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Ratu Nacika condamné à 12 mois de prison

Par

Sébastien Comet

Publié le

21 novembre 2024 à 21h56
; mis à jour le 21 novembre 2024 à 21h57

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C’est lors d’une comparution immédiate que le juge a été Ratu Nacikace jeudi 21 novembre, au sein du tribunal judiciaire de Dax. Le rugbyman fidjien, troisième ligne de l’USD, a été condamné à 12 mois de prison avec sursis simple. Il a été reconnu coupable d’« agressions sexuelles, violences et dommages matériels en état d’ébriété manifeste ».

Le 3 novembre 2024 au soir, il a agressé sexuellement deux serveuses dans des débits de boissons de la ville thermale, avec comme circonstance aggravante d’être fortement ivre. Il a également été reconnu coupable d’avoir frappé un homme, employé de l’un des deux bars.

« Totalement hors de contrôle »

L’accusé, vêtu d’une chemise bleu ciel et d’un pantalon foncé, est arrivé dans la salle d’audience accompagné d’un traducteur anglais. A quelques mètres de là, sur un autre banc, trois plaignantes, dont deux femmes, serveuses dans des bars de villes thermales, qui accusent Ratu Nacika d’agressions sexuelles accompagnées de violences verbales. Une troisième personne, un homme, se constitue partie civile pour avoir reçu un coup à la tête.

La présidente de séance, Elisa Wegbecher, a d’abord décrit le déroulement de l’enquête policière. Il semblerait que le joueur, ainsi que son coéquipier Jope Naseara (il sera jugé en mai 2025 pour violences), étaient « totalement incontrôlables » lors de cette soirée. Selon l’enquête, ils ont tous deux consommé une dizaine de bières dans l’après-midi du samedi 3 novembre 2024, lors de l’anniversaire de la fille d’un autre coéquipier, avant de se rendre au centre-ville depuis Dax.

Stress aigu

C’est alors que la soirée dégénère. Les deux hommes boivent du « rhum et Coca » et des shooters, l’atmosphèrel’accusé ne se souvient plus du numéro, tout comme le reste de la soirée, le répète-t-il plusieurs fois à la barre.

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Vient ensuite l’épisode de Fusée. Une jeune femme, d’une vingtaine d’années, serveuse, a vu le grand homme, 1m97 et 120kg, lui toucher les fesses puis son sein gauche, raconte-t-elle dans le reportage. La victime subit les séquelles de cette scène, elle parle notamment de la « haine » qu’elle a vu dans son regard. Au corps à corps, il s’en est également pris à un homme, le frappant à main ouverte et par derrière, à la mâchoire.

Enfin dans l’établissement « Chez Sophie », Ratu Nacika, fortement ivre, a entouré une serveuse, « le bassin en avant contre les fesses, un geste à connotation sexuelle ». Il revient dans le même bar quelques minutes plus tard, criant notamment des insultes : « Va te faire foutre ». Un rapport d’hôpital fera état d’un état de stress aigu, de troubles du sommeil, d’une perte d’appétit chez la jeune femme. Depuis, elle n’est pas retournée au travail. « Un acte qui m’a touchée, perturbée », dit-elle d’une petite voix au public.

« Nourris au biberon au porno, dans un monde patriarcal »

Lorsqu’il prend la parole pour parler de cette soirée, l’accusé demande pardon, s’excuse, ne se souvient pas. Il a dit : « Si c’est ce qui s’est produit comme vous le dites, alors je m’en excuse. » Il ne donnera aucune autre explication sur ses actes. Le psychiatre qui l’a reçu n’a identifié aucune pathologie sexuelle et a conclu que l’état d’alcool profond de l’accusé au moment des faits avait « altéré son discernement ».

Viennent les propos des avocats des victimes, dont Maître Laforêt : « On ne touche pas à une femme seule dans un bar, grâce à des gens comme mon client, les gens comme lui peuvent s’amuser le samedi soir. Elle est venue à l’audience, j’ai dû insister pour qu’elle soit visible. Son collègue parle d’un personnage “nourri de porno dans un monde patriarcal”.

Absence de témoin

Face aux avocats des victimes, Maître Brethoux, qui défend Ratu Nacika, plaide pour sa libération. Elle réclame une « justice souveraine » qui ne juge que les faits, autrement dit « le doute doit s’appliquer à mon client ». Elle dénonce tour à tour l’absence de témoins, des vidéos de surveillance qui ne montrent rien, aucune photo, aucune constatation de blessures. Elle évoque également « la recherche d’une connotation sexuelle qui n’est pas établie ».

Dans ses réquisitoires, la procureure, Anne Kayanakis, requiert quinze mois de prison avec sursis avec sursis. Les juges l’ont finalement condamné à 12 mois de prison avec sursis et à une interdiction de comparaître dans les deux bars pendant trois ans ou d’avoir des contacts avec les victimes pendant cette même période.

Par ailleurs, son nom sera inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes. L’irrecevabilité a été écartée au motif que l’intéressé est « bien intégré professionnellement » rappelle le président. Finalement, il devra verser 1000 euros aux deux jeunes femmes pour frais de justice et un euro symbolique à l’une d’elles. L’homme agressé recevra 300 euros pour préjudice moral. Le Fidjien a 10 jours pour faire appel.

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