Le Parquet national antiterroriste a ouvert une information judiciaire visant un jeune homme de 16 ans pour « association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des infractions contre les personnes ». Il a été mis en examen et placé en détention provisoire.
Un adolescent français d’origine tchétchène, âgé de 16 ans, a été inculpé et placé en détention provisoire la semaine dernière pour un projet d’attentat terroriste en France d’inspiration jihadiste, a rapporté mardi 12 novembre au soir à l’AFP une Source proche du dossier. Il a été arrêté le 5 novembre aux portes du Mans, dans la Sarthe, selon Le Figaro, et avait mené des recherches sur différents lieux pouvant être considérés comme des cibles, dont une synagogue au Mans.
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a confirmé vendredi l’ouverture d’une information judiciaire pour « association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des infractions contre les personnes ». L’accusé, né en 2008, “a été mis en examen de ce chef d’accusation et placé en détention provisoire”, a ajouté le Pnat, refusant de communiquer plus de détails sur les motivations de cette action proposée, ni sur son déroulement. au moment de l’arrestation.
Jeudi, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a évoqué un attentat déjoué “il y a quelque temps” qu’aurait-on essayé de commettre “un individu très dangereux sur le point de passer à l’action.” Il est toutefois impossible à ce stade de relier les deux cas.
Les différents acteurs de la lutte contre le terrorisme en France alertent régulièrement sur l’augmentation du nombre de mineurs mis en cause en 2023 et 2024 en France dans des affaires de terrorisme à caractère islamiste radical. C’est “un phénomène […] relativement nouveau » et dans “très forte augmentation”, », a déclaré le procureur antiterroriste Olivier Christen à la mi-juillet.
« Nous avons 14 mineurs qui ont été mis en examen depuis le début de l’année alors qu’il y en a eu 15 sur l’ensemble de l’année 2023 » et « deux à trois par an » avant, observa-t-il à ce moment-là. Ces mineurs impliqués « se sont inscrits dans des projets qui commencent à être très construits pour agir soit de manière autonome, soit […]ou en relation avec d’autres » les gens, a-t-il assuré.
Tchétchénie
Depuis 2018, plusieurs cas de terrorisme, dont trois attentats, ont également impliqué en France des jihadistes originaires des républiques russes du Caucase du Nord, principalement originaires de Tchétchénie. L’attaque au couteau dans le quartier de l’Opéra de la capitale en mai 2018 par Khamzat Azimov, l’assassinat dans les Yvelines de Samuel Paty en octobre 2020 par Abdoullakh Anzorov, actuellement jugé par la cour d’assises spéciale de Paris, et, le 13 octobre 2023, celui de Dominique Bernard à Arras (Nord) par Mohammed Mogouchkov ont le point commun d’avoir été commis par des jeunes radicalisés de cette région.
Les dernières arrestations pour un projet d’action violente en France remontent à la mi-octobre. Un Afghan de 22 ans, engagé dans l’idéologie de l’État islamique selon le parquet antiterroriste, a été inculpé puis écroué, soupçonné d’avoir “fomenté” et « projet d’action violente » dans un stade de football ou un centre commercial.
Durant la période des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, trois attentats ont été déjoués, selon les autorités. Deux jeunes hommes, âgés de 18 ans et originaires de Gironde, ont été mis en examen le 27 juillet, soupçonnés d’avoir créé un groupe sur les réseaux sociaux “destiné à recruter” personnes « motivé [pour] mener des actions violentes » pendant les Jeux olympiques.
Un autre projet visait des établissements, notamment des bars, autour du stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne, tandis qu’un troisième émanait d’un groupe qui avait planifié des attentats contre des institutions et des représentants d’Israël à Paris. Cinq personnes ont été mises en examen, dont un adolescent mineur, dans ces affaires.
La « menace jihadiste représente 80 % des procédures » menée par le Pnat, a rappelé le procureur Christen mi-septembre.
Related News :