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Sylvain Croteau lutte contre la violence dans le sport

Chaque semaine, la chroniqueuse et journaliste Karine Gagnon vous invite à une grande entrevue avec une personnalité marquante de la Capitale-Nationale.

Amoureux du sport depuis sa plus tendre enfance, Sylvain Croteau a décidé de consacrer sa carrière, depuis près de 10 ans, à prévenir et contrer la violence et les abus dans ce monde qui, dans un contexte sain, peut apporter tant de bienfaits aux enfants. jeunes.

L’organisme Sport’Aide, unique en son genre, a été cofondé dans cet objectif par M. Croteau et l’athlète Guylaine Dumont en 2015.

Son mandat a été élargi au cours des dernières années pour inclure les loisirs et le plein air. Le tout consiste en un service d’écoute et d’accompagnement virtuel gratuit et confidentiel, proposé 24h/24 et 7j/7.

Nous nous adressons aussi bien aux sportifs qu’à leurs parents ou à toute personne qui constate une situation ou la vit.

Basé au Québec

Sport’Aide est basé au Québec, une grande fierté pour M. Croteau. «Une saine distance entre l’organisation et les organisations et fédérations sportives est souhaitable», estime M. Croteau. Sinon, « il serait très facile de les voir débarquer très et trop souvent dans nos bureaux ». […] Sport’Aide est indépendant et nous nous y engageons.

Originaire de Val-Alain, Sylvain Croteau y a vécu jusqu’à l’âge de 17 ans. Il se souvient avoir regardé différents matchs avec trois téléviseurs et parfois la radio pour écouter les Expos. « Mes parents diraient que c’était presque maladif », dit-il en riant.

Il a étudié la presse écrite au Cégep de Jonquière. Il adore écrire et a publié quelques livres pour enfants et une biographie. Il aide Geneviève Jeanson, une des porte-parole de Sport’Aide, dans la rédaction de sa biographie. D’autres projets arrivent.

Il a débuté comme rédacteur sportif à la radio de Radio-Canada, puis s’est orienté vers l’événementiel.

En 1991, il s’installe au Québec pour étudier à l’Université Laval et travailler avec les Nordiques de Québec. Il reste dans l’équipe pendant quatre saisons, jusqu’à leur avant-dernière année dans la capitale.

Il a beaucoup travaillé aux côtés de Jean Martineau et Jean D. Legault, aux communications, à la rédaction du magazine, à l’organisation des promotions et à la vente d’abonnements. « J’ai découvert les différents fonctionnements d’une organisation importante. C’était formateur. Parfois, j’aimerais remonter le temps, car cela m’a aussi fait perdre certaines illusions que j’avais par rapport au sport professionnel”, regrette-t-il.

Il s’est rendu compte que les équipes étaient aussi « une grosse affaire ». Il a été témoin de l’affaire Éric Lindros en coulisses et a vu survenir le grand départ des Nordiques en 1995.

Un exemple manquant

Puis, après quelques années à Hydro-Québec et quelques autres engagements, il ressent le besoin de faire une pause, épuisé. C’est là qu’est née l’idée de créer une organisation qui aiderait les athlètes.

Alors qu’il conduisait, il entendit à la radio Guylaine Dumont, l’une des plus grandes joueuses de volleyball que le Canada ait connue, parler d’un tournoi qui aurait lieu au Québec. “Je l’entends et je me dis : elle a vécu quelque chose qui s’apparente à une dépression.”

Il partit à sa recherche et réussit à la retrouver et à la rencontrer. Ils se sont revus à plusieurs reprises et un jour, elle lui a confié avoir subi des violences et des abus de la part des entraîneurs.

« Je lui ai dit : « Mais pourquoi n’as-tu pas demandé de l’aide ? Et elle m’a dit : « Mais il n’y a aucune aide. » […] C’est à partir de ce moment que nous avons rassemblé autour de nous une dizaine de personnes, issues d’horizons différents, et nous avons commencé à imaginer […] ce que Sport’Aide pourrait être pour l’écosystème sportif.

Démarrer

Des liens ont également été établis avec le gouvernement. Les organisations n’avaient pas les outils et ne savaient pas comment intervenir.

Puis, l’histoire de skieurs canadiens maltraités par leur entraîneur Bertrand Charest a refait surface. «C’était comme le vent dans les voiles. Nous étions prêts.

Le gouvernement du Québec a confié un premier mandat à Sport’Aide. Depuis mai 2018, des activités, des ateliers et des programmes éducatifs ont été développés, afin de rendre les organisations autonomes pour intervenir lorsque des cas se présentent.

Photo Stevens LeBlanc

Dans la perspective des 10 ans de Sport’Aide en janvier, nous travaillons également à documenter le sujet afin de mieux cibler les programmes et d’améliorer les services d’accompagnement. Rien que l’année dernière, 1 800 interventions ont été enregistrées, contre 1 500 l’année précédente. C’est exponentiel.

Dans le monde entier

Ensuite M. Croteau est appelé à voyager partout au Canada et dans plusieurs pays pour expliquer le concept de Sport’Aide. Il y a quatre ans, le Conseil de l’Europe l’a contacté pour siéger à son comité pour un sport sain et sûr. Il est devenu le seul Nord-Américain à y servir.

M. Croteau souligne à quel point le sport peut être positif lorsque l’environnement est sécuritaire. Il rappelle qu’un jeune sur trois quitte le sport chaque année au Québec avant d’atteindre l’école secondaire.

Le caractère innovant de Sport’Aide « est une fierté », souligne son co-fondateur. Nous sommes en avance, mais ce n’est pas une raison pour rester les bras croisés. Il y a encore beaucoup à faire.

Si vous avez besoin d’aide : sportaide.ca.

À ne pas manquer, mercredi soir à 20h30 sur MAtv (canal 9 (Hélix et illico), 609HD (illico)), l’émission Le carnet de Karine about Sylvain Croteau.

 
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