La Ligue nationale de hockey (LNH) compte trop peu de managers révolutionnaires, de têtes de hockey qui réinventent la façon de bâtir une équipe, qui n’entendent pas le bruit extérieur.
Il y a trop de directeurs généraux dans cette ligue qui regardent continuellement ce qui arrive à leurs voisins et qui tentent de reproduire le modèle à succès de leurs adversaires, y compris une tendance pour laquelle j’ai très peu d’explications.
Celui de recouvrir d’or enfant moins de 22 ans qui est au cœur de son contrat d’entrée. UN enfant généralement issu du premier tour du repêchage, mais qui n’est pas un joueur de franchise, encore moins générationnel.
Offrir une pluie de millions de dollars à Connor McDavid ou à Connor Bedard, parfait. Mais proposer 60 millions de dollars et plus à des gars de 20 ans qui restent des énigmes, je ne comprends pas.
L’année dernière, malgré son succès en seconde partie de saison, le débat faisait rage sur ce plateau à propos de Juraj Slafkovsky. Mon propos était simple : le clan Slafkovsky et le clan Kent Hughes-Jeff Gorton avaient tout intérêt à accorder le contrat relais le plus long possible au jeune attaquant.
« Slaf » avait encore un an sur son contrat d’entrée. Il venait de marquer 20 buts et d’amasser 50 points, mais il n’a connu qu’une seule séquence productive de 35 matchs en deux campagnes.
Le Canadien lui a accordé 7,6 millions de dollars par saison pendant huit ans, une entente qui débutera la saison prochaine. Actuellement, on peut dire que Slavkovsky ne vaut pas beaucoup d’argent. Heureusement, il lui reste tout le temps pour justifier ce châtiment, mais, pour l’instant, les indicateurs sont au jaune foncé.
Dans le passé, les Sénateurs d’Ottawa ont commis la même erreur. Pierre Dorion a accordé 64 millions de dollars sur huit ans à Thomas Chabot, avec un an restant à son contrat d’entrée. Il venait d’amasser 55 points, mais depuis, sa meilleure campagne depuis six ans est de… 41 points.
Pas satisfait, le bon Pierre a réitéré sa bourde avec Jake Sanderson à qui il a accordé 64,4 millions de dollars sur 8 ans en septembre 2023 alors qu’il restait également une saison restante sur son contrat d’entrée. Sanderson venait de récolter 32 points. Il est passé à… 38 l’an dernier.
Je comprends que Hughes et Gorton sont derrière à 100 % la toute première sélection de leur règne à titre de directeur hockey du Canadien.
Mais je pense que la question est légitime. N’auraient-ils pas dû conclure un contrat relais avec le géant Slafkovsky ? Tout comme ils l’ont fait avec Kirby Dach, un autre choix important qu’ils ont acquis via un échange ?
Le CH a traîné avant de parvenir à une entente avec Dach. Résultat, un contrat relais de quatre ans à moins de 3,4 millions de dollars par saison. Avec ce que nous voyons actuellement, il est difficile de dire que Hughes et Gorton n’ont pas agi avec brio.
Comme Marc Bergevin l’a fait lors du contrat de 4,5 millions de dollars par année pour six saisons accordé à Max Pacioretty après un contrat de transition de deux ans suivant son contrat d’entrée. Comme il l’a fait avec Brendan Gallagher et son accord de 3,75 millions de dollars par saison pendant six ans à la fin de son contrat d’entrée, travail gaspillé par un bon accord de 6,5 millions de dollars par saison par les suivants.
J’ai l’impression que Hughes et Gorton ont parié loin avec Slafkovsky en affirmant qu’après seulement deux saisons sur huit de son contrat, le plafond salarial atteindrait 100 millions de dollars. Voir loin est une qualité essentielle pour un architecte du hockey, mais payer d’avance des services qui sont loin d’être rendus et pour lesquels on a peu de garanties me semble risqué.
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