Ce samedi, les coéquipiers d’Antoine Dupont défient les vice-champions du monde qui ont eux aussi l’ambition de redevenir les terreurs du rugby mondial.
La sensation nous a enveloppés tôt le matin. Les images étaient encore claires à mon réveil. Le spectacle spectaculaire, éclats de lumière et pyrotechnie endiablée, réchauffe les 80 000 passionnés. Le bruit à l’entrée des gladiateurs. Le frisson d’un Marseillaise chanté a cappella. Les mains qui agrippent les épaules ou le tissu du short pour se resserrer un peu plus.
Se tenir comme un seul homme, le regard brillant de défi, face au haka. Exécuté dans un Stade de France respectueux. Puis le rugissement d’un stade enfin libéré de l’attente. Vibrant d’excitation avant le premier choc des aurochs, le premier passage sauté, le premier intervalle franchi d’une foulée aérienne.
Le rêve s’était terminé là, nous laissant frissonner. Quelle est la prochaine étape ? Impossible à prédire. Gala Blues qui soumet les magiciens à la fougère argentée pour la troisième fois consécutive ? Des Blacks qui, après leurs succès à Twickenham et Dublin, prennent leur revanche dès le match d’ouverture de la Coupe du monde, il y a un peu plus d’un an ? Autrement dit, une éternité.
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Depuis, le XV de France a d’abord fait traîner son châtiment, se révoltant seulement lors du dernier acte du Tournoi des six nations, à Lyon contre l’Angleterre. Et ce n’est ni le déplacement dans les pages d’actualité lors de la tournée en Argentine, ni les huit tests enregistrés pour le Japonais il y a une semaine, qui auraient pu apaiser les regrets de l’automne 2023.
Aucune concession
C’est donc peu dire que ce sommet face aux vice-champions de Nouvelle-Zélande, une fois de plus à la hauteur de leur légende, attise l’impatience. On saura enfin si ce XV de France a trouvé le chemin de l’excellence. Si le point de départ de la nouvelle quête menant à la conquête du Graal en Australie dans trois ans est bien ce 16 novembre 2024. Comme l’affirme depuis quelques semaines Fabien Galthié, enfin remis de son désespoir et rajeuni par le retour. de Superdupont, « le surhomme qui relève tous les défis ».
Le coach a dessiné une nouvelle flèche du temps. Jurant, cette fois, de ne faire aucune concession. Léo Barré dans une prestation mitigée face au Japon ? Il quitte immédiatement l’équipe au profit d’un novice de 27 ans, Romain Buros. La durée de son absence dépendra des performances du Bordelais. Celle de Matthieu Jalibert sera bien plus longue.
Les joueurs sont très motivés pour jouer contre le maître. Pour beaucoup, Antoine Dupont est l’un des meilleurs de l’histoire
Un membre du personnel néo-zélandais
Le fier soliste n’a pas apprécié d’être privé de lumière noire. Il l’a fait savoir à Galthié, refusant son statut de réserviste pour aller chercher son chien, à 600 kilomètres du Stade de France. Depuis son salon, il a certainement fait l’impasse sur la conférence de presse où le patron des Bleus l’a mis en pièces. Galthié « ne rejoindra pas son collectif » que ceux qui manifestent « détermination, endurance mentale et force de caractère »…
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Cette exécution en public va-t-elle fédérer son groupe ? Ou au contraire affaiblir sa cohésion ? La réponse viendra ce samedi (21h10) face à un adversaire sans état d’âme, lui. Les All Blacks sont en Europe pour marquer leur territoire, pour redevenir les terreurs du rugby mondial. « Les joueurs sont très motivés pour jouer contre le maître. Pour beaucoup, Antoine Dupont est l’un des meilleurs de l’histoire »a révélé un membre du staff néo-zélandais. Tout est réuni pour écrire la légende de l’automne.
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