Avant d’entrer dans le vif du sujet, on lui a préparé un petit quiz sur les sept matchs disputés face à Anderlecht. Le premier ? « 6-0 contre Charleroi. J’avais encore 17 ans. Iachtchouk marque trois buts pour moi et sur le coup franc de Walem le ballon passe sous moi. Une erreur, mais il ne faut pas en parler.” Il 7-1 col Malines ? “Mon premier match après une opération au dos. Frutos m’en a donné trois. Nico en a marqué plusieurs contre moi. Ce soir-là, j’ai joué en blanc. À la fin du match, mon maillot était toujours blanc. Mais j’en ai sept. » Et sa seule victoire ? “0-1 avec le Standard en Coupe. Le but de Jova. Ou Axel ? Du Serbe au service du Diable.
« Un typhus aussi virulent que le Standard »
Après ce tour d’observation, place aux sujets brûlants. À commencer par les fans anti-Fox. “Je ne suis pas fou. Je ne m’attendais pas à être invité à un barbecue. Je savais qu’il y aurait des critiques et je les accepte. A condition de rester dans les limites du respect. A moi de prouver que je mérite d’être nommé directeur technique d’Anderlecht. Quand j’ai débuté comme directeur technique au Standard, à l’époque où le recrutement des joueurs était difficile, j’ai vu des critiques tout aussi virulentes. Mais les résultats sont arrivés, nous avons gagné la Coupe et nous avons presque réussi le doublé sans la main de Vormer. Ensuite, nous avons réussi à vendre les joueurs pour beaucoup d’argent et le train est parti. Ma présence aux côtés de la direction du Standard lors du dernier Clasico ? J’étais là à l’invitation d’Anderlecht. J’avais déjà parlé avec Wouter Vandenhaute lors de la journée Belgique – France. Il avait tâté le terrain pour savoir si j’étais intéressé à venir à Anderlecht. Mais en fait, avant cela, nous nous sommes rencontrés par hasard dans un restaurant du Limbourg où j’habite.
“Je n’y peux rien si j’ai frustré les supporters du Standard”
Les partisans de la norme le considèrent comme un lâche. “S’il y a des fans du Standard frustrés, je ne peux rien y faire. J’ai quitté le Standard il y a six ans, pas six jours. Et j’ai dû partir, car ils avaient Preud’homme à ma place et je n’étais pas d’accord avec son embauche. L’entreprise m’a également poursuivi en justice : après les déclarations de Veljkovic, Venanzi s’est porté partie civile, même si je ne suis pas parti en mauvais termes avec lui. Dois-je poursuivre ma carrière dans un club qui n’est pas un rival du Standard ? Excusez-moi. Signer à Anderlecht n’est pas une option contre le Standard. Mais je voulais m’impliquer dans le projet d’Anderlecht. J’ai vu des gens me reprocher d’être à Sclessin à trois reprises cette saison. Correct. Mais je suis allé quatre fois à Genk. Et deux fois à Malines. Je suis un fan de football.
Olivier Renard présente son projet pour Anderlecht : « Mon passé au Standard ? Je me donne à 100% pour mon employeur”
“On ne parle de Footgate qu’à mes enfants”
Et puis il y a le problème du Mani Pulite. Un sujet que Renard a souhaité aborder lui-même. “Ma semaine a été compliquée. Non pas à cause des réactions des supporters, mais parce que mon rôle dans Footgate était évoqué tous les jours, alors que plus de 100 autres personnes étaient évoquées dans ce dossier. Suis-je allé à Montréal pour échapper à cette affaire ? Connerie. Et ma peau est imperméable comme un K-way… Je sais relativiser mes émotions. Mais mes parents et mes enfants, par contre… Mes enfants sont retournés à l’école. Nous ne leur avons pas parlé d’Anderlecht, mais de Footgate. C’est ennuyeux pour moi. Je sais ce que j’ai fait et ce que je n’ai pas fait. On m’a proposé un accord de plaidoyer, mais contrairement à beaucoup d’autres, j’ai refusé de payer. Pourquoi devrais-je accepter ? J’ai de nombreuses preuves qui montrent que la vérité n’est pas ce que les gens disent. Personne ne m’a contacté depuis cinq ans ! Je n’ai même pas le droit de me défendre ! Si je pouvais faire ça, normalement, au bout d’un quart d’heure, quelqu’un me dirait : ‘M. Fox, vous pouvez y aller.’
“J’ai été disculpé dans l’affaire Edmilson”
Renard évoque un autre dossier dans lequel il a été identifié. “C’est le dossier Edmilson (qui avait été vendu au Qatar pour seulement 2 millions, réduisant ainsi la part du gâteau qui revenait à Saint-Trond, club avec lequel le Standard ne s’entendait pas). Dans cette affaire, le Standard, Bruno Venanzi et moi-même avons été accusés, mais l’affaire a reçu moins de publicité. Mais l’ampleur de la fraude était bien plus grande. Dans l’affaire Edmilson, j’ai été convoqué. J’en avais aussi la preuve. Et là, j’ai été disculpé. C’est facile d’accuser les gens…”
“Je ne suis pas Harry Potter, mais…”
Mais on préfère parler football avec Renard. Il est venu recruter mieux que Jesper Fredberg. “Je ne suis pas Harry Potter qui achète un joueur pour 1 million et le revend pour 20 le lendemain. Mais ma marque de fabrique, c’est de trouver des joueurs relativement méconnus qui apportent une plus-value sportive puis financière. Je veux acheter un joueur pour 4 millions alors qu’il coûte encore 200 mille euros. Sans vouloir critiquer mon prédécesseur, je vais évidemment faire appel à notre scoutisme. Sinon nous sommes perdus. Le profil de joueur que je souhaite ? Il ne faut pas seulement les étrangers. Nous avons aussi besoin de Belges et d’enfants qui ont un ADN violet. Et surtout il ne faut pas acheter des acteurs qui pourraient exclure les jeunes de notre secteur jeunesse. Des joueurs de MLS ? Ce marché est de plus en plus intéressant. Là, les joueurs coûtent moins cher et il y a de la puissance et de la vitesse, un élément qui devient plus important que la technique. Surtout en défense quand on joue haut comme l’exige David Hubert. Sous Riemer, il s’agissait plutôt d’un jeu de réaction. En termes de ventes, nous devons vendre, comme tout club belge. Mais ils m’ont déjà fait comprendre qu’il ne fallait pas le faire dans la précipitation. Nous ne sommes pas obligés de vendre en janvier, même si c’était le cas par le passé. Financièrement, le club est redevenu stable et en bonne santé. Je tiens également à rassurer les joueurs arrivés via Fredberg et Riemer : ils ne sont pas sur la liste de départ.”
Constatations, rubrique fournie et repérages plus que statistiques : qu’est-ce que la méthode Olivier Renard ?
“Non, je ne porterai pas d’écouteurs.”
La méthode de travail de Renard est donc à l’opposé de celle de Fredberg. « Des écouteurs ? Non… ce n’est pas mon style. Mais je ne sais pas si Jesper parlait à sa femme ou au coach (monter). Non, soyons clairs : je suis directeur sportif et non entraîneur. Je donne les ingrédients au coach, il prépare la soupe. Si un joueur arrive en retard, je m’en fiche, c’est entre lui et le coach. Je me fiche du système de jeu, du moment qu’on joue à la manière d’Anderlecht, sans longs ballons. Bien sûr je parlerai de renforts avec David Hubert. Si nous voulons un arrière droit, je veux savoir s’il veut un profil comme Dani Alves ou Wasilewski…”
« Coosemans et Rits ? Des histoires du passé…”
Renard a également voulu dissiper les malentendus concernant deux Anderlechtois, Colin Coosemans et Mats Rits. À l’époque malinoise, Coosemans s’est senti offensé par le traitement réservé à Renard, qui aurait favorisé Moris et Gillet. “Nous avons pris un verre ensemble après le match contre Courtrai et nous en avons ri. J’étais un jeune directeur sportif et il n’avait que 21 ans et n’était pas du tout mature. Le monde extérieur met en lumière ces histoires, mais elles remontent à dix ans. » Et Rits qui avait perdu sa place à Malines sous le règne de Renard ? “Rits lui-même sait que ses deux premières saisons à Malines ont été catastrophiques. Il a même été hué par les fans. Ce n’étaient pas les Rits de Bruges ou d’Anderlecht. Il est revenu de l’Ajax avec « une mentalité Ajax ». Mon travail consistait à constituer la meilleure équipe possible et Rits n’en faisait pas partie. Parfois, j’ai des accrochages avec un joueur, mais cela arrive trois fois sur cent. Il y en a bien d’autres avec qui j’entretiens d’excellents contacts, comme Hanni à qui j’ai rendu visite au D2 en Turquie. Ou Wanyama de Tottenham qui n’est pas allé à Bruges qui voulait offrir 10 millions mais est venu à Montréal pour zéro euro et qui y a joué cinq saisons…”
Les gens qui le connaissent sont émerveillés par le réseau de Renard. C’est lui qui a nommé Thierry Henry comme entraîneur à Montréal. “Ma force, c’est d’avoir de nombreux contacts. Beaucoup de gens m’ont appelé depuis que j’ai rejoint Anderlecht. L’une des personnes qui pourrait être d’une grande aide pour Anderlecht est Luciano D’Onofrio, un ami de Renard. Hé, les deux n’ont-ils pas mangé ensemble pour parler du retour au Standard ? «Cette histoire m’a irrité. Nous nous sommes rencontrés avant la Belgique – France à Düsseldorf et sommes allés manger une pizza ensemble. Nous n’avons même pas parlé du Standard.
Related News :