Deux jours. Il n’en fallait pas plus à Jennifer Gardiner pour convaincre Kori Cheverie de sa capacité à jouer un rôle important en attaque.
«Nous avons remarqué dès ses premiers patins à quel point elle avait chaud», commente Kori Cheverie. Nous n’aurions pas pu recruter une meilleure personne, et surtout pas un meilleur joueur. »
« Plusieurs équipes auraient aimé l’avoir. Elle jouera certainement un rôle important pour nous. C’est déjà une joueuse qui a parcouru un long chemin dans sa carrière », poursuit Cheverie.
Il est paradoxal de voir l’entraîneur vanter le pedigree de Gardiner, sachant qu’il s’agit de sa première expérience professionnelle. Cependant, son CV pouvait difficilement tenir sur une simple feuille de 8 ½ x 11.
À la fin de la saison 2023, Gardiner était en lice pour le trophée Patty Kazmaier en tant que joueur le plus utile de la NCAA. Elle venait de terminer sa quatrième saison avec les Ohio State Buckeyes en tant que meilleure buteuse de l’équipe, avec 57 points en 41 matchs.
L’année dernière, elle a mené son équipe, dont elle était capitaine, au championnat national, pour conclure son parcours universitaire.
Tout cela lui vaut une place dans l’équipe canadienne, au cœur de la Rivalry Series contre les Américaines. Chez Unifolié, elle côtoie Kristin O’Neill, qu’elle retrouve à Montréal sur le deuxième trio de la Victoire. Maureen Murphy complète leur trio. L’Américaine n’est pas totalement étrangère à la nouvelle recrue, puisqu’elle l’a affronté dans les rangs universitaires, alors qu’elle évoluait à Northeastern.
“Je préfère de loin l’avoir à mes côtés plutôt que de la voir de l’autre côté”, plaisante Murphy. C’est une vraie menace offensive. Elle est vraiment talentueuse, mais c’est surtout une vraie travailleuse. »
«J’aime beaucoup ce trio», avoue Kori Cheverie. Il y a un peu de tout : rapidité, taille, robustesse et finesse. »
Adaptations multiples
À l’entraînement, Jennifer Gardiner a multiplié les passes par derrière et les feintes. Celle qui n’est qu’à deux lettres de porter le nom d’une star hollywoodienne s’est exprimée sans complexe. Il était donc surprenant de l’entendre répéter, une fois l’exercice terminé, à quel point son passage chez les pros lui faisait peur.
« Cela me faisait vraiment peur de rejoindre une nouvelle équipe », admet-elle. La rapidité, la robustesse, le professionnalisme au quotidien, ce sont autant d’éléments auxquels il faut s’adapter. Mais finalement, ce n’est pas si effrayant que ça ! », dit-elle en riant.
Avec le recul, l’adaptation la plus difficile ne s’est peut-être pas produite sur la glace. Avant de se joindre à La Victoire, Jennifer Gardiner n’avait jamais mis les pieds à Montréal.
“Ce n’est certainement pas ce à quoi je m’attendais!” elle admet. Il y a définitivement une atmosphère européenne. J’aime beaucoup ça, mais je dois encore m’adapter à la culture. »
Il est impossible de nier les efforts de Gardiner pour y parvenir. Quelques jours après avoir été sélectionnée par Montréal, elle a commencé de petites séances d’apprentissage du français grâce à l’application Duolingo.
«Je suis sur une séquence de 132 journées consécutives», affirme-t-elle avec une fierté qui semble surpasser celle qui l’habite lorsqu’elle évoque son récent championnat.
Au-delà du langage, Jennifer Gardiner et les autres recrues de Victoire s’adaptent à une nouvelle réalité : la passion des supporters montréalais.
«C’est vraiment un marché particulier, et je pense qu’ils commencent à s’en rendre compte, notamment avec les nombreux médias présents ces derniers jours», constate Kori Cheverie.
« Jouer à Montréal est un privilège. Tout le monde veut vivre cette expérience. C’est pour cela que depuis le début du camp, vous constatez cette intensité. Les filles savent que faire partie de notre formation ne sera pas facile. »
Un ADN qui se concrétise
En plus du potentiel de Jennifer Gardiner, les deux jours d’entraînement sur glace du Victory ont permis à Kori Cheverie de « recueillir beaucoup d’informations ». L’équipe s’est entraînée pendant près de deux heures vendredi, à haute intensité.
«On voit une équipe qui est en mission», se réjouit Cheverie. Nous en avons parlé lors de notre première rencontre, nous voulons que notre identité soit détermination. Les joueurs ne seraient pas présents à ce camp s’ils n’étaient pas déterminés, mais ils devraient atteindre un nouveau niveau. »
La Victoire disputera son premier match de préparation contre la Boston Fleet le 20 novembre prochain, à l’Auditorium de Verdun. Cette rencontre se déroulera à huis clos, comme celle contre la Charge d’Ottawa deux jours plus tard.
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