Pourtant, c’était la soirée pour vaincre le cancer. Alicia, 16 ans, rayonnante malgré le combat courageux qu’elle mène contre la leucémie, a annoncé la composition de départ au vestiaire devant un Martin St-Louis ému et des joueurs apparemment inquiets et touchés.
Puis, d’autres enfants malades se sont alignés en alternance avec les joueurs pour les hymnes nationaux qui ont suivi une cérémonie sobre, touchante et inspirante.
St-Louis l’a bien résumé, ses hommes devaient gagner en « jouant » au hockey sur la glace. Ces enfants ne jouent pas, ils se battent avec acharnement et courage pour de vrai. Ces enfants se sont livrés à un véritable combat.
Cependant, c’était une soirée où en principe aucun joueur n’a besoin de tirer très loin pour trouver une motivation remarquable pour jouer le match. C’était vrai pour le Canadien, c’était aussi vrai pour les visiteurs.
Alors, j’ai de la difficulté à expliquer comment le CH a pu jouer ce match en répétant tous les schémas catastrophiques qui en faisaient la risée de la Ligue nationale il y a à peine trois semaines.
Le Canadien, c’est vrai, allait tôt ou tard jouer un mauvais match et se faire éliminer, comme cela se produisait chaque semaine en octobre.
Mais samedi soir ? Là, je refuse.
Les joueurs n’avaient pas le droit de ne pas sortir 60 minutes sur le tapis, concentrés, déterminés. Ils n’avaient pas le droit de ne pas se battre courageusement. Ils n’avaient pas le droit de ne pas tout faire pour que ces enfants malades quittent le bâtiment le cœur léger.
Dans le sport professionnel, on joue chaque match avec le devoir de tout faire pour le gagner, en sachant pertinemment que tôt ou tard on va se faire rincer.
Pas samedi soir. Les joueurs du CH n’en avaient pas le droit.
Heureusement, certains d’entre eux l’ont compris. Ils avaient la compassion et la sensibilité dans leur cœur pour tout laisser sur la glace.
Malheureusement, et c’est ce qui m’inquiète, certains autres n’ont pas semblé comprendre l’importance de ce match perdu au milieu d’un calendrier chargé fin novembre.
Chaque fois que le public du Centre Bell hue ses favoris, 50 % des observateurs dénoncent ce comportement abusif des payeurs de billets et 50 % appuient sans réserve ce triste chant de la honte.
Cette proportion est souvent très similaire parmi les joueurs interrogés dans le vestiaire. Pas samedi soir. Cette fois, tout le monde en chœur, à l’exception de quelques personnes éternellement abasourdies, a soutenu la dépréciation vocale des supporters présents dans le bâtiment. Beaucoup ont certainement même hué dans leur salon ou dans les bars sportifs.
Tous les joueurs consultés ont déclaré qu’ils méritaient amplement d’être hués. St-Louis a soutenu la motion de dénonciation des partisans sans même que les médias aient eu le temps de lui demander de commenter. Pourquoi, à votre avis ? Parce que ce n’était pas un samedi soir comme les autres. Ce n’était pas un de ces petits matchs nichés au milieu de 81 autres.
Samedi soir, ce n’était pas pareil. Aucun passager n’avait le droit de monter dans le bus du bonheur, le train de nuit de l’espoir, l’espoir d’être entretenu chez tous ces enfants malades dont le combat témoigne de ce qu’il y a de plus cruel dans la vie. pour s’attaquer à ce qu’il y a de plus beau et de plus inspirant au monde, nos enfants.
Dimanche, les joueurs étaient au repos. Pas des enfants malades. Lundi, ils ont repris le patinage légers et inconscients. Nous les avons entraînés à oublier la veille en deux secondes. Pas des enfants malades, incapables d’endormir leur conscience.
Mardi, les petits gars de Martin joueront au hockey, tandis que les enfants malades se battront pour de vrai contre la terrible maladie. Parce que ces enfants n’ont pas le temps de prendre des congés…
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