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La Côte d’Ivoire veut faire de ses stades un instrument de « soft power » à travers le sport

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De gauche à droite : le président de la Confédération africaine de football, Patrice Motsepe, le président ivoirien, Alassane Ouattara, et le président de la FIFA, Gianni Infantino, après la finale de la Coupe d’Afrique des nations de football, à Abidjan, le 11 février. 2024. SIA KAMBOU/AFP

Economiste de formation, Alassane Ouattara n’oublie pas que la Côte d’Ivoire a investi environ 1,3 milliard d’euros pour accueillir la dernière édition de la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN), en janvier, remportée par les Éléphants et considérée comme l’une des mieux organisées de l’histoire. de la compétition. Une somme colossale, répartie entre la construction et la rénovation d’infrastructures sportives et autres équipements dans les transports, l’hôtellerie ou les communications.

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Le chef de l’Etat a décidé d’exploiter l’image positive de cette CAN en développant une diplomatie sportive qui s’appuie notamment sur les stades utilisés lors du tournoi. Le pays compte six stades agréés par la Confédération africaine de football (CAF), à Abidjan (deux stades), Bouaké, San Pedro, Yamoussoukro et Korhogo. Depuis plusieurs mois, la Côte d’Ivoire est devenue le pays hôte de diverses sélections africaines ne disposant pas de stade conforme, comme le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée, les Comores, le Tchad et le Burundi.

Pour l’entrepreneur Eugène Diomandé, président du Séwé Sport de San Pedro, contrairement aux pays qui ont récemment organisé le tournoi et ne se soucient plus de l’entretien des stades, la Côte d’Ivoire a choisi de les rentabiliser. « Les autorités veulent faire de la Côte d’Ivoire un pays qui compte en Afrique, utiliser Ils se concentrent en particulier sur le sport et notamment le football, grâce à l’utilisation intelligente des différentes structures utilisées pour la CAN. Ce tournoi a renforcé l’image de la Côte d’Ivoire, l’Etat cherche donc à en bénéficier avec un retour sur investissement. »

Le Maroc, « une Source d’inspiration »

Cet activisme ne se limite pas au football, même si ce dernier occupe un rôle prépondérant dans la stratégie présidentielle. Ainsi, en 2025, la Côte d’Ivoire organisera le Championnat d’Afrique de basket-ball féminin et les Championnats d’Afrique de judo.

« Le pays veut briller non seulement au niveau régional, mais aussi au niveau continental et international. Il accueille des sélections qui ne viennent pas uniquement d’Afrique de l’Ouest”analyse Jean-Baptiste Guégan, professeur à Sciences Po et auteur de nombreux ouvrages sur la géopolitique du sport : « C’est une manière de développer et de renforcer les relations diplomatiques avec de nombreux Etats, mais aussi de démontrer aux autorités sportives que la Côte d’Ivoire sait organiser des compétitions internationales sans problèmes en termes de sécurité, puisque la CAN s’est déroulée sans problèmes majeurs. »

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En août 2023, le ministère du Tourisme a signé un partenariat avec l’Olympique de Marseille. A l’instar du Maroc ou du Rwanda (sponsor du Paris-Saint-Germain et d’Arsenal), la Côte d’Ivoire a misé sur un puissance douce à travers le sport. Acteur majeur du football continental, le royaume de Chérif, où se déroulera la CAN 2025 et surtout la Coupe du monde 2030 (dans le cadre d’une organisation tripartite avec l’Espagne et le Portugal), a noué des partenariats avec une quarantaine de fédérations de football, principalement dans le sous-fédérations. Afrique saharienne.

“Le Maroc est forcément une Source d’inspiration pour Alassane Ouattara, même si la stratégie marocaine a été planifiée sur plus de dix ans alors que la stratégie ivoirienne était moins préparée et découle en partie du succès rencontré avec la dernière CAN”poursuit Jean-Baptiste Guégan. Le gouvernement ivoirien s’attache également à développer les relations diplomatiques à travers le sport pour atteindre d’autres objectifs. “Quand un pays vous rend service, accueille votre équipe nationale, met à disposition ses stades et s’assure que votre séjour ne vous coûte pas cher, cela peut déboucher sur des accords politiques, mais aussi commerciaux”conclude Eugène Diomandé.

Alexis Billébault

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