Jonathan Roberge se souvient encore très bien des propos qu’il entendait dans son enfance. Il nous invite aujourd’hui à faire preuve de retenue avant de commenter l’apparence corporelle des jeunes.
Jonathan Roberge
Comédien et présentateur
Très tôt dans la vie, j’ai appris que nous assumons à tort le droit de faire des commentaires sur le corps des autres.
Jeune enfant, j’étais trop maigre et trop frêle selon un certain professeur d’éducation physique qui n’hésitait pas à commenter mon apparence devant les autres élèves sous couvert d’humour. J’étais un garçon de 7 ans qui devait « grandir » si je voulais être considéré comme un vrai gars.
Adolescent, j’ai pris du poids et j’étais considéré comme trop gros par un entraîneur de hockey (pas de la LNH, faut-il le préciser, mais d’un pee-wee moyen). Pour certains parents et coéquipiers qui faisaient « juste un petit commentaire », j’étais trop grand pour être agile, trop grand pour être rapide.
J’ai même entendu dire que j’étais trop gros pour être sportif. Dans ma tête, ces propos me faisaient croire que j’étais trop gros pour m’amuser en pratiquant un sport.
« Eh bien là ! C’est juste des blagues ! » ou le fameux « C’est pour ta santé que je dis ça ! » sont des phrases qui font suite à des commentaires sur mon poids depuis mon enfance. Eh bien, les mots ont un impact : selon un sondage, 72 % des adultes québécois affirment que les commentaires sur leur poids ou leur apparence qu’ils ont reçus dans leur jeunesse, qu’il s’agisse de compliments ou de critiques, continuent de les affecter.1.
Aujourd’hui, à 41 ans, je me demande encore si je suis physiquement adéquat aux yeux des autres lorsque je pratique un sport. Trop souvent, une petite remarque ou une blague, aussi anodine soit-elle, laisse une marque indélébile sur l’estime de soi que l’on tente de construire dès le plus jeune âge.
Des compliments dont vous pouvez vous passer
Je peux aussi vous l’annoncer aujourd’hui, mais l’intention n’arrive pas au bon endroit lorsque nous disons « Vous êtes bon en snowboard… pour un gros. » Je me suis rarement dit : « Wow ! Ces informations supplémentaires sur mes prouesses hivernales et mon tour de taille font ma journée. » C’est un compliment, mais je peux vous le confirmer de Source fiable et vérifiée : ça ne marche pas.
J’entends l’écho de ce texte qui résonne dans les chaumières et qui me revient accompagné de : « Bon, on ne peut rien dire de plus ? » Les amis, je vous invite à réfléchir aux conséquences de vos propos et de vos actes sur les jeunes durant la semaine « Poids ? Aucun commentaire! » qui commence. Pour répondre à cette question, sachez que de nombreux groupes, comme ÉquiLibre, proposent des outils et des conseils en ligne.2.
1. « Préoccupations concernant le poids, l’alimentation et l’activité physique », sondage Léger pour le compte d’ÉquiLibre réalisé du 8 au 22 octobre 2024 auprès de 1 804 Québécois âgés de 14 ans et plus.
2. Regardez la capsule « Le poids ? Aucun commentaire! avec Jonathan Roberge et Marie Soleil Dion »
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