Avec la médaille de bronze de Lisa Barbelin en individuel et l’équipe de Baptiste Addis et Thomas Chirault aux Jeux olympiques de Paris 2024, le tir à l’arc français connaît sa meilleure rentrée depuis des lustres avec un afflux de nouveaux licenciés. Avec 77 300 archers à la mi-novembre, la Fédération française de tir à l’arc (FFTA) a déjà battu le record de 2017 (77 255) suite à la médaille d’argent de Jean-Charles Valladont aux Jeux de Rio.
Ce sport peu médiatisé n’a jamais remporté deux médailles olympiques. Ce n’est pas une surprise si, depuis septembre, de nombreux enfants, mais aussi adultes, séduits par cette discipline à la dimension physique et mentale, ont frappé aux portes des 1 603 clubs à travers le pays. « Nous n’avons jamais atteint ce chiffre sur cette période. A ce rythme, nous devrions atteindre 85 000 à 90 000 licenciés, Jean-Michel Cléroy, président de la FFTA, se réjouit. Et en mars, nous devrions acquérir 2 000 à 3 000 archers supplémentaires avec la licence « découverte ». »
Une augmentation de 15%
En prévision de cette vague massive, la fédération avait heureusement pris l’initiative. « Avec la mise en œuvre depuis 2018 du projet de performance Paris 2024 pour la remise des médailles, on se doutait que les JO allaient provoquer une vague de nouveaux licenciés, indique Jean-Michel Cléroy. Dès le premier semestre 2024 nous avons anticipé en accompagnant les clubs pour trouver de nouvelles places en salles ou en collaborant avec nos partenaires techniques pour obtenir des flèches à prix coûtant. Nous prêtons systématiquement arc et flèches durant la première année d’initiation. Par la suite, le matériel évolue selon le niveau de chacun. »
Par rapport à l’année dernière à la même période, la fédération a enregistré une augmentation de près de 15% (9 000 licences). En première ligne, les clubs doivent absorber cette demande pour ne pas être déçus. « En septembre, nous avons ressenti un effet olympique très net avec 55 demandes d’inscription, mais nous n’avons réussi à en satisfaire que 40. Les cours préparatoires sont complets. Nous avons dépassé notre capacité d’accueil pour accueillir 172 licenciés. En conséquence, nous avons été obligés de rediriger les gens vers les clubs à proximité. »» précise Patrice Bertolotti, président du club d’archers Draveil Sénart Val de Seine (ADSVS) dans l’Essonne, qui dispose de sa propre salle permanente. Un avantage si l’on considère que depuis l’automne la plupart des clubs sont confrontés au problème de trouver des places dans les salles de sport.
Au Club des archers sportifs de Saint-Avertin (Indre-et-Loire) près de Tours (actuellement 200 licenciés), la déferlante se fait aussi sentir. « Par rapport à mi-novembre 2023, il y a une vingtaine de licenciés de plus. Nous prévoyions embaucher davantage d’enseignants à temps partiel. Nous sommes passés de 1,5 salarié avant les JOP à 1,75, explique Marion Lenglet, secrétaire du club. Cela nous permet d’avoir plus de créneaux, donc de créer des groupes multi-niveaux. »
A Draveil Sénart, la direction a également pris des mesures pour faire face à la situation. « Cette année, nous avons organisé un deuxième cours guidé pour débutants pour vingt personnes le mercredi après-midi.précise Patrice Bertolotti. Nous avons également investi dans des panneaux isolants qui forment des couloirs et permettent plusieurs prises de vue à différentes distances. »
Un sport de plus en plus féminin
En développement depuis plusieurs décennies, le tir à l’arc rassemble tous types de publics et se féminise de plus en plus, notamment chez les moins de 18 ans (23 000 adhérents) avec une mixité garçons et filles qui tend à s’équilibrer d’année en année (43,1% de filles ).
Chez l’ensemble des licenciés, la tendance se confirme également avec actuellement 28.000 femmes, soit 36,28%, un nouveau record, contre 35,3% de la saison précédente, à moins de deux points de l’objectif fixé par la fédération. Une augmentation qui est la conséquence de la mise en œuvre, depuis plusieurs années, d’un plan de féminisation avec de nombreuses interventions dont le « trophée mixte ».
“On est passé de 38% de femmes en 2023 à 41% depuis la rentrée”confirme Marion Lenglet. Patrice Bertolotti, président de l’ADSVS depuis 2006, observe également cette courbe ascendante. “Les jeunes femmes s’intéressent de plus en plus au tir à l’arc et deviennent de plus en plus compétitives”Note. A l’image de Lisa Barbelin (24 ans) qui a fait vibrer le pays le 3 août, en finale sur l’esplanade des Invalides, flirtant à la perfection face à une Sud-Coréenne, pays leader dans une discipline où les archers sont réputés quasi imbattables.
« La médaille de bronze de Lisa a eu le même impact qu’une médaille d’or, souligne Jean-Michel Cléroy. On aurait pu faire n’importe quelle campagne de communication, on n’aurait jamais eu le même impact. Lisa nous a fait vivre de telles émotions ! »
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