l’essentiel
Rencontre avec Jean-Louis Labergue, 78 ans, ancien directeur de la caserne des pompiers de Saramon et arbitre de football dans le Gers au début des années 1970.
Comment êtes-vous entré dans le monde du football ?
Il faut remonter 60 ans en arrière, en 1963, tous les petits villages avaient leur propre équipe de football, de Moncorneil à Loubersan ou L’Isle-Arné. Il n’y avait aucun vestiaire nulle part et nous prenions souvent notre douche dans le ruisseau voisin. Mon premier club était Simorre, je jouais à la fois comme gardien et comme latéral, et les matchs se déroulaient le dimanche après-midi. Et si nous étions surpris par l’obscurité, nous allumions les phares de la voiture.
Quand êtes-vous devenu arbitre ?
J’ai arbitré de 1970 à 1975. Le dimanche après-midi, nous allions en voiture au village où nous étions désignés, à l’exception d’un arbitre qui se déplaçait à vélo, il s’appelait Foch et il allait parfois jusqu’à 10 heures du matin pour être sur place à 14 heures. à cette époque, j’étais responsable du centre de la caserne des pompiers de Saramon et je représentais Saramon, car chaque club devait être représenté par au moins un arbitre.
Que retenez-vous de cette période ?
Je me souviens des noms de certains arbitres qui ornaient les stades à mon époque. Je voudrais les citer car ils ont marqué l’histoire du football gersois. Ce furent les Eestingoit de Labéjan, Meneghin de Simorre, Odorico de Castelnau-Barbarens, Angel Nicoletti de Gimont, Turchi du Touget, Dagnan d’Aubiet, Fontana d’Aubiet et Diana de Mauvezin, et bien d’autres qui sifflèrent à cette époque. J’avais assisté à une réunion d’anciens arbitres, peut-être une idée à soumettre au District actuel. Pour l’anecdote, je me souviens que le club de Saint-Clar avait pour président le curé du village.
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Pouvez-vous nous décrire une journée d’arbitrage ?
Je quittais la maison en voiture et souvent avec ma femme et mes enfants en famille, et quand il faisait beau, nous faisions un pique-nique. Comme aujourd’hui, la journée type d’un arbitre vêtu de noir avec l’emblème du District et col blanc commençait avant d’entrer sur le terrain avec le contrôle de licence (pas de tablette) et le contrôle de tenue. Nous avons regardé l’état des filets et la disposition du terrain. Nous étions assistés par des bénévoles sur le terrain. A la mi-temps, on nous proposait un citron ou une orange coupée en deux. Après le match, l’équipe locale a réuni l’arbitre et l’équipe visiteuse pour partager une collation.
Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis ces années ?
Pour être arbitre, tôt ou maintenant, il faut avoir une passion pour le football. Par ailleurs, je suis toujours intéressé par des équipes comme Saint-Étienne ou Toulouse. J’ai eu d’excellents contacts avec le District qui nous ont permis d’actualiser la réglementation suite à la formation régulière du Président Fourcade de l’époque. Selon moi, le football a évolué dans le sens de la technique.
Un mot à ajouter ?
Le football est un jeu universel où les jeunes et les seniors, hommes et filles, s’expriment dans notre beau département et si on y réfléchit deux minutes, c’est très beau, non ? Parfois on est content du résultat, parfois déçu d’avoir perdu, mais la valeur à préserver est le respect de l’arbitre et de l’adversaire.
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