« Là, je vais vous faire un superbe scoop », lance Olivier Aubin-Mercier avec la convivialité et la légèreté qu’on lui connaît.
Publié à 1h13
Mis à jour à 5h00
« Il y a une semaine, je suis allé chez le dentiste », poursuit l’ex-pugiliste au bout du fil. J’ai des problèmes avec mes dents. À tel point qu’on m’a dit qu’un petit coup aurait pu me briser toute la mâchoire. Heureusement que j’avais encore un style timide, dans le sens où je n’ai pas pris beaucoup de clichés. Mais je suis content d’avoir pris ma retraite. »
« C’est à ce moment-là qu’on se rend compte que la vie est belle », ajoute-t-il.
On l’a appelé pour avoir des nouvelles, ça en fait partie.
Il y a un peu moins d’un an, après avoir remporté son deuxième championnat de la Professional Fighters League (PFL) en deux ans, et donc son deuxième million de dollars, Olivier Aubin-Mercier (OAM) prenait la parole au centre du ring. ” Je suis fatigué. Je suis vraiment fatigué. Je pense que c’est la dernière fois que vous me voyez”, a-t-il déclaré au micro.
Nous voici 11 mois plus tard. Depuis, OAM est en vacances. Et il jouit d’un bonheur parfait. Au moment de notre appel, mercredi matin, il sirote son café, confortablement installé sur son canapé.
J’essaie petit à petit de reprendre l’entraînement et ce n’est pas facile. Je pense que c’est plutôt la motivation de prendre ma voiture et de partir… Maintenant, je m’entraîne dans des petites salles près de chez nous. Mon objectif serait de faire cela trois fois par semaine au lieu de trois fois par an !
Olivier Aubin-Mercier
Sans le crier, Aubin-Mercier est devenu père pour la deuxième fois, quelques jours seulement avant son dernier combat. Avec sa compagne, l’humoriste Virginie Fortin, il a eu une petite fille.
On devine donc à quoi a ressemblé l’année écoulée pour le « Canadian Gangster » qui, avant de prendre sa retraite, avait tant envie de passer du temps avec sa famille.
« Écoutez, je vais être honnête : je suis très utile à la maison ! », s’exclame-t-il, histoire d’agacer sa compagne qui, nous fait-il savoir, est à proximité.
«J’étais assez occupé [du bébé]c’est pour ça que je n’ai pas eu beaucoup de temps, poursuit-il plus sérieusement. Là, elle vient de commencer la garderie, donc petit à petit, je vais pouvoir reprendre l’entraînement et redevenir plus actif. »
Un stress différent
À l’époque pas si lointaine où il combattait, Olivier Aubin-Mercier parlait très ouvertement du stress que lui causait son sport. Aujourd’hui, l’ancien combattant d’arts martiaux mixtes apparaît occasionnellement dans des émissions de télévision comme 5 à 7à RDS, ou je viens à toià Noovo. Et il éprouve un stress « un peu semblable à celui du combat, mais vraiment moins pire », précise-t-il.
Si le stress était « un peu trop fort » lorsqu’il se battait, le stress lié à ses prestations télévisées lui donne, en quelque sorte, quelque chose qui lui manquait.
“Je trouve toujours amusant de revivre ça”, a-t-il déclaré. En réalité, c’est un peu ce qui me manquait dans le sport de combat, en dehors du combat. Je n’aimais pas me battre devant des gens ; C’était le genre de conséquences que l’on avait après le combat que j’aimais. »
Le stress s’en va, tu peux sortir, tu es libre de quelque chose. C’est une émotion que j’ai aimé après mon combat.
Olivier Aubin-Mercier
À la fin de sa carrière sportive, Aubin-Mercier affirmait ouvertement qu’il se battait pour l’argent, ou plutôt « pour le espèces ». Ce espèces lui apporterait une « tranquillité d’esprit », ce qui lui permettrait de gagner « du temps avec [sa] famille, pour être heureux.
Evidemment, avec 2 millions de bourses, l’ex-athlète de 35 ans jouit désormais d’une grande tranquillité d’esprit d’un point de vue financier. « C’est sûr que ça me donne une certaine liberté et moins de stress, cette liberté financière », avoue-t-il.
« Un peu d’émotion »
Olivier Aubin-Mercier n’est pas du genre à envoyer des fleurs, mais quand on revient sur ses succès sur le ring, il ne rejette pas les compliments : « Je suis complètement fier », confie-t-il.
« Je vous mentirais si je vous disais que je ne suis pas un peu ému lorsque je regarde d’anciens extraits de mes victoires. »
« Même si je disais que j’étais content d’avoir arrêté quand j’ai arrêté, il y a toujours le genre de côté un peu plus compétitif qui dit : j’aurais pu en faire un l’année dernière et solidifier tout ça. »
Malgré tout, OAM juge qu’il a pris sa retraite au bon moment et qu’il a eu un style prudent qui lui a évité de « prendre trop de coups » et d’en avoir des conséquences à vie.
Pour cette raison, et aussi en raison de ses problèmes dentaires – qui l’obligeront à subir une opération « majeure » dans les mois à venir – il ne compte pas revenir sur le ring de si tôt. Même si on lui a offert un duel à Québec.
“Pour l’instant, ce n’est pas possible”, confirme-t-il.
Il se contentera donc de revoir les extraits de ses victoires. Des souvenirs qui paraissent déjà « lointains », dit-il, mais qui, on le devine, n’en sont pas moins précieux.
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