« Un cercle vertueux. » Au nom de ce principe, les sénateurs ont voté, samedi 30 novembre au soir, en séance publique, et contre l’avis du gouvernement, une augmentation de 113 %. millions d’euros du montant annuel des taxes sur les paris sportifs en ligne, qui est alloué à l’Agence nationale du sport (ANS), le « bras armé » de l’État dans la mise en œuvre des politiques publiques sportives.
Les paris sportifs profitent « les résultats de toute la politique sportive qui permettent l’organisation de compétitions de qualité dynamisant économiquement leur activité, il est vrai qu’une part accrue de l’impôt [qui leur est appliquée] finance les politiques publiques en faveur du sport »fait valoir l’amendement rédigé par le sénateur isérois Michel Savin (Les Républicains) et adopté par le Sénat dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2025.
Avec cette disposition, l’objectif affiché est avant tout de “limiter l’impact de la réduction” des moyens alloués au sport, que le gouvernement de Michel Barnier a prévu pour l’année prochaine, et notamment la réduction du financement de l’ANS. Dans le cadre de son projet de budget 2025, l’exécutif a réduit non seulement les crédits versés par l’État à l’agence (− 111 millions d’euros, en partie dus à la fin de certaines mesures liées aux Jeux Olympiques et Paralympiques), mais aussi les montant qu’elle collecte grâce aux taxes sur les paris sportifs (− 6 millions d’euros).
Déplorant que ce budget « affaiblit l’héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques et l’ambition de construire une nation sportive »les sénateurs, grâce à l’amendement qu’ils ont adopté, sont donc passés de 100,4 millions à 213,8 millions d’euros le montant des ressources de l’ANS provenant de la taxe sur les paris sportifs en ligne, soit la totalité du montant rapporté par cette dernière.
« Il n’est pas nécessaire de relever le plafond de la taxe sur les paris en ligne allouée à l’ANS »» a plaidé, sans succès, le ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, tout en soulignant qu’une mission parlementaire serait mise en place afin de « réexaminer la question de la fiscalité des jeux concernés ».
« Impact négatif sur l’investissement »
Avec ces 113 millions d’euros supplémentaires, il s’agira surtout, selon les sénateurs, “pour sécuriser le financement” des équipements sportifs structurants (salles de sport, piscines, etc.) par les collectivités locales. « C’est nécessaire [leur] donner de l’oxygène »estime l’élu du Cantal, le centriste Bernard Delcros
Si l’État s’était engagé, à l’automne 2023, dans le cadre du plan Génération 2024 visant à créer 5 000 équipements sportifs, à mobiliser 100 millions d’euros par an pendant trois ans (2024, 2025, 2026) pour soutenir les collectivités, le gouvernement de Michel Barnier annulé le versement de 100 millions d’euros de crédits en 2025.
Pour les sénateurs, il est d’autant plus urgent de maintenir l’effort de l’Etat en la matière que la réduction des dotations communautaires inscrite par le gouvernement dans son projet de loi de finances « aura nécessairement un impact négatif sur les investissements dans le domaine des équipements sportifs, et sur la capacité des collectivités à assurer le bon fonctionnement d’équipements souvent vieillissants »selon Jean-Jacques Lozach (Parti socialiste, Creuse), rapporteur pour avis sur les crédits de la mission sportive.
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La volonté d’utiliser plus largement les taxes sur les paris sportifs pour financer le sport est un leitmotiv des parlementaires depuis deux ans, lors de chaque examen des projets de lois de finances. A ce stade sans succès. Cet automne, le sujet avait déjà été remis sur la table par les députés. Devant les sénateurs, eux aussi avaient adopté, le 8 novembre, un amendement visant à augmenter de 46 millions d’euros les sommes prélevées sur les paris sportifs en ligne.
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Or, cela ne figurait pas dans le texte issu de l’Assemblée nationale : ces mêmes députés n’avaient pas adopté l’intégralité du volet recettes du projet de budget, ce qui avait annulé tout ce qu’ils avaient pu voter. préalablement. Il n’est pas certain que l’amendement sénatorial s’en sortira mieux. Notamment en raison des menaces de censure qui pèsent sur le gouvernement s’il cherche à faire adopter son projet de budget sans vote, en recourant à l’article 49.3 de la Constitution.
Les joueurs de jeux en ligne s’opposent à une fiscalité plus lourde
L’Association française des jeux en ligne (AFJEL) a publié le 29 novembre un communiqué dans lequel elle « dénonce les conclusions de la Commission mixte mixte » » ont interpellé députés et sénateurs sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale qui s’élève selon elle à « surtaxer de manière confiscatoire et dévastatrice » le secteur des jeux en ligne. Députés et sénateurs se sont mis d’accord pour augmenter le taux d’imposition appliqué aux paris sportifs en ligne. Veiller à ce que cette disposition « entraînera la destruction de 50 % de ses entreprises et de milliers d’emplois en France »L’AFJEL prévient également que cela entraînera « une déstabilisation massive du financement du mouvement sportif ». Elle assure que « chaque année, le secteur des paris en ligne contribue à hauteur de plus de 100 millions d’euros au financement du mouvement sportif et investit près de 50 millions d’euros dans des partenariats avec des clubs, des fédérations et du sport amateur ».
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