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Lina Ljungblom | Du bas du repêchage au premier trio de la Victoire

Dans les années 1990, les Red Wings de Détroit ont acquis la réputation de trouver des pépites en Suède en fin de repêchage. On pensera à Tomas Holmström (10e tour) ou bien évidemment à Henrik Zetterberg (7e tournée).

La victoire de Montréal aurait pu s’inspirer du manuel de jeu des Wings. En septembre 2023, lors du repêchage inaugural de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), à 90 anse et dernière rangée d’une longue vente aux enchères de 15 clichés, la directrice générale Danièle Sauvageau a prononcé le nom de Lina Ljungblom.

À une époque où les Européens représentaient moins de 15 pour cent des joueurs sélectionnés, peu d’attention a été accordée à Ljungblom, l’un des plus jeunes patineurs disponibles. Et lorsque nous avons appris plus tard que son contrat avec MoDo, dans la meilleure ligue suédoise, l’obligeait à passer la saison dans son pays d’origine, de nombreuses personnes sont passées à l’appel suivant.

Un peu plus d’un an plus tard, c’est Ljungblom elle-même (prononcer Yougne-Bloum) qui a lancé les coups les plus puissants de l’entraînement Victory, en cette première journée du camp d’entraînement 2024, elle aussi a patiné sans retenue et sans complexes la gauche de Marie-Philip Poulin et Laura Stacey comme membres du trio principal de l’équipe.

Si le public, hormis les connaisseurs du hockey féminin, la connaît très peu, certaines de ses nouvelles coéquipières la connaissent déjà très bien. Car même s’il vient de fêter ses 23 ans, il a déjà participé à quatre championnats du monde et aux Jeux Olympiques de Pékin.

Poulin, Stacey, Erin Ambrose, Kristin O’Neill et l’entraîneur-chef Kori Cheverie l’ont déjà vécu à quelques reprises avec Équipe Canada.

« Il est très difficile à affronter », a témoigné Ambrose jeudi après l’entraînement de son club. Chaque fois que je voyais le numéro 25 sur la glace, je savais que je devais faire attention. Elle a fait beaucoup de dégâts contre le Canada lors de nos matchs contre elle. »

La jeune femme s’est surtout fait remarquer au printemps 2023. Son équipe a forcé la prolongation en quarts de finale contre le Canada aux Championnats du monde et elle a marqué le premier but de son équipe ce jour-là. Il termine le tournoi avec 10 points, dont 7 buts, en 7 matchs.

C’est génial de l’avoir dans notre groupe aujourd’hui ! Son tir et la rapidité avec laquelle il dégaine sont impressionnants. Son niveau de compétition aussi.

Erin Ambrose, sur Lina Ljungblom

Son lancer est en effet son arme préférée. «Il est capable de changer de perspective sans prévenir», a analysé Marie-Philip Poulin. C’est une attaquante puissante qui voit bien le jeu.”

«C’est une joueuse spéciale», a ajouté l’entraîneur Kori Cheverie. Nous avons pensé qu’il pourrait être un bon ajout à un trio qui a déjà de la créativité, de la vitesse et deux bons tireurs. Pourquoi ne pas en ajouter un troisième ? »

Nervosité

Face à la presse, le protagoniste a avoué avoir ressenti beaucoup de nervosité avant cette première séance d’entraînement. Même si, arrivée à Montréal il y a quelques semaines, elle avait déjà pu rencontrer ses futures coéquipières.

Ce baptême officiel prend évidemment une dimension particulière. « Cela signifie beaucoup pour moi », a-t-elle confirmé, dans un anglais impressionnant pour une athlète qui n’a jamais joué de ce côté-ci de l’Atlantique – et qui n’est donc pas encore habituée aux petites glaces de l’Amérique du Nord.

Nerveux, avons-nous dit ? Prenons-la au mot. Parce que rien n’est apparu sur la glace. Même s’il jouait avec Poulin et Stacey, deux meilleurs attaquants non seulement de la LPHF mais aussi sur la scène internationale, il était comme un poisson dans l’eau.

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PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Entraîneur de la victoire Kori Cheverie

“Il absorbe beaucoup d’informations”, a déclaré Cheverie. Nous ne travaillons ensemble que depuis trois jours, dont un seul sur la glace, et la façon dont il a changé de petites choses dans son jeu en un seul entraînement est remarquable. »

Lorsque nous l’avons choisie l’année dernière, nous avions misé, malgré son âge, sur une joueuse capable de changer le cours d’un match, tant par son toucher offensif que par son jeu physique, a rappelé le sélectionneur. Ljungblom ne demande rien de mieux.

Ayant joué avec des hommes jusqu’à la fin de son adolescence, elle n’est en aucun cas intimidée par la circulation dense. Plus encore, la principale ligue féminine de Suède autorise les mises en échec depuis 2022. Cela ne l’a pas ralentie, puisqu’elle a terminé troisième aux points du circuit la saison dernière.

«Je suis bonne au combat, je suis forte et j’aime courir vers le filet», a-t-elle déclaré. C’est là que je peux aider mon équipe. Évidemment, j’aime marquer des buts, mais ce sont les autres aspects du jeu qui me maintiendront dans ce championnat. »

Il attendait cette opportunité depuis un an. Il a déclaré avoir tenté de résilier le contrat avec MoDo, mais en vain. «C’était un peu difficile, parce que j’ai vu comment [la LPHF] C’était gros, murmura-t-il. Mais j’essayais de rester dans le moment présent et de faire de mon mieux pour être au sommet de ma forme en arrivant ici. »

Le 10 juin, elle signe enfin son premier contrat avec Victoire, accord qui la lie à l’équipe pour trois ans. Et la voilà désormais encore plus proche de son objectif, aux côtés des meilleurs, prête à franchir l’étape suivante.

Nous ne ferons évidemment aucune hypothèse sur l’évolution de sa carrière à la lumière d’une seule séance d’entraînement. Mais il faut admettre que cela a laissé une première impression. Ce qui veut dire quelque chose quand on se souvient qu’elle est, après tout, un choix approfondi.

Le terrain de la Victoire en bref

Quelques nouvelles de la première journée d’entraînement sur la glace de l’équipe montréalaise

Barnes absent, pas surprenant

Souffrant d’une blessure au « bas du corps » suite à une vilaine chute la semaine dernière lors d’un match entre le Canada et les États-Unis, la défenseure américaine Cayla Barnes a sans surprise raté le début du camp d’entraînement du Victory Montréal. Quant au choix de première ronde du dernier repêchage, la directrice générale Danièle Sauvageau a déclaré que la nouvelle est « encourageante », mais qu’aucune date n’a encore été fixée pour un éventuel retour au jeu. “Ça se passe mieux qu’il n’y paraît”, a ajouté laconiquement la manager, qui n’a pas voulu préciser si elle pensait que l’absence de Barnes durerait des jours ou des semaines.

La défense déjà mise à mal

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PHOTO OLIVER JEAN, LA PRESSE

Dominika Laskova

En plus de Barnes, la défense montréalaise sera privée, à court terme, de Dominika Laskova et d’Amanda Boulier, qui ont patiné avec l’attaquant Kennedy Marchment jeudi avant que le groupe principal ne prenne possession de la glace. Laskova a été opérée la saison dernière et sa rééducation n’est clairement pas terminée – Marchment est dans la même situation. Quant à Boulier, on sait qu’elle s’est blessée pendant l’intersaison. On ne sait cependant pas dans quelle mesure, étant donné que l’entraîneur Kori Cheverie n’a même pas voulu indiquer si elle avait été touchée à la partie « supérieure » ou « inférieure » de son corps. Dans ce contexte, difficile de savoir s’il aura la chance de disputer le match d’ouverture le 30 novembre – Danièle Sauvageau a toutefois fait savoir que Laskova et Marchment ne seraient pas là. Quoi qu’il en soit, en l’absence de Barnes, Laskova et Boulier, seuls sept défenseurs restaient sur le terrain. Si rien ne change, ces derniers pourraient tous se retrouver dans l’effectif dès le début du championnat. A noter également que l’attaquante Catherine Dubois ratera au moins la première semaine du camp d’entraînement en raison d’un « problème de santé ».

Profondeur en attaque

Après près de six mois passés à analyser la première saison de son équipe et la courte série éliminatoire qui a suivi, Kori Cheverie a identifié deux priorités pour générer plus d’offensive dans cette nouvelle campagne : de meilleures sorties de la zone de contrôle et plus de récupération des buts perdus. Dans le premier cas, Cayla Barnes, « l’une des meilleures au monde pour déplacer la rondelle », sera sans aucun doute utile. Dans le second, la « profondeur » ajoutée durant l’été dans le groupe offensif sera nécessaire. Avec l’arrivée tant attendue de Lina Ljungblom et Abigail Boreen dans top 6«Les joueurs qui ont joué dans les trios principaux l’an dernier pourront descendre dans l’alignement et lui donner un meilleur équilibre», estime l’entraîneur. “Ça va nous permettre de souffler un peu”, a-t-il résumé.

Le calendrier international révisé ?

La blessure subie par Cayla Barnes lors d’un match d’exhibition des Rivalry Series a placé le calendrier international au centre des discussions jeudi. Cette année déjà, deux matchs de cette série ont été réduits – de sept à cinq – un changement bien accueilli par les joueurs et les entraîneurs concernés. La saison de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) sera toutefois interrompue à trois reprises en 2024-2025 par des trêves nationales, en plus de matchs hors-concours disputés peu avant les camps d’entraînement. Puisque les rencontres de l’année prochaine étaient prévues avant la création du LPHF, on peut s’attendre à des changements après les Jeux olympiques de 2026, a souligné Danièle Sauvageau. Par ailleurs, l’existence même du championnat pourrait remettre en question la nécessité d’organiser autant de matches internationaux, a ajouté Kori Cheverie.

Stacey ne veut pas savoir

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Laura Stacey

Le LPHF et le studio de jeux vidéo EA ont annoncé plus tôt cette semaine que les équipes et les joueurs du Tour seraient inclus dans la prochaine mise à jour du jeu. LNH2025. Il n’est pas surprenant que les membres de La Victoire soient enthousiasmés par cette nouveauté. C’est le cas notamment d’Erin Ambrose, qui a consacré des centaines d’heures à ce jeu lorsqu’elle était jeune fille, mais aussi de Laura Stacey. L’attaquant considère cette innovation comme une suite logique aux succès de l’année dernière, au cours de laquelle le championnat a battu “record après record” et brisé “plafond de verre après plafond de verre”. « Nous sommes ravis des progrès que nous avons réalisés et nous voulons simplement continuer sur cette lancée », a-t-il poursuivi. Un journaliste lui a demandé de prédire la note qui serait attribuée à son avatar dans le jeu « Je ne sais pas si je veux savoir ! » “, a-t-elle répondu avec un grand rire.

Des matchs sur trois buts

La LPHF a annoncé jeudi les diffuseurs de ses matchs au Canada. En français, RDS (18) et Radio-Canada (6) se partageront 24 matchs de la Victoire comme l’an dernier ; cependant, le calendrier de cette saison en compte 30 au total. L’un d’entre eux n’a pas encore été attribué, et c’est la plateforme numérique Prime Video, propriété d’Amazon, qui présentera les cinq autres matchs. Le géant du web proposera en effet une « couverture exclusive », dans les deux langues, des 16 matches de championnat présentés mardi, lit-on dans le communiqué publié sur le sujet. En séries éliminatoires, RDS présentera une des demi-finales et la finale, et Prime l’autre demi-finale. En anglais, le gâteau sera partagé entre TSN, CBC et Prime.

 
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