle la femme en deuxième ligne. Cela tombe bien, les enfants Marika et Thémis se sont fait des amis à l’école du village. « Nous réfléchissons à la suite. Nous développons actuellement notre ligne de vêtements « My Kava Family ». Le kava est une plante très importante dans le Pacifique », partage Isikeli. Après quatorze ans de rugby en France, et peut-être encore quelques saisons, le Fidjien espère ranger ses crampons et partager sa vie entre la France et son archipel natal.


Adrien Naïf.

Bernard Mugica

Travail à 5h30

Les Fidjiens ont tous un travail en dehors du rugby. Adriu Naivuwai s’occupe de l’entretien des infrastructures du club et suit des formations, Kemueli Lavetanakoroi est employé à l’entreprise bois de Bapsalle et Tunai Vatubua est embouteilleur à la Maison Raymond. Sionasa Vunisa est responsable de rayon à l’Intermarché de Langon. « Il fait un peu frais le matin. J’embauche à 17h30 », partage « Vuni ». Le plus vieux des insulaires passe chaque jour boire un café au Bouchon Langonnais, à côté de la mairie. Pour héberger son premier supporter, le patron Titi, et embrasser sa femme qui travaille en cuisine.


Sionasa Vunisa en action sur le terrain.

Bernard Mugica


Sionasa Vunisa in action in normal life, Cours des Fossés, with her children Sunia and Suzana.

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« Encore une ou deux saisons et puis je rentrerai chez moi. Je suis très heureux ici à Langon, ma femme et mes enfants (Sunia, 8 ans et Suzana 5 ans) aussi. Mais mon village me manque », avoue « Vuni » dans un éclat de rire.

« Les Fidjiens de Langon sont très forts sur le terrain. Surtout, ils ont un esprit d’acier. Ils vivent loin de chez eux et pourtant ils sont toujours positifs. Quelle joie de vivre. Ils sont des exemples pour leurs coéquipiers », rend hommage au bénévole Jean-Paul Baritaut. Le club de Langon ne dispose pas des moyens des clubs professionnels. Nous devons activer les réseaux pour trouver un logement et un emploi. Et plus encore : « Cap Solidaire leur prête des vélos électriques. Et ils passeront bientôt le code de leur permis français. »


La religion joue un rôle important dans la vie des Fidjiens de Langon.

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Il y a quelques jours, la fille de Tunai Vatubua est née à la maternité de Langon. Bienvenue à Salote. Les Fidjiens de Langon peuvent compter sur leur esprit de solidarité. « Nous sommes une grande famille », reconnaît Sionasa Vunisa qui a accueilli des amis du Pacifique jouant à Castres, Mont-de-Marsan et Saint-Médard pendant les vacances de Noël. Cette fraternité se ressent aussi dans les vestiaires et sur le terrain lors des temps de prière. « C’est un moment très important pour nous », reconnaît « Vuni », originaire d’un pays où le rugby est une religion.

 
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