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“La seule décision à prendre était un carton rouge”, juge un ancien arbitre de Top 14 après le tacle subi par Simon Daroque

Un choc qui a fait jaser sur et en dehors du terrain. L’affiche accrochée de la 14e journée de Top 14 entre La Rochelle et Toulouse (22-19), samedi 4 janvier, a remis sur le devant de la scène les débats autour de la protection des joueurs. De quoi faire réagir même Antoine Dupont, laissé au repos pour le match, qui pointait du doigt “protection de l’intégrité physique des joueurs” après la rencontre, sur son compte Instagram.

Une action a particulièrement retenu l’attention, le dégagement illégal dans une mêlée de Silatolu Latu sur Simon Daroque (51e). Le talonneur australien touche l’épaule du jeune demi de mêlée toulousain, mais aussi sa cuisse en extension. L’arbitre du match, Luc Ramos, a estimé, dans les échanges entendus sur Canal+, que le Rochelais avait chargé son adversaire d’abord à l’épaule, et non sur le bas du corps. Latu a finalement été sanctionné d’un carton jaune, tandis que Daroque a quitté le terrain blessé, le bras en écharpe dans son maillot. “L’action était flagrante et a soulevé des questions, c’est pourquoi elle a provoqué une réaction, tout le monde pensait qu’il y aurait un carton rouge, mais nous n’avons reçu qu’un carton jaune”estimates Vincent Clerc, Télévisions consultant.

« Les arbitres ont ce qu’on appelle un arbre de décision pour prendre leurs décisions, ils entrent donc dans un schéma décisionnel respectant les critères qui leur sont donnés par World notamment.décrypte Laurent Cardona, ancien arbitre international. Le problème est de pouvoir faire la part des choses lorsqu’il s’agit d’un acte de jeu déloyal plus ou moins involontaire. Là, on est plus dans le contexte d’une agression, on peut appeler ça comme ça« .

« A ce moment-là, Luc Ramos n’aurait pas dû entrer dans cet arbre décisionnel, ni ne pas chercher systématiquement des circonstances atténuantes pour discréditer ce geste, qui constituait clairement un attentat. Dans ce cas, la seule décision à prendre était un carton rouge.»

Laurent Cardona, ancien arbitre international

franceinfo : sport

Il explique également que l’arbitre central porte toujours la responsabilité de la décision, après ses éventuels échanges avec un arbitre de touche ou l’arbitre vidéo.

La question de la protection de l’intégrité physique des joueurs est de plus en plus présente dans le rugby. En décembre, Antoine Dupont s’était déjà exprimé sur le sujet de la sécurité après avoir subi de nombreux tacles à retardement lors du match de Champions Cup contre Exeter : Cela ne peut être que dangereux et contraire à l’esprit du jeu de tacler un joueur tardivement.a souligné le demi de mêlée après cette rencontre. « Je pense que le rugby va de plus en plus vite et frappe de plus en plus fort.confirme Laurent Cardona. Le jeu lui-même apporte beaucoup de chocs très importants dans la légalité, donc quand on sort du cadre légal et qu’on entre dans l’illégalité, inévitablement, les joueurs eux-mêmes s’inquiètent pour leur propre intégrité physique, et c’est bien qu’ils en soient conscients.

Les acteurs du jeu demandent notamment plus de cohérence sur les décisions et leurs effets. « D’un acte à l’autre, on a l’impression que la sanction n’est pas la mêmeregrets Vincent Clerc. Il doit y avoir une standardisation des sanctions arbitrales pour les actions pouvant nuire aux joueurs, et en particulier pour ces phases de dégagement. Les règles de la discipline, toujours changeantes, continueront peut-être à évoluer dans ce sens.

 
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