En début de semaine, Charlie Dalin l’a avoué. Le patron de la flotte a reconnu depuis un mois, devant la caméra, avoir connu des problèmes de navigation en Nouvelle-Zélande. Ce qui lui a fait perdre du terrain pendant 36 heures. Après avoir réparé, Le Havre a surtout insisté là-dessus : « Vous avez bien entendu, je suis à nouveau à 100 % du potentiel du bateau ». Un message adressé à ses deux adversaires directs, Yoann Richomme et Sébastien Simon, qui, à leur tour, lui avaient pris les commandes.
Une façon de leur dire : « Hé les gars, si vous m’avez dépassé, c’est uniquement parce que j’ai eu un problème avec une voile ! »
Les informations voyagent vite…
Dans le récit, on note également que Dalin n’a pas précisé de quelle voile il s’agissait, ni la nature du problème rencontré. « De mon époque, cette information ne serait pas sortie du bateau », estime Michel Desjoyeaux. Il faut comprendre que dans la course au large et notamment sur le Vendée Globe, où les concurrents sont hyper-connectés, chaque information qu’un marin solitaire communique à terre va très vite parvenir aux oreilles de ses adversaires », ajoute le duo. vainqueur de la Vendée. Globe, dont la philosophie pendant la course était la suivante : « On peut éventuellement dire qu’on rencontre des problèmes, sans préciser lesquels ».
On comprend aisément qu’aucun marin ne souhaite montrer ses faiblesses à ses adversaires. Lorsqu’un problème technique grave survient à bord, le solitaire a le droit de demander de l’aide à son équipe à terre. C’est là qu’interviennent les assistances autorisées par le règlement de course.
« En 2000, Ellen gazouillait ! »
Lorsque les problèmes surgissent, nous avons remarqué que la communication des solitaires variait beaucoup. Il y a ceux qui parlent de tous les problèmes à bord mais ne disent jamais quand ils ont pu les résoudre. Ceux qui ne parlent que lorsqu’ils ont réparé, comme Dalin. « C’est un processus que nous avons mis en place après The Transat CIC : nous communiquons lorsque le problème est résolu », note Marie-Astrid Parandeau-Gautier, responsable de la communication d’Imoca Macif.
Il y a bien sûr ceux qui ne disent jamais rien et enfin ceux qui gazouillent. Desjoyeaux se souvient très bien de la communication d’Ellen MacArthur qui lui a rendu la vie difficile en 2000. « Elle disait toujours quand elle cassait quelque chose mais jamais quand elle l’avait réparé. À un moment donné, je me suis dit que ce n’était pas possible pour elle d’aller aussi vite alors qu’elle avait beaucoup cassé. Alors, j’ai compris qu’elle flirtait et j’ai arrêté de me soucier de sa communication.
Lorsqu’un problème technique n’est définitivement plus réparable en mer, comme ce fut le cas avec le foil tribord cassé de Sébastien Simon, le secret éclate assez vite. Quel est l’intérêt de cacher ce que tout le monde pourra voir à un moment donné.
Communication Oui Oui
Grâce (ou parce que ?) à la cartographie mise à jour six fois par jour, chaque skipper est surveillé en permanence, la moindre trajectoire suspecte est interrogée sur les réseaux sociaux. “Nous avons toujours le droit de ne pas tout dire”, défend l’attachée de presse de Dalin.
Sauf qu’il y a des vitesses qui trahissent des secrets… Le 8 décembre dernier, lors de trois segments de 30′, tout le monde a vu que Charlie Dalin était à 6-7 nœuds, là où il aurait dû avancer à 20 nœuds. Ses adversaires directs ont également remarqué cette apparence anormale. Des observateurs à terre également. « Tous les outils modernes peuvent être utilisés pour communiquer afin d’influencer vos concurrents. Vous pouvez aussi faire de la communication Oui Oui, pleurer tout le - sur vos problèmes, c’est une façon d’endormir vos adversaires. Mais tout cela reste un jeu. »
Sportif
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