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Adam Lachance, le « bon géant »

“Adam est véritablement un phénomène de la nature”, nous décrit son entraîneur-chef Marco Iadeluca. C’est un gars de 430 livres, mais il fait le diviser ! Il est agile et compétent. Il attrape les balles. Il a de bonnes mains. C’est un athlète. »


Publié à 00h48

Mis à jour à 7h00

Adam Lachance est un joueur de ligne offensive pour les Carabins. Si vous êtes un habitué du CEPSUM, vous aurez sans doute remarqué l’impressionnant numéro 69 sur le terrain occupé à protéger son quarterback Jonathan Senécal aux côtés de ses quatre coéquipiers de la « O-line ».

À 430 livres et 6 pieds et 4 pouces, vous comprendrez que Lachance est imposant. À cet égard, il est plus fort que le joueur le plus lourd de l’histoire de la NFL, Aaron Gibson, qui a joué six ans dans le circuit américain. Il pesait 410 livres. Matthew O’Donnell, qui a joué pour Edmonton de 2012 à 2021, détient le record de l’homme le plus lourd à avoir joué dans la LCF, soit 350 livres.

« Honnêtement, je ne le savais même pas ! », dit Lachance en riant devant La presse. Nous l’avons rencontré jeudi midi, en marge du terrain des Carabins, à deux jours de la Coupe Dunsmore qui sera disputée par l’Université Laval et l’Université de Montréal au stade Telus de Québec.

« Mon poids, c’est vrai qu’on m’en parle, c’est vrai que j’ai envie de le baisser parfois. Mais pour moi, je suis un footballeur comme tous les autres joueurs de mon rang. Nous nous amusons et j’ai toujours été quelqu’un qui a toujours été très actif dans la vie. »

“Serein”

Lachance arborera un sourire fier et amical tout au long de notre entrevue de quinze minutes. Même lorsqu’il parle de ses difficultés à perdre du poids, sa bonne humeur n’est jamais loin.

“C’est toujours un objectif en soi”, a-t-il déclaré. Mais je pense qu’à ce stade du processus, je suis plus calme. Cela a toujours été très difficile pour moi de perdre du poids. Même si je fais beaucoup d’efforts. On s’entraîne encore beaucoup ici. Et parfois, je ne vois tout simplement pas le changement. »

Le natif de Saint-Gédéon-de-Beauce en est à sa troisième année avec les Carabins. Après sa carrière avec les Cougars du Collège Champlain-Lennoxville, toutes les équipes du RSEQ lui ont prêté attention, y compris Laval, l’équipe que lui et sa famille ont encouragée dans sa jeunesse.

« Ouache », raconte un coéquipier qui passait par là au moment précis où Adam Lachance nous expliquait cette partie de son parcours.

“Oui! rétorque-t-il en riant. Je vous dirais que depuis que je suis chez les Carabins, ils m’ont beaucoup soutenu, et ils ont changé [de camp]. »

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PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Adam Lachance

Mais c’est avec les entraîneurs montréalais que ça a « déclic », explique Lachance. Notamment avec Mathieu Pronovost, l’entraîneur de la ligne offensive.

Quelques instants plus tard, Pronovost apparaît devant nous, salue son joueur et commence à s’étirer.

« Il a une grande intelligence sportive », expliquera l’entraîneur à propos de son poulain lorsque ses muscles seront bien échauffés. Il a beaucoup de football dans son corps et il a pratiqué beaucoup de sports quand il était jeune. […] Le monde voit souvent qu’il est lourd, mais ce qui est impressionnant chez lui, c’est son athlétisme. »

«Il fait de belles choses à 430 livres», ajoute Pronovost. Mais pendant les intersaisons, je lui dis souvent : « Imagine, si tu pouvais descendre en dessous de 400, ce que ça pourrait être. On parlerait peut-être d’un des meilleurs de la conférence, du Canada. »

Adam Lachance en est conscient, mais il sait aussi qu’un tel objectif comporte un fardeau.

« La pression [de perdre du poids]à un moment donné, il vient vous frapper à la tête, avoue le gentil colosse. Cela affecte l’école, tout le monde autour d’elle. […] Je préfère me concentrer sur le fait que je vais me donner à 100% à la salle de sport, que je vais tout faire correctement et que si je perds du poids, je serai très heureux. »

“Ça commence par nous”

À l’UdM, Adam Lachance étudie l’enseignement de l’univers social au secondaire.

Il l’avoue sans détour : « Je suis étudiant-athlète, mais la partie étudiante est assez difficile. »

« Si je n’avais pas eu le football, je serais sans doute encore dans mon petit fer à souder beauce natal, poursuit-il. Le football m’a permis d’aller à l’université. C’est pourquoi j’ai persévéré pendant tout cela. […] Je suis venu m’installer dans une ville qui est complètement à l’opposé de mon petit village de 2000 habitants. On apprend à vivre dans un autre contexte, une autre culture. »

Avec Alassane Diouf – son colocataire, son ami, son collègue de classe dans le même programme, en plus d’avoir été son coéquipier dans la ligue offensive avec les Carabins et depuis le cégep –, les deux « gens simples » s’amusent dans leur rôle d’amuseurs au sein de le groupe.

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PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Alassane Diouf (76), de dos, soulève un de ses coéquipiers des Carabins lors du match face aux Redbirds samedi dernier.

Mais ils accomplissent leur travail avec sérieux sur le terrain. Montréal est l’équipe qui a accordé le moins de sacs cette saison, avec sept. Sans eux, Jonathan Senécal, la star de l’équipe, aurait beaucoup moins de temps et d’espace pour prendre le contrôle des matchs comme il le fait depuis quatre ans.

« Il joue aux jeux, mais […] ça commence par nous, explique Lachance. S’il n’avait pas eu sa protection, il n’aurait pas pu assister à cette lecture. »

Si le travail des joueurs de ligne offensive passe souvent inaperçu, ils doivent être fiers de ce sentiment du devoir accompli.

“C’est le seul poste dans tout le football qui peut rendre les autres meilleurs”, estime Mathieu Pronovost. Mais aucune autre position ne peut améliorer la ligne offensive. Cela commence par nous. »

Cela aide également lorsque le plus grand d’entre eux possède une énergie positive contagieuse.

« C’est un gars super sympa, nous décrit Jonathan Senécal. Super sympa. Il est ami avec tout le monde. C’est un bon géant. »

Surmonter un « environnement hostile » au Québec

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PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Le quart-arrière des Carabins de l’Université de Montréal, Jonathan Sénécal

À deux jours de la finale de la Coupe Dunsmore, les membres des Carabins se souvenaient très bien de l’ambiance de leur match au Stade Telus en septembre dernier. Plus de 20 000 spectateurs sont venus encourager le Rouge et Or, permettant aux favoris locaux de s’imposer 23-22 contre leurs éternels rivaux. Mais avec un trophée en jeu, cette expérience, c’est « de l’argent en banque », selon Marco Iadeluca.

«La première fois qu’on y est allé, on a un peu mal géré la situation», estime l’entraîneur-chef des Carabins. Nous étions un peu intimidés par la foule. Je pense que nous sommes mieux préparés. »

Jonathan Senécal convient que c’est « bruyant » au Québec, que c’est même parfois un « environnement hostile ». Mais leur objectif est simple : remporter le Dunsmore chez leurs rivaux, ce qui serait une première pour leur cohorte.

Tous les joueurs interviewés s’accordent sur ce point : la confiance des Carabins est à son paroxysme, au bon moment.

« Nous avons très bien terminé la saison », reconnaît Iadeluca. Nous jouons notre meilleur football en ce moment. Il ne nous reste plus qu’à continuer à bâtir sur cette base. »

 
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