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« La belle histoire de », « le football n’est pas réservé qu’aux riches »… Le Stade Brestois « redonne confiance » aux amoureux du football

Nous sommes en 2024 et un village peuplé d’irréductibles Gaulois résiste toujours aux assauts du business du football. Si elle est caricaturale, la formule souligne à quel point le Stade Brestois est apprécié par ce “petit” club de Ligue 1, aujourd’hui assis à table avec les plus grands. A commencer par celui du Real Madrid en quinzième Ligue des Champions qu’il affrontera fin janvier…

Pour y parvenir, le club breton s’est appuyé uniquement sur son jeu, joué par une équipe sans stars et élaboré par un organigramme dont aucune tête ne dépasse. Un club unanimement reconnu comme « sain » dans un environnement qui l’est souvent moins.

Pour l’AFP : “Brest est aujourd’hui un grand club”

Fort d’un parcours inoubliable la saison dernière, le Stade Brestois suscite depuis quelques temps déjà un intérêt bien au-delà des frontières bretonnes. Des grands médias nationaux, du Figaro à Libération en passant par TF1 ou Le Parisien, jusqu’aux plus grands noms de la presse étrangère (Le Gardien, Marca, La gazzetta dello sport…), nombreux sont ceux qui ont fait écho aux exploits du Capitaine Brendan Chardonnet. , lui, le “petit garçon du coin”, et sa famille, désireux d’en savoir plus sur cette potion magique à l’origine de tant de miracles sur la pointe de l’Armorique. La recette est pourtant simple : « En arrivant ici, j’ai découvert un club où le président préside, le directeur gère et où l’entraîneur s’entraîne. Cela peut paraître stupide de le dire, mais cette normalité n’est plus forcément applicable dans le football d’aujourd’hui et c’est très appréciable », résumait l’an dernier le druide Éric Roy, élevé au rang de « Roi » par ses fans.

L’histoire de Brest résonne chez tous les gens qui aiment le football et qui se disent : « Eh bien, cette fois, c’est Brest. Mais peut-être que ça pourrait être mon équipe, mon équipe au fond.”

Comme par miracle, l’alignement des planètes né de cette alchimie s’est poursuivi, cette saison, en Ligue des champions, une compétition où il n’a rien à voir a priori, suscitant finalement un engouement bien au-delà des limites de la métropole. du monde. “C’est clair que Brest plaît par son côté convivial, iconoclaste, rafraîchissant, unique et décomplexé”, indique Frédéric Happe, journaliste à l’AFP. Avant de poursuivre : « Pour nous, Brest est aujourd’hui un grand club. Nous le traitons comme tel et le mesurons également par le nombre important de fois où nos photos et nos articles sont pris les soirs de match.

« Il y a une âme dans cette équipe »

A la question « Brest a-t-il conquis le cœur des Français ? », Laurent Paganelli, le consultant haut en couleur de Canal+, ayant pris goût au club breton, répond sans détour : « Il faut ce que le club transmet. Grâce à eux, nous commençons à remettre le football au centre des débats. Dans cette société où on met l’individu au-dessus de tout, on parle de l’équipe, de Brest, des Bretons. C’est fantastique pour toute la et pour tous les supporters.” Thomas Sénécal, son patron au service des sports du groupe Canal+, diffuseur de la Ligue des champions, n’en dit pas moins. « Sur Canal on admire ce voyage aussi extraordinaire qu’inattendu. Je pense que tout le monde s’identifie à cette équipe, avec ses valeurs fortes de combativité et d’humilité.” Résultat? « Tous nos consultants veulent commenter Brest, car c’est une sensation ! Une très belle aventure, avec une touche unique : ne pas jouer les matchs à Brest mais à Guingamp ajoute une touche héroïque et épique. Il y a une âme dans cette équipe. »

« L’aventure brestoise impressionne et fascine »

Illustration concrète de l’attrait de la petite production gauloise devenue un blockbuster, un remake de « David contre Goliath » ? Les près de 700 000 spectateurs se sont rassemblés devant le Brest-Leverkusen, alors même que le spectacle était prévu à 18h45 sur Canal + Foot. « Une excellente audience », assure Sénécal, comparable à ce que peuvent générer les affiches prestigieuses diffusées en « prime time » sur la principale chaîne cryptée, « qui démontre à quel point l’aventure brestoise impressionne et fascine ».

Lionel Dangoumau, directeur de la rédaction de L’Équipe, est du même avis. « On voit bien que cet incroyable voyage suscite de l’intérêt et pas seulement en Occident. L’histoire de Brest résonne chez tous les amoureux du football et qui se disent : « Eh bien, cette fois, c’est Brest. Mais peut-être que ça pourrait être mon équipe, mon équipe au fond.” Cela redonne un peu de confiance à tous les fans de football », assure-t-il. Après le succès du SB29 à Prague, le plus grand journal sportif français a fait le choix éditorial fort de mettre Brest en Une et d’ouvrir son journal, au détriment du PSG qui jouait au même moment. Un choix « naturel » pour Dangoumau. « Nous avons privilégié la belle histoire de France, surtout parce que c’est une victoire qui donne presque à Brest la certitude de disputer les barrages. Pour nous, c’était assez fort pour faire la Une, plutôt que la défaite du PSG, beaucoup moins bienvenue. »

De même, quand Jérôme Rothen (lire par ailleurs) indique que son émission quotidienne sur RMC « ne peut pas rater une telle épopée », Clément Gavard, rédacteur en chef du site So Foot, assure que le parcours de Brest « donne envie d’écrire sur avec ce côté réconfortant qui rappelle que le football n’est pas réservé qu’aux riches et aux puissants.”

S’ils ne sont pas à l’abri du ciel qui leur tombe sur la tête, ce mardi, à Barcelone, les Brestois ont déjà frappé très fort. « Grosbarnum » et d’autres le savent bien. Pour Toutatis !

Maroc

 
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