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Mikaël Kingsbury | « Henrik est devenu ma priorité »

Pendant la grande majorité de sa vie, Mikaël Kingsbury n’a eu qu’une seule priorité : le ski. Il y a trois mois, les choses ont changé. Le skieur a désormais une nouvelle priorité, et elle porte un nom : Henrik. Quelques jours avant son 15èmee saison sur le circuit mondial, l’homme aux 26 globes de cristal commence à parler de sa retraite en 2026…

Pour la première fois, la conférence de presse de pré-saison de Mikaël Kingsbury n’a pas tourné autour de ses buts, de ses globes de cristal et de ses records, mardi. Le petit Henrik, que la compagne du skieur a accouché il y a trois mois, était au cœur des discussions.

“C’est la plus belle chose au monde”, a déclaré l’acrobate des neiges dès les premières secondes de disponibilité des médias virtuels. « Toute ma vie, le ski a été ma priorité. Là, tout à coup, il y a quelqu’un qui revient sur ça. »

Kingsbury nous a parlé en direct depuis son appartement en Finlande, où il vit avant sa première Coupe du monde de la saison, ce week-end à Ruka. Son partenaire et Henrik l’accompagnaient cette fois.

«Je ne me voyais pas partir avant cinq semaines», a expliqué le skieur de 32 ans. […] Je pense que ça m’aidera à performer, rien que de les avoir [avec moi]. »

Comme c’est le cas pour la plupart des nouveaux parents, les premières semaines ont nécessité une certaine adaptation de la part de l’athlète, notamment au niveau du sommeil. Il a donc passé moins de temps que d’habitude sur ses skis pendant l’intersaison. C’est néanmoins, on le devine, un moindre mal comparé à tout ce que semble lui apporter ce petit humain.

Je trouve ça juste incroyable. J’aime aller à la montagne, être motivé et concentré sur ce que je fais, revenir ici dans mon condo en Finlande et être père, être présent.

Mikaël Kingsbury

“Dans le passé, j’avais souvent le hamster qui courait sans arrêt [à la fin de la journée]. Je pensais toujours au ski, à ce que j’allais faire le lendemain. [Henrik] me permet vraiment de rester dans le moment présent. Je trouve que cela apporte un bel équilibre dans ma vie. Je suis moins souvent choqué ; Il semble que j’apprécie davantage chacune de mes courses. »

La « dernière danse » approche

Mikaël Kingsbury n’est ni le premier ni le dernier athlète à devenir père au cours de sa carrière sportive. Rien que sur le circuit mondial de ski acrobatique masculin, deux autres athlètes sont devenus pères en 2024 : Ikuma Horishima et Matt Graham. «Nous étions tous les trois sur le podium lors du dernier simple de la saison, a souligné le Québécois.

De nombreux athlètes amateurs ont parlé des avantages d’avoir un enfant dans leur vie. Kingsbury a l’avantage, a-t-il noté, d’avoir « un bon bébé qui dort déjà presque toute la nuit », ce qui « aide beaucoup papa à monter sur la montagne et à bien skier ».

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PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE ARCHIVES

Mikaël Kingsbury

« Il y a beaucoup de choses que j’ai découvertes au cours des derniers mois et je pense que cela va m’aider en tant qu’athlète de parfois mettre tout en perspective. Je le ressens déjà dans mon ski, dans ma façon de me comporter en montagne. Parfois, des choses que je trouvais si sérieuses dans le ski ne sont absolument rien dans la vie… Je pense que cela m’aidera à prendre de meilleures décisions lors des prochaines courses. »

Évidemment, l’arrivée d’Henrik a amené de nouvelles réflexions chez le natif de Deux-Montagnes. Réflexions sur son avenir, sur la suite de sa carrière. A 32 ans, avec un palmarès aussi bon que le sien, Kingsbury n’a plus rien à prouver. Les Championnats du monde 2025 seront, selon toute vraisemblance, ses derniers.

Je ne le cacherai pas la saison prochaine [en 2026] sera peut-être ma dernière danse sur mes skis. Je veux procéder étape par étape.

Mikaël Kingsbury

« Il y a certains sports que l’on peut pratiquer et être à la maison. […] Quand on skie, il faut tout le temps chercher la neige. Cela rend les choses difficiles. Je veux être présent, je veux être là [pour mon fils]. Je ne dis pas avec certitude que je veux arrêter en 2026, mais il y a de fortes chances. »

Kingsbury l’a dit souvent et l’a répété mardi : « Je pourrais prendre ma retraite demain et je serais satisfait de ce que j’ai fait. »

« Je sais que j’ai encore beaucoup de ski dans mon corps. Je continue de bien vieillir. J’ai l’impression que je vais toujours mieux. Je n’ai pas hâte de raccrocher mes skis, mais je sais que je suis plus proche de la fin que du début. »

Père, puis skieur

En vue des Jeux olympiques de 2026, qui seront sans doute aussi ses derniers, Mikaël Kingsbury aura le défi de gérer son emploi du temps et son volume d’entraînement.

Le défi sera d’être le meilleur père possible, puis le meilleur skieur. […] Cela ne sera jamais parfait, mais je vais faire de mon mieux.

Mikaël Kingsbury

Côté performances, l’objectif sera d’ajouter des victoires et des globes de cristal au compteur, comme chaque saison. Aux Championnats du monde, il visera l’or, et l’or seulement. « Je vais me présenter à l’étage. [de la montagne] avec huit titres en carrière ; le but n’est pas d’obtenir une médaille d’argent ou de bronze, c’est de gagner. »

Et s’il ne gagne pas, ce ne sera pas la fin du monde. Il suffit de l’écouter parler pour le comprendre.

« Je me rends compte maintenant que [le ski] n’est qu’une petite partie de ma vie. Henrik et ma famille sont désormais ma priorité et le ski vient en deuxième position. Mais je sais que je peux encore gagner. »

 
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