À pareille époque l’an dernier, Lucas Beckman défendait la cage du Rousseau-Royal de Montréal-Laval dans la Ligue de développement M18AAA. Un an plus tard, il est le gardien numéro un d’une des meilleures équipes de la Ligue de hockey junior des Maritimes Québec (LHJMQ).
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Et il est en partie responsable du succès du Drakkar de Baie-Comeau en ce début de campagne 2024-2025. Le gardien montréalais a remporté 13 de ses 18 départs, en plus de maintenir un excellent pourcentage d’efficacité de ,919 et une moyenne de buts alloués de 2,33.
Une progression fulgurante pour celui qui est considéré comme le meilleur espoir gardien du Québec en vue du prochain repêchage de la Ligue nationale de hockey (LNH).
«Ce que j’aime chez lui, c’est qu’il est toujours omniprésent et qu’il n’y a aucune distraction autour de lui», a déclaré l’entraîneur-chef et directeur général du Drakkar, Jean-François Grégoire, en entrevue téléphonique. “C’est difficile de faire une projection car il y a trop d’impondérables, mais ce que je sais, c’est que c’est un bon gardien.”
Celui qui est à la tête de l’équipe de la Côte-Nord depuis la saison 2020-2021 n’a pas hésité à confier le demi-cercle à Beckman, malgré ses 17 ans. Pour lui, son poulain avait les outils pour assumer ce rôle même s’il n’a disputé que neuf matchs dans la LHJMQ la saison dernière, après son rappel par son club midget après les Fêtes. Son calme devant sa cage l’a convaincu de lui laisser sa chance.
“Bien sûr, l’échantillon était restreint avec neuf matches, mais nous avions confiance en ses moyens”, a-t-il déclaré. “Nous ne voulions pas que Lucas conserve un match sur cinq ou un match sur six.”
C’est pourquoi Grégoire a envoyé le vétéran de 20 ans Charles-Edward Gravel aux Sea Dogs de Saint John avant le début de la saison.
Le meilleur d’un beau millésime
Beckman lui donne raison. Il se classe premier de la ligue, à égalité, pour les victoires et figure dans le top dix de la ligue en termes de taux d’efficacité et de moyenne.
Ses statistiques impressionnantes propulsent l’athlète de 6’2″ et 195 lbs au sommet des joueurs à son poste en provenance du Québec, en vue du prochain encan de la LNH.
Pourrait-il devenir le premier gardien local à être repêché lors des deux premières rondes depuis Zach Fucale et Philippe Desrosiers en 2013 ?
« Il y a tellement d’impondérables », tempère Grégoire. « Lucas, c’est un excellent gardien pour nous, mais pour la Ligue nationale, est-il un assez bon gardien ? Ce n’est pas un gars de 6’4″. Mais au fond, c’est un bon gardien qui a de grandes capacités. Il a les outils. »
Beckman ne devrait pas être le seul à entendre son nom prononcé lors du prochain encan de la LNH. Après des années de soudure, le millésime 2025 pourrait être l’un des meilleurs depuis 15 ans.
Samuel Meloche des Huskies de Rouyn-Noranda, Gabriel D’Aigle des Tigres de Victoriaville, Louis-Antoine Denault des Remparts de Québec et Vincent Gladu de l’Armada de Blainville-Boisbriand sont autant de noms à retenir lors du quart de saison dans la LHJMQ.
« Nous savions que nous aurions une bonne récolte de gardiens de but lorsque nous avons effectué le repêchage en 2023. Jusqu’à présent, ils répondent tous aux attentes. Les autres directeurs généraux diraient sûrement la même chose, mais quand le gars fait le boulot à 17 ans, c’est sympa de l’avoir aussi longtemps», a analysé Grégoire.
Développement à revoir
Toutefois, le Québec n’est plus le foyer de gardiens de but qu’on a connu dans les années 1980 et 1990. De moins en moins de gardiens de but d’ici sont repêchés dans la LNH et atteignent l’étape suivante.
Concernant cette sécheresse, Grégoire propose une analyse significative.
« C’est un constat très personnel, mais je dirais qu’un des éléments, c’est qu’on met trop tôt les jeunes dans des postes précis. On ne développe pas les athlètes, on les met dans les buts et ils y restent comme novices, atomes, pee-wees. Pour moi, un gardien de but doit être un bon athlète dans l’âme. Si l’on regarde les Européens, ils recommandent le multisport dès le plus jeune âge et ils toucheront à beaucoup de postes avant d’en choisir un. Ils ne le feront pas à 7-8 ans», a soutenu celui qui est derrière le banc d’une équipe de la LHJMQ depuis 2014.
« Il y a beaucoup de gardiens de but qui, rien qu’en les voyant patiner vers leur filet, montrent qu’ils ne sont pas de bons patineurs. En fin de compte, quand le jeu va si vite, vous ne pouvez pas simplement être un « »bloqueur de palet». Il faut avoir des jambes rapides et de bons réflexes.
Deux qualités que Lucas Beckman peut se vanter de posséder et qui risquent de le propulser parmi les meilleurs à son poste lors de la prochaine séance de sélection de NHL.
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