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Le Canadien | Faut-il encore être patient avec Cayden Primeau ?

Cela fait presque six ans que nous attendons l’éclosion de Cayden Primeau. Depuis six ans, nous nous accrochons à l’espoir qu’un jour, le gardien du Canadien sera vraiment le « vol » ou le « dauphin » qu’on nous a vendu. « Patience », implorait-on en 2021. En 2022. En 2023. L’hiver dernier, lorsqu’il jouait deux ou trois matchs par mois comme troisième roue du vélo, derrière Samuel Montembeault et Jake Allen.

Nous voilà presque en 2025. Cayden Primeau a dépassé la barre des 50 matchs dans la Ligue nationale de hockey. Cela commence à être un bon échantillon. Où se situe-t-il, en carrière, par rapport à tous ceux qui ont gardé des buts au moins 50 fois en Ligue nationale depuis la saison 2000-2001 ?

· 217e sur 218 pour le pourcentage d’arrêts (devant Spencer Martin)

· 217e sur 218 pour la moyenne de buts alloués (devant Arvid Söderblom)

Des statistiques horribles. Le plus inquiétant, c’est que Primeau ne progresse pas. Au contraire, il régresse. Lundi, son pourcentage d’arrêts n’était que de 84,4 %. C’est le pire de toute la Ligue nationale (cinq matchs ou plus). Comment est-il arrivé là ? En accordant au moins trois buts à toutes ses titularisations, sans exception. J’ai rarement vu un gardien professionnel faire preuve d’aussi peu de confiance que Primeau cette saison.

«Il ne fait pas le boulot», a commenté son ancien instructeur de gardiens auprès du Canadien, Stéphane Waite, lors d’une discussion animée dans notre podcast Trier la zoneLundi. Stéphane fait partie de ceux qui réclament depuis longtemps la patience des fans envers l’ancienne star du hockey universitaire américain. Au début de sa carrière, Primeau s’était bâti un solide curriculum vitae : une médaille d’argent au Championnat mondial junior, à peu près tous les titres de NCAA Hockey East imaginables et une nomination parmi les étoiles. de la Ligue américaine.

«C’est facile aujourd’hui de dire : ah, Primeau, je dis ça depuis des années…», déplore Waite.

Je me souviens quand il est sorti de Northeastern, tout le monde disait, wow, il a battu des records, il ira bien. Ce que nous ne savions pas à l’époque, et ce que nous savons maintenant, ce sont tous les impondérables qui se sont produits au cours de sa carrière.

Stéphane Waite, ancien instructeur des gardiens du CH

Même s’il fait la navette entre Laval et Montréal depuis une demi-douzaine d’années, Cayden Primeau n’a toujours pas atteint le seuil des 200 matchs professionnels.

“Nous avons abandonné son développement”, poursuit Waite. Pas exprès. Il y a eu des blessés. Il y a eu le COVID. Les fois où nous l’avons amené à Montréal parce qu’il n’y avait personne d’autre là-bas et qu’il n’a pas joué pendant deux semaines. C’est arrivé si souvent. […] Pourquoi a-t-on gardé Primeau l’an dernier ? Savoir [s’il peut faire le travail]il faut y jouer. C’est pour cela qu’ils l’ont gardé. Pour le moment, il ne fait pas son travail. Je suis le premier à dire qu’on lui rendrait service en l’envoyant à Laval pour deux semaines. »

Comme c’est souvent le cas pour les espoirs du Canadien, il y aura des supporters qui exigeront encore plus de patience. On me dira qu’il est jeune (c’est vrai). Qu’il n’a que 25 ans (c’est vrai). Qu’au même âge, Samuel Montembeault, Corey Crawford et Adin Hill n’étaient pas titulaires dans la LNH (c’est aussi vrai).

Sauf que dans l’histoire, pour un gardien né sur le tard comme Montembeault, combien d’autres n’ont jamais réussi à s’imposer comme numéro un ou à s’imposer comme adjoint ? Immensément plus.

Il s’agit d’un biais de survivant. Un préjugé qui consiste à surestimer les chances de succès (ici, celles de Primeau) en ciblant les exceptions statistiques plutôt que l’ensemble du groupe.

Parce que Samuel Montembeault a surpris après 25 ans, Cayden Primeau peut le faire, donc il faut le garder, alors qu’on oublie les gardiens comme Justus Annunen, Felix Sandström, Jonas Johansson, Eric Comrie et Spencer Martin qui gagnent leur vie entre la Ligue nationale et les filiales . D’ailleurs, parmi les 218 gardiens de l’échantillon cité plus haut, la plupart des pires ont disputé entre 50 et 100 matchs, plutôt que 250 ou 500. On retrouve ce même réflexe avec la draft. Quand on pense au potentiel d’un choix de deuxième ronde, on imagine PK Subban ou Lane Hutson, alors que statistiquement il y a six fois plus de joueurs de soutien comme Jesse Ylönen ou Ben Maxwell.

Je suis d’accord avec Stéphane Waite; À ce stade-ci, Cayden Primeau a besoin d’un séjour avec le Rocket de Laval. C’est nécessaire pour qu’il reprenne confiance. Le risque est que le Canadien le perde au ballottage pour absolument rien. Et puis? Ce n’est pas comme si Primeau était la saveur du mois dans la LNH en ce moment. C’est le pire gardien du circuit ! Dans le cas peu probable où cela serait revendiqué, qu’il en soit ainsi.

Nous visitons le jardin depuis près de six ans. Il est - d’essayer de nouvelles graines.

 
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