Ce lundi, RMC Sport expliquait la persistance de la colère dans les tribunes de Ligue 1 et de Ligue 2. Elle grandit de jour en jour. Après un week-end marqué par des banderoles dans plusieurs enceintes de championnats professionnels, l’Association nationale des supporters (ANS) a adressé une lettre au nouveau ministre des Sports, Gil Avérous. La colère ne s’apaise pas.
L’Association nationale des supporters a adressé ce lundi soir un courrier au nouveau ministre des Sports, Gil Avérous. Dès le début de ce courrier, l’ANS s’en prend au successeur d’Amélie Oudéa-Castéra. « Depuis votre prise de fonction, vous n’avez jamais cherché à interagir directement avec notre association et ne vous êtes jamais impliqué dans le travail de l’organisme national de supporters. Or, dans le même temps, vous avez multiplié les discours politiques et médiatiques ‘sur le dos’ du football et de ses supporters», tacle l’ANS.
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La photo avec Vincent Labrune au ministère ne passe pas
Dans ces six pages, dont RMC Sport a pris connaissance, l’Association pointe le “mépris” de tout “le travail de l’instance nationale du supporterisme et de ses membres sur le sujet, vous avez offert des chants injurieux comme une caisse de résonance nationale contre-productive”.
Et de poursuivre : « Pire, pendant que l’instance nationale du supportérisme travaillait sur le sujet, dans les locaux du ministère, vous avez préféré rester dans votre bureau pour accueillir, devant les photographes et avec le sourire, le président du La LFP puis alors même que le Sénat publiait un rapport choc sur la gouvernance de la LFP et que le Parquet avait engagé une procédure pénale contre la LFP et son président quelques jours avant de perquisitionner les bureaux et le domicile du président de la LFP.
Ces derniers mois, sous l’impulsion de l’ancienne ministre des Sports, le dialogue a été plutôt régulier entre l’ANS, les différents acteurs et le ministère. Ce n’est plus le cas. La rencontre de vendredi dernier entre les différentes autorités reste dans la gorge des dirigeants de l’Association nationale des supporters. « Une réunion extraordinaire, extrêmement médiatisée et réunissant les experts de la police, de la gendarmerie, du gouvernement et des autorités sportives, a été organisée en grande pompe. Cette mise en scène trahit trois hypothèses dont aucune n’est satisfaisante », ajoute le courrier.
Avec trois hypothèses expliquées ainsi : « Soit il s’agissait d’exploiter la médiatisation du football pour donner l’image d’un gouvernement autoritaire » ; « soit il s’agissait de donner des gages aux syndicats de policiers dont l’influence au ministère de l’Intérieur est connue et qui, on le comprend, sont à juste titre agacés de voir autant de forces de l’ordre mobilisées le week-end pour des matchs de football » ; “soit il s’agit en réalité tout simplement d’une méconnaissance totale de la question de la part du gouvernement.”
« Menaces graves et illégales contre l’État de droit »
L’ANS explique que lors de cette réunion « des menaces graves et illégales contre l’Etat de droit ont été proférées ». Et de poursuivre : “Il a donc été demandé aux autorités préfectorales de prendre davantage d’interdictions administratives dans les stades pour réprimer les comportements individuels.” L’ANS attaque alors la communication du ministre des Sports. « Vous décidez dans votre communiqué qu’un tifo à caractère politique […] n’a pas sa place dans une arène sportive. Cette déclaration ignore les principes fondamentaux de notre État de droit. Avant de revenir sur la légende du tifo déployé par la CUP, lors du match PSG-Atlético de Ligue des Champions.
“Nous n’osons pas croire que l’objectif serait d’interdire aux supporters d’exprimer un avis critique sur les pratiques mercantiles de Bein Sports, sur l’exploitation du football français par un Etat étranger ou sur l’arrivée de fonds issus d’investissements et de multipropriété. dans le football français », poursuit le document. Et de poursuivre : « Depuis dix ans que nous travaillons avec les ministères et les autorités sportives, nous n’avons jamais été confrontés à une telle exploitation du football et de ses tribunes à des fins de communication politique. Cette doctrine s’oppose directement au dialogue qui préside au dossier depuis dix ans et fragilise une relation de confiance construite dans le travail et dans la durée avec les services ministériels.
“Nous vous demandons de placer d’urgence le dialogue préalable et l’intérêt général avant les discours précipités, creux et martiaux”, insiste l’ANS. Avant de conclure : « Par ce gracieux appel, nous vous demandons de retirer, sans délai, votre communiqué du 8 novembre 2024. (…) A défaut, nous demanderons à notre avocat de soumettre la légalité de cette censure de la liberté d’expression. de supporters sous le contrôle du juge administratif ».
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