Alan Roura et Allyson Mousselon avant le départ.Image: Jean-Louis Carli / Aléa
Engagé dans la course autour du monde sans escale et sans assistance, le skipper peut compter sur le soutien de son team manager à terre, dont le rôle est aussi complexe que précieux.
Alan Roura a vécu de très mauvaises nuits depuis son départ du Vendée Globe le 10 novembre, mais il n’est pas le seul. Allyson Mousselon ne dort pas très bien en ce moment non plus. « Mon téléphone est allumé jour et nuit parce que je suis le contact en cas de crise d’Alan, donc s’il a un problème, cela se produit chez moi. Je suis un peu tendu, évidemment, et j’entends le téléphone sonner la nuit même quand personne ne m’appelle.»
Récemment, la Française de 39 ans a eu la désagréable surprise de découvrir que son téléphone portable s’était éteint pendant qu’elle dormait, « à cause d’une mise à jour automatique. J’avais peur que quelque chose ne soit arrivé à Alan cette nuit-là, mais heureusement, tout s’est bien passé pour lui.
Allyson Mousselon est ce que l’on appelle une « team manager ». Chacun des 40 marins participant au Vendée Globe, le tour du monde à la voile sans escale et sans assistance, en possède un. Il est une sorte « d’ange gardien » du skipper, un terme qu’Allyson tient cependant à réfuter. «C’est un peu exagéré», trouve-t-elle. Pourtant, son rôle est fondamental dans la réussite du marin qu’il accompagne, et pas seulement pendant la course.
« Avant le départ, ma mission consistait à m’occuper de toute la gestion courante (assurances, administration, salaires, budget de l’équipe, etc.) afin qu’Alan puisse se concentrer exclusivement sur sa préparation sportive, mentale et physique. navigation.”
Depuis le 10 novembre et le départ donné aux Sables d’Olonne, Allyson gère entièrement les affaires d’Alan Roura à terre, mais seconde également le skipper en mer. Elle est à la tête d’une équipe de six personnes, basée à Lorient, dans les locaux de l’entreprise genevoise : cinq salariés s’occupent de la partie technique à distance (il y a notamment un spécialiste des cordes, un autre des composites et un troisième de l’électronique). ) et un employé gère le secteur administratif .
Ce petit groupe communique chaque jour avec Alan Roura pour l’aider dans son voyage à travers le globe, mais comme il s’agit d’une course sans support, Allyson et ses collègues ne sont pas autorisés à fournir un quelconque type de soutien au marin.. Les règles sont strictes et les interdits nombreux.
« On ne peut pas lui donner de prévisions météorologiques, ni d’informations qui lui permettraient d’emprunter une meilleure trajectoire. On ne peut ni lui rappeler de faire telle ou telle manœuvre à un moment donné de la course, ni lui proposer une aide humaine, par exemple en sollicitant l’expertise d’un coach mental, énumère Allyson Mousselon. Ce que nous pouvons faire en revanche, c’est lui demander des nouvelles, l’encourager ou lui fournir des informations pour qu’il puisse effectuer des réparations sur son IMOCA Hublot, à condition que cela n’améliore pas son bateau par rapport à sa configuration initiale.
Le Genevois a récupéré l’ancien IMOCA d’Alex Thomson en 2022.Clé de voûte
« La différence entre ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas est assez subtile », reconnaît Allyson Mousselon, qui redouble de vigilance pour respecter la réglementation et ne pas pénaliser son employeur marin.
« Quand mon équipe a des doutes sur une information, ils me demandent s’ils ont le droit de la transmettre ou non, et quand je ne la connais pas moi-même, je me renseigne auprès de la direction de course. C’est arrivé l’autre jour : pour interviewer Alan pendant la course, un journaliste radio lui a demandé de télécharger une application. Comme je ne savais pas si c’était autorisé, je me suis renseigné.
La direction du Vendée Globe n’écoute pas les conversations entre le participant et son équipe. Il demande toutefois aux skippers de conserver leurs échanges écrits (emails, SMS, messages WhatsApp, etc.) avec la terre ferme jusqu’à plusieurs semaines après leur arrivée.
Allyson vue par Alan
Le skipper francophone est très élogieux lorsqu’il évoque son team manager. «C’est une personne rayonnante qui donne du dynamisme à l’équipe», a-t-il déclaré. Son expérience dans l’industrie (éditeur : Allyson y a travaillé pendant 12 ans après des études d’ingénieur) nous permet à tous d’évoluer avec de nouveaux outils et de nous professionnaliser. C’était une opportunité en or d’avoir cette femme expérimentée à la tête d’un projet nautique !
Alan Roura and Allyson Mousselon.Image: Jean-Louis Carli (Aléa)/Keystone/Photomontage
On ne sait pas encore quand Alan Roura reviendra au port des Sables d’Olonne (le record de l’épreuve est de 74 jours), mais ce qui est sûr c’est que le Genevois n’aura pas réussi son exploit seul. . « Le Vendée Globe est un sport d’équipe, rappelle Allyson. Nous sommes un peu comme une équipe de F1: l’athlète est seul dans la course, mais avant le départ, il y a toute une équipe qui travaille pour le placer dans les meilleures conditions.
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