Alors que l’avant de la flotte se rapproche du Pot au Noir, ce mercredi, passage obligatoire et redouté des skippers, au milieu de l’Atlantique et réputé pour ses vents très instables, les Sablais Sébastien Simon et Manuel Cousin font confiance à leur les dix premiers jours du Vendée Globe. Si le premier monopolise les avant-postes depuis le début de cette dixième édition, le second suit la bataille entre les lointains favoriscoincé à la 35ème place avec son monocoque à ailerons. Mais, malgré des ambitions diamétralement opposées, les deux marins vendéens sont d’accord sur un point : «Je pense que ça passe à une vitesse folle« . Témoignages de deux skippers »kiffeurs« .
“Le bateau avance tout seul, il n’a pas besoin de moi”
La tempête est passée depuis plusieurs jours, mais le calme n’est toujours pas revenu à l’Imoca du Yonnais de naissance mais du Sablais d’adoption, Sébastien Simon. “C’est très bruyant, il y a en moyenne 90 décibels dans le bateau, ce qui donne vite mal à la tête, et il fait chaudconfirme le skipper qui en est à sa deuxième participation. Mais depuis le début de la course, tout va bien. Je n’ai pas eu de soucis techniques, des petits détails évidemment mais dans l’ensemble le bateau va très très bien et c’est super. Ça va très vite en ce moment car la mer est plate. Je l’ai laissé s’exprimer. Là, J’ai vu une lecture à 26 nœuds [48 km/h, ndlr] ce qui est incroyable mais ce sont vraiment des conditions parfaites pour faire avancer le bateau et comme le bateau est extraordinaire, il avance tout seul, il n’a même pas besoin de moi.»
Avec quelque 450 milles de retard, soit environ 720 kilomètres, Manuel Cousin progresse deux fois moins vite que son collègue. “C’est un peu frustrant de voir des amis devant et j’ai du mal à rattraper mon retardr, souffle l’homme de 57 ans, qui ne serait pas contre un « deuxième » boost, après celui affiché en grand format sur son Imoca, « Coup de Pouce » étant le nom de son sponsor. C’est beaucoup de travail sur le bateau, changer les voiles, mais le bateau est parfait et c’est ce que je voulais ; même si cela me coûte quelques places.“Mais le Vendéen est encore loin d’être tiré d’affaire.”C’est un tour du monde où le niveau est uniforme, avec des bateaux assez proches, c’est vraiment monté d’un cran», décrypte-t-il.
Un classement provisoire anecdotique
Derrière le Britannique Sam Goodchild, Sébastien Simon reste solidement sur le podium depuis le départ des Sables d’Olonne. Mais le vainqueur de la Solitaire du Figaro en 2018 n’en fait pas une obsession, loin de là. “je viens d’apprendre [que j’étais deuxième, ndlr]et c’est tant mieuxsouffle le trentenaire. Cela veut dire que je suis dans ma course et je me sens bien à bord, je vis ma petite vie et pour le moment tout se passe bien. La bataille devant est assez incroyable, elle prouve l’homogénéité du plateau, l’incroyable niveau de préparation des équipes, c’est assez brillant. Maintenant, j’essaie de ne pas trop regarder la cartographie non plus […] L’objectif initial était de faire mon parcours, ma course, de ne pas trop me concentrer sur ce que font les autres, de ne pas me faire imposer mon rythme. Pour l’instant, c’est assez rentable, je suis aux avant-postes, donc c’est sympa, mais la route est encore longue. Ça ne sert à rien de se saouler maintenant.»
Le ton est similaire chez Manuel Cousin. Il connaît trop bien l’exigence, la patience et la chance qu’il faut pour réussir à boucler un tour du monde, en solo, sans escale et sans assistance, comme il l’a fait en 2021, au 23e. lieu. “Le moral est meilleuril confirme. C’était compliqué de passer en mode course après ce départ fouça a été plus dur que d’habitude, mais mon moral va de mieux en mieux. J’ai trouvé ma routine, avec mes petites habitudes, les jours et les nuits passent très très vite» Il faut désormais espérer que son Imoca fasse de même.
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