Depuis plusieurs semaines, une frange du Top 14 réclame une modification des règles du plafond salarial et, entre les lignes, cherche à freiner l’hégémonie toulousaine des dernières saisons. Absent de la réunion des présidents ce mardi à Lyon, le patron du Stade toulousain Didier Lacroix a pris les devants, avec notamment une longue lettre adressée à tous ses homologues. Il affirme ses positions et défend son club.
« En préambule, je tiens à préciser que, même si j’ai donné mon accord à Jacky (Lorenzetti, président du Racing 92, NDLR) afin d’ouvrir le débat, il ne s’agit en aucun cas d’un accord sans condition sur la réduction. du plafond salarial. D’emblée, le ton est donné. Il se montrera ferme, bien qu’argumenté sur chaque point. Dans une longue lettre, adressée aux 29 autres présidents de clubs professionnels et que nous avons obtenue, Didier Lacroix a pris le - de faire bien les choses pour défendre, point par point, sa vision économique du Rugby français mais aussi son institution, le Stade toulousain, actuellement visé par plusieurs manœuvres de palais.
Il avait envoyé cette lettre avant la grande « réunion des dirigeants », tenue Mardi à Lyon, pour lequel il était absent pour raisons personnelles. Là, tous les décideurs du Top 14 et de La Pro D2 avait promis de mettre sur la table les sujets qui suscitent actuellement la colère : modification du plafond salarial et de ses crédits accordés (dans le cas des joueurs internationaux), répartition des droits TV et rémunération des agents, pour l’essentiel.
Une réponse à Pierre-Yves Revol
L’objet de la lettre de Didier Lacroix, donc ? Répondre à un courant qui se fait actuellement entendre, dans les coulisses du rugby français, et qui voudrait frein Hégémonie toulousaine, notamment à travers une modification de la mécanique du plafond salarial. “Plus d’internationaux = plus de plafond salarial = meilleur effectif = garantie de titres”, soutiennent ces opposants, pour le terrible schématiquement. Ce que certains, dans le sillage de Jacky Lorenzetti qui a d’abord pris publiquement position, voudraientdanst poids pour revenir augauche.
Ils y voient aussi une quête d’équilibre économique et à terme sportif, pour préserver un Top 14 compétitif et exaltant. Didier Lacroix, son, y voit une manœuvre anticoncurrentielle : “Certains clubs ont adapté leur économie pour respecter les contraintes importantes du salary cap, serait-il normal de l’encadrer davantage au risque de les pénaliser et de les voir rejoindres par des clubs qui n’ont pas emprunté cette voie ?
Didier Lacroix a également écrit cette lettre en réponse à un premier courrier du président de Castres Pierre-Yves Revol. « UUn grand merci à Pierre-Yves, car évidemment j’ai rédigé ma note et mes commentaires sur une base existante » indique le Toulousain en conclusion de sa missive. Revol, lui aussi excusé pour le rendez-vous de ce mardi, avait lui aussi pris la plume pour écrire à ses alter ego. Il y a eu un long développementet ses points de vue et arguments concernant une modification du plafond salarial.
Des « vents contraires » contre le plafonnement des crédits du plafond salarial
Point par point, Lacroix s’est donc efforcé de lui répondre. Tous deux sont plutôt contre sur l’instauration d’un plafond salarial en Pro D2, ils s’accordent également sur l’effet limité qu’aurait une réduction du plafond salarial en Top 14 sur le rapport de force actuel; le cas échéant, si cette modification il fallait intervenir, ils sont tous deux d’accord sur la nécessité‘inscrivez-vous depuis longtemps, “un - d’adaptation digeste” comme il le décrit.
En revanche, l’opposition est assez frontale lorsqu’il s’agit du sujet des « crédits de plafond salarial », ces extensions du plafond jusqu’à 180 000 euros pour chaque joueur sélectionné dans la liste « Premium XV de France ». De loin le club le plus concerné par la convocation de ses joueurs en Bleu, Toulouse est, de facto, celui qui dispose de la masse salariale des matchs.ele plus haut urs. Et l’escouade XXL qui va avec. C’est précisément ce à quoi veulent s’attaquer certains de ses concurrents, en ciblant la limitation de ces « crédits de plafond salarial ». Ce sur quoi Didier Lacroix est le plus mordant.
A Revol, qui a proposé “l’établissement d’un plafond global » au titre des crédits accordés, le Toulousain répond : “je suis très videmment et en toute subjectivité, des vents contraires à tout plafond, sauf à plafonner le nombre de joueurs sélectionnés par leEquipe de France. » En bref : au-delàet Cinquième ou sixième joueur retenu, plus aucune compensation financière ne serait versée – c’est ce que proposent certains opposants – et Didier Lacroix menace alors de ne plus mettre à disposition ses joueurs dépassant ce plafond. Avant le tempérage : “Ce que vous savez tous est impossible.” puisque contrairement à rEtRèglement de World Rugby (article 9) concernant la mise à disposition de joueurs pour leur équipe nationale. Ou alors, selon lui, il faudrait “remettre en cause le nombre de matches dans l’année pour ne jouer qu’avec des internationaux.” En clair, cela remettrait sur la table le format d’une élite à 14 clubs, pour la réduire à 12 ou 10 clubs et effunDe cette façon, vous pouvez identifier les doublons dans le calendrier.
Il répond également à Florian Grill
C’c’est tout nœud du français : maintien d’équilibres fragiles entre les envies de performance des clubs et celles de l’équipe de France, avec un calendrier qui finit par exploser et une répartition des rémunérations entre clubs et fédérations qui complique encore l’équation. À ce sujet, Lacroix conclut : « Je vous laisse tout remettre en question, mais cCe sera sans mon soutien, voire avec certaines oppositions qu’il conviendra de partager avec les clubs concernés, car certes à ce jour la concentration des internationaux est importante, mais est-ce un réel frein à la performance ?
Tout au long de fils Le courrier, pour la forme, Lacroix use et abuse des questions rhétoriques. « Les salaires sont-ils la variable d’ajustement dans l’économie du rugby ? Au niveau mondial, au niveau national ? Sur l’équilibre entre le monde amateur et le monde professionnel ?. Ou même celui-ci : « Faut-il inviter la FFR et donc les problèmes de l’économie du rugby mondial dans notre règlement ? Faut-il revoir ensemble la rémunération des acteurs internationaux en leur disant clairement qu’en France, ils sont trop payés par rapport au reste du monde ?
Ici, le président toulousain semble répondre au président de la Fédération Florian Grill, et à une interview qu’il a accordée ce lundi dans les colonnes du Midi Olympique. “Si nous augmentons le plafond salarial, c’est une déclaration de guerre aux autres nations. Cela signifie: “on s’en fout de toi et on fait ce qu’on veut”dans un sport qui n’est déjà pas mondialisé […] Dans un monde idéal, le plafond salarial serait révisé à la baisse mais ne pas augmenter est un minimum acceptable. Je suis convaincu de l’enjeu mondial sur ce sujet. martelait Grill. « C’est ici que j’en appelle à la responsabilité des présidents de Top 14 et de Pro D2. Ils portent cette responsabilité autant envers le rugby mondial que celle de nos territoires. Nous ne pouvons pas écraser tout le monde et imposer un rythme que personne ne pourrait suivre. »
« Si notre plafond salarial était indexé sur l’inflation… »
Lacroix, à travers ses mots choisissmontre clairement que les questions mondiales ne doivent pas entrer dans la réflexion qui motive actuellement les présidents sur les questions intérieures et franco-françaises. Ensuite, il fait ce démonstration mathématique : “Entre 2020 et 2023, le salaire moyen a augmenté en France de 16 % (source Insee). Les prévisions cette année tablent sur une augmentation moyenne d’environ 2,5 %. Si notre plafond salarial a été indexé sur l’inflation des salaires (ce qui ne me semble pas du tout illogique !), ça devrait être pour exercice 2024/25 de 11,3 M€ x 1,16 x 1,025 = 13,4 M€. Nous l’avons ramené à 10,7 M€, soit une baisse de 20 % ! Clairement, pour lui, une nouvelle réduction du plafond salarial serait en dehors des réalités économiques du moment. Contrairement à Grill, donc. Deux visions opposées.
Toujours en rhétorique, Lacroix donne encore : “JeLa compétitivité des clubs doit-elle se mesurer sur le plan extra-sportif ?une question pour lequel ile prenez soin de délivrer la réponse : “A priori oui, puisque l’attractivité et les ressources qui y sont associées ne sont pas égales pour tous les clubs.” En termes d’attractivité, le constat est sans appel : le Stade toulousain est assez loin aujourd’hui devant la concurrence, et depuis plusieurs années. Ce qui lui assure aussi une réussite sportive. Je ne suis cependant pas sûr que ce soit le case « sanctionné »…
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