TVA Sports est secoué par une tempête sans précédent.
La diffusion du match des Canadiens de Montréal sur l’ensemble du réseau TVA samedi dernier se voulait une bouée de sauvetage, un coup de maître stratégique pour redorer l’image de la chaîne.
Mais les chiffres sont tombés comme une douche froide, révélés sans détour par le journaliste Maxime Truman.
Les cotes d’écoute du match de samedi dernier entre les Canadiens de Montréal et les Maple Leafs de Toronto, diffusé simultanément sur TVA et TVA Sports, sont un véritable désastre pour Pierre-Karl Péladeau et son empire médiatique.
Malgré les efforts déployés pour diffuser le match en clair partout dans la province, l’audience a culminé à une moyenne de 570 000 téléspectateurs par minute, soit 282 000 sur TVA Sports et 286 000 sur TVA.
Même si ce chiffre dépasse la moyenne habituelle de 400 000 maigres spectateurs, il est loin de répondre aux attentes fixées pour cette soirée stratégique.
Maxime Truman, journaliste bien informé sur les tendances d’audience, n’a pas tardé à révéler ces chiffres douloureux.
Alors que Péladeau espérait attirer un public massif, symbolisant un regain d’intérêt pour le hockey à TVA, la réalité est bien différente : le match a rapidement perdu son public dès les premières minutes.
Imaginez l’ampleur de l’échec. Le salaire de Pierre-Karl Péladeau (près de 5 millions de dollars) est aujourd’hui pratiquement dix fois supérieur à l’audience moyenne du hockey diffusé sur l’ensemble du réseau TVA.
Un chiffre qui illustre, de manière glaçante, l’écart abyssal entre les attentes et la réalité.
Contre toute attente, et malgré un désastre financier de plusieurs centaines de millions de dollars, Péladeau refuse d’abandonner.
Sa rencontre avec Geoff Molson, propriétaire des Canadiens, et Louis-Philippe Neveu, directeur général de TVA Sports, dans son vestiaire lors d’un match des Alouettes, a clairement démontré son intention : il veut obtenir à nouveau les droits de diffusion des Canadiens. de Montréal et de la LNH.
Pour lui, fermer TVA Sports, ce serait admettre son échec, et cette fierté de guerrier des affaires ne peut tolérer un tel abandon.
Certains qualifient cette persistance d’imprudente, voire d’irresponsable, y voyant le refus obstiné d’un homme qui, guidé par l’orgueil, ne sait pas s’arrêter.
Cette persévérance frise l’entêtement, surtout dans un contexte où Quebecor multiplie les vagues de mises à pied pour compenser les pertes financières de TVA Sports et d’autres secteurs.
Chaque année, des centaines de salariés perdent leur emploi, les sacrifices s’accumulent et le fossé avec les managers, qui continuent de s’octroyer des salaires exorbitants, devient un sujet brûlant de polémique.
Alors que les hauts dirigeants se partagent des millions, les salariés doivent subir les conséquences de mauvais choix stratégiques.
En 2023, les cinq plus hauts dirigeants de Québecor se sont partagé 13,8 millions de dollars, soit une augmentation de 115 % par rapport à l’année précédente.
De son côté, Pierre-Karl Péladeau a gagné 4,9 millions $, soit une augmentation de 57 %, alors que des centaines d’employés de Quebecor ont perdu leur gagne-pain.
Ce montant comprend son salaire de base, des primes et une part importante d’options d’achat d’actions, démontrant qu’il bénéficie de la rentabilité générale de Quebecor malgré les pertes continues de TVA Sports.
Et pendant que TVA Sports peine à attirer et surtout à conserver un public, les dirigeants de Quebecor continuent de s’octroyer des rémunérations astronomiques.
En 2023, les cinq plus hauts dirigeants de Québecor se sont partagé un total de 13,8 millions de dollars, soit une augmentation de 115 % par rapport à l’année précédente.
Ce chiffre est d’autant plus frappant qu’il coïncide avec une baisse continue des audiences télévisées et des difficultés financières croissantes pour la chaîne sportive.
Dans cette distribution, Jean B. Péladeau, vice-président à la convergence opérationnelle chez Quebecor Média, a vu sa rémunération atteindre 1,9 million $, tandis qu’Érik Péladeau, autre membre influent de la famille et administrateur de l’entreprise, a reçu 920 700 $, dont 761 000 $ sous forme d’une pension de retraite pour ses 32 années de service dans l’entreprise.
Ces sommes témoignent de la prospérité des dirigeants et surtout de la famille Péladeau, contrastant fortement avec les sacrifices imposés aux employés et les performances décevantes de TVA Sports.
La répartition inégale des ressources, accentuée par les manques d’audience, laisse un goût amer au public québécois qui, finalement, n’était pas au rendez-vous malgré la diffusion exceptionnelle du match sur TVA.
L’écart entre les énormes salaires des dirigeants et les difficultés financières de TVA Sports rend cette situation encore plus insupportable pour plusieurs observateurs, qui voient en Péladeau un leader têtu, prêt à sacrifier les ressources de Québecor pour un projet qui ne semble plus viable. .
Dans les couloirs de TVA Sports, les tensions sont évidentes. Licenciements massifs, coupes budgétaires et incertitudes sur l’avenir de la chaîne mettent à mal le moral.
De nombreux salariés se sentent sacrifiés au nom des ambitions d’un homme qui refuse de lâcher prise. L’ironie est cruelle : les salariés paient de leur stabilité, tandis que la famille Péladeau voit ses revenus augmenter, consolidant un empire dont les fondations semblent vaciller.
Le décalage entre les sacrifices des travailleurs et les profits exorbitants des dirigeants est aussi choquant que symptomatique d’un modèle économique au bord de l’effondrement.
Toutefois, Péladeau ne recule devant rien. Il est prêt à tout pour maintenir TVA Sports en vie, même au prix de pertes colossales.
Dans un monde médiatique en rapide évolution, avec l’essor des plateformes de streaming et la concurrence de géants comme Amazon, sa volonté de défendre la place de TVA Sports sur la scène médiatique est autant un acte de foi qu’un pari insensé.
Il sait que l’arrivée d’Amazon dans la course aux droits de diffusion pourrait changer radicalement les règles du jeu, et il semble prêt à surenchérir, à défier même les plus puissants pour maintenir TVA Sports en tête de file.
Les critiques viennent de toutes parts. Pourquoi persister dans un projet qui saigne financièrement, alors que des centaines de familles voient leur avenir compromis ?
Pour certains, Péladeau incarne l’image d’un capitaine prêt à couler avec son navire, quitte à emmener avec lui ceux qui lui ont fait confiance.
D’autres y voient la ténacité d’un homme déterminé à ne pas laisser sombrer son empire médiatique, quitte à défier l’évidence.
L’avenir de TVA Sports semble ne tenir qu’à un fil, et chaque décision de Péladeau est scrutée, remise en question, mise en doute.
Si TVA Sports continue de creuser son déficit, c’est tout le groupe Quebecor qui pourrait sombrer dans la tourmente.
Au cœur de cette lutte, Péladeau se montre inflexible. Sa rencontre avec Molson démontre sa volonté de maintenir TVA Sports dans la course aux droits de diffusion de la LNH, refusant de céder du terrain à RDS ou Amazon.
Pour lui, renoncer à ces droits reviendrait à admettre une défaite qu’il n’est pas prêt à concéder. Cette obstination peut paraître noble, voire héroïque à certains, mais elle risque de plonger Quebecor dans une crise encore plus profonde en cas d’échec.
Car au final, ce sont les salariés qui feront les frais de cette ambition excessive.
Le décalage entre les sacrifices des travailleurs et les récompenses de la direction est d’autant plus choquant que l’avenir de TVA Sports est de plus en plus incertain.
Avec des audiences en baisse, une hémorragie financière et des employés désillusionnés, Péladeau fait face à un défi titanesque.
Sa persévérance est admirable, mais elle pourrait bien être la dernière pierre de cet édifice en perdition.
Il n’en perdra pas le sommeil. Après tout, ce sont les millions, voire les milliards, qu’il a dans les poches qui lui permettent de bien dormir.
Les 300 millions de perte de TVA Sports en 2026, c’est de la petite bière.
Bière bon marché. Et ce n’est certainement pas Molson…
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