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Formule 1 | Aston Martin fait son examen de conscience après le fiasco au Brésil

De l’aveu même de Fernando Alonso, Aston Martin a certainement été l’écurie la plus lente sous la pluie brésilienne lors du dernier Grand Prix.

Pourquoi ce véritable fiasco, qui a également placé les Aston Martin F1 derrière les Sauber en rythme de course ? Pourquoi les conditions humides dégradent-elles encore la compétitivité de la voiture verte, qui n’est déjà pas exceptionnelle sur le sec ?

La faute semble être les réglages et le fond plat (comme dans le cas de Lewis Hamilton). Après les deux accidents de Lance Stroll et Fernando Alonso en qualifications, Aston Martin F1 a dû abandonner son concept japonais de surface plane, pour revenir à celui du Hungaroring (plus adapté aux circuits rapides). Dans le même temps, l’ensemble de l’AMR24 était déséquilibré, provoquant notamment des blocages des roues arrière et de forts rebonds.

Même sans les accidents des pilotes Aston Martin F1, l’équipe avait l’intention de continuer à évaluer les deux types de surfaces planes. Signe qu’elle s’est perdue dans son évolution dans cette seconde partie de saison…

Tom McCullough, directeur de la performance, résume bien cette hésitation entre les pièces.

« Cette année, nous avons deux philosophies principales concernant la surface plane et nous les avons développées en fonction des pistes. Le fond plat amené à Austin était destiné à combiner le meilleur des deux mondes, avec une intention expérimentale de préparer l’année prochaine. »

Mais le fond plat d’Austin n’a pas été à la hauteur des attentes, ce qui a conduit Aston à le mettre de côté pour Interlagos.

Fernando Alonso a également subi des rebonds particulièrement sévères lors du Grand Prix du Brésil ; Sans l’engagement des mécaniciens qui ont réparé sa voiture après l’accident du matin en qualifications, l’Espagnol affirme qu’il aurait abandonné.

Mais ce changement de fond plat était aussi responsable des rebonds de Fernando Alonso. Car il fallait respecter le règlement technique de la FIA et donc changer le fond plat sans avoir la possibilité d’ajuster la configuration mécanique autour de celui-ci, car les réglages de suspension sont entièrement fixés en parc fermé.

Résultat, avec une surface plane inadaptée et un circuit d’Interlagos très bosselé malgré le resurfaçage, la voiture de Fernando Alonso était déséquilibrée et très inconfortable.

“Il était clair que les deux pilotes étaient en difficulté face à une voiture incroyablement difficile à piloter lors de la course de dimanche.” confirme le chef d’équipe Mike Krack.

« Notre analyse d’après-week-end a mis en évidence plusieurs facteurs qui expliquent cela. Suite aux chutes de nos deux voitures en qualifications, nous avons dû remplacer de nombreux composants aux spécifications différentes en raison de la disponibilité à la fin d’une triple épreuve. Ceci est autorisé par le règlement de l’épreuve Sprint et vous déclarez vos défauts et options de remplacement à la FIA avant l’épreuve. »

« Mais il n’est pas permis de modifier les réglages mécaniques des voitures. Cela signifiait que nous ne pouvions ni contrôler ni ajuster les réglages des voitures, ce qui affectait négativement le comportement aérodynamique et les performances. »

« Ajoutez à cela des conditions humides et difficiles et une piste incroyablement bosselée, et vous commencez à comprendre que les deux pilotes étaient dans des conditions extrêmement défavorables. Les deux voitures étaient particulièrement sujettes au blocage des roues, et les données montrent que c’est ce qui a causé les problèmes de Lance et Fernando. »

Comment expliquer le déclin d’Aston Martin F1 ?

Tom McCullough est responsable de la performance, notamment dans le domaine qui a fait défaut cette année… Comment expliquer les échecs d’Aston Martin F1, qui a tout de même réussi à sauver sa 5ème place au championnat des constructeurs ?

« La performance est relative. Cette année, nous n’avons pas fait les progrès que nous espérions. »

“Cette année, nous n’avons pas fait les progrès que nous souhaitions faire, et le développement associé avec [autres équipes] ce n’était pas assez fort. C’est pour cela que nous avons un peu plus de difficulté à marquer des points sur tous types de circuits. »

Comme l’année dernière, Aston Martin F1 a donc raté son développement au fil de l’année. Et il nous a encore plus manqué qu’en 2023 ! Le patron de l’équipe, Mike Krack, l’admettra-t-il ?

« Nous avons connu notre saison la plus difficile parce que nous n’avons pas répondu à nos attentes. Nous avions pour objectif de développer une voiture capable de figurer régulièrement dans le top quatre, mais nous avons échoué. Nous devons l’accepter, en tirer des leçons, comprendre nos erreurs et déterminer comment aller de l’avant. »

Mike Krack propose une explication intéressante : Aston Martin F1 aurait apporté trop de développements trop tôt.

« Peut-être étions-nous trop pressés d’apporter de nouvelles choses sur la piste. Parfois, nous étions trop pressés. Il y a une leçon à retenir : la qualité plutôt que la quantité. »

« Nous devons accepter la situation, apprendre autant que possible, comprendre les erreurs que nous avons commises et trouver la meilleure façon d’avancer. »

« Il y a beaucoup de choses en arrière-plan qui me convainquent que nous allons dans la bonne direction, d’où ma confiance. »

« Nous sommes dans une bien meilleure position que l’année dernière car nous avons beaucoup appris, tant de nos succès que de nos erreurs. Nous sommes plus minutieux et posons davantage de questions pour obtenir une meilleure adéquation entre nos attentes et nos résultats. »

Sur le papier, c’est vrai que Mike Krack a des raisons d’être optimiste : Aston Martin F1 va bientôt accueillir un nouveau simulateur, une nouvelle soufflerie et… Adrian Newey !

 
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